Les Makarova-Abegg
 
Mme Makarova est née vers 1800. Elle est la grand-mère de Vera Veronika  Abegg (notre grand-mère). D'origine allemande elle fut  mariée à un homme beaucoup plus  âgé qu'elle. Elle habitait avec sa fille et son gendre et recueillait des orphelines.  Madame Makarova était donc l'arrière grand-mère d'Elisabeth Verevkine (Gochtovtt).
.William Abegg, arrière-grand-père d'Elisabeth Verevkine, a épousé  Elisabeth Makarova. Il parlait et écrivait couramment sept langues. C'était un  homme intelligent, il était ingénieur, (c'est lui qui a vendu les premiers porte-mines en Russie). L'argent rentrait à flots, mais il avait une femme très dépensière.
William Abegg parlait de son arrière-petite-fille en disant toujours, ...." notre chère petite Elisabeth".
La famille Abegg était d'origine allemande. Le célèbre compositeur Robert Schumann écrivit en 1830 un morceau important dédié à "Mademoiselle Pauline" comtesse Abegg intitulé" Thème sur le nom: ABEGG", ceci laisse supposer que Robert Schumann était un familier de la famille Abegg, et que  peut-être il avait Pauline comme élève. (Voici ce qu’écrivait, à ce sujet le Professeur Docteur Karl Schumann, en 1992 : Robert Schumann est considéré comme un artiste au destin tragique, comme un individu voué à succomber à l’amère réalité. L’ombre d’une brève existence s’achevant dans la démence plane déjà sur les oeuvres de jeunesse, sur les dernières mesures des Variations op.1 qui s’éteignent dans un triple piano. Schumann joue ici avec le nom Abegg qui, selon le système de notation allemand, trouve une correspondance musicale dans les notes : la-sib-mi-sol-sol (A.B.E.G.G).Meta (Pauline ?) Abegg était la fille d’un négociant de Mannheim (emporté par sa fougue, Schumann en fait une Comtesse), âgée de vingt ans comme le compositeur qui s'était épris d’elle. Dans le « Finale alla Fantasia », les cinq notes du thème se fondent « perdendosi » dans les basses murmurantes ; le motif générateur ne donne donc pas lieu à une conclusion emphatique en apothéose, mais laisse pressentir que cet amour pour Mademoiselle Abegg ne pourra trouver d’issue heureuse. C’est dans la même pénombre que s’achève la fougueuse Toccata op.7, au demeurant d’une redoutable difficulté).
.Vera-Veronika Abegg, fille de Vassili Abegg, est née le 28 janvier 1872, et est décédée le 30.5.1960. Mariée  à Vsevolod Verevkine, à l’âge de vingt-trois ans, un an après  la mort du général Vladimir Verevkine.
Elève des beaux-arts, elle a eu comme professeur le célèbre peintre russe Repine, dont elle fut longtemps l'amie mais aussi le modèle. Il fit d'elle un remarquable portrait, qui peut être vu dans un musée de Moscou. Considérée comme très douée, elle a abandonné la peinture après son mariage. Personne très intelligente et autoritaire, dirigeant elle-même ses affaires dans un domaine acheté à son nom par son mari. Ce domaine était situé en Lituanie, à 10 km de Kaunas, à Pajaslai (Pazaislis), domaine de 600 hectares envahi par les Allemands en 1914, et depuis recouvert par les eaux d'un barrage hydroélectrique installé par les soviétiques.
Réfugié à Saint-Pétersbourg en 1914, puis à Moscou elle revient en Lituanie en 1921.
Elle a retrouvé le domaine ruiné, notamment les bâtiments. La réforme agraire du gouvernement lituanien l'a privée de gros revenus. Les gros propriétaires terriens ne conservaient que quatre-vingts hectares, le reste n'étant pas payé, était distribué aux anciens domestiques de fermes et aux soldats volontaires de l'armée lituanienne (la réforme agraire votée en 1922 créa 140.000 petites et moyennes exploitations, au détriment des grands propriétaires terriens). La révolution communiste a donc surpris Vera et ses enfants: Nikita, Elisabeth et Nicolas à Saint-Pétersbourg. Elle a du ensuite acheter  un appartement à Moscou où la révolution d'Octobre les a surpris, à nouveau: famine,  misère, etc... Après quoi elle est rentrée en Lituanie. Sur le domaine elle a fondé une usine de briques et de tuiles, la composition du sol s'y prêtant bien. Une forte dévaluation a encore amoindri ses revenus et ses biens. Elle a vendu et a émigré en France où elle a achèté le "Pech de Gauvet" à Saint André d'Allas (Dordogne) en 1923 ou plus tôt ?
Véra était mauvaise gestionnaire, pas du tout réaliste et, cependant, se piquait d'être "une femme d'affaires". Elle aimait diriger "féministe avant l'heure".
Il y a peu, lors d'un voyage récent d'Irène en  Dordogne, notre vieil instituteur : Mr Lucien  Fayout, lui a dit :"Ah, je me souviens de votre grand-mère : C’était une femme dépensière. Elle donnait des pourboires princiers, alors qu'il n'y avait peut-être pas de quoi manger au Pech".