Essai généalogique
par le
Colonel Georges Gasztowtt
 
Adapté par Pierre Gochtovtt pour tenir compte des quelques éléments nouveaux portés à notre connaissance depuis que la Lithuanie a retrouvé sa liberté et son indépendance.
 
22 Septembre 2007
NOTE PRELIMINAIRE
 
 
Cet essai généalogique a été établi grâce à la sûre et sérieuse documentation recueillie par mon cousin le Colonel Georges GASZTOWTT, Officier russe au service du Tsar Nicolas II, appartenant au régiment des cuirassiers blancs de l’Impératrice-Mère, exilé à Paris depuis 1930 et mort en 1955. C’était un historien de valeur et un homme d’une admirable intégrité morale, mais comme il s’exprimait difficilement en français  il m’a demandé de mettre au clair, de rédiger et de présenter les notes qu’il avait réunies. C’est ce que j’ai fait en essayant de rattacher l’histoire de notre famille à l’histoire générale de la Lithuanie et de la Pologne, de montrer comment nos pères, même au sein des luttes de ces temps difficiles, ont  toujours su servir un idéal d’honneur et de foi.
 
Le Colonel Georges GASZTOWTT avait projeté de continuer ce travail en étudiant l’histoire de notre famille depuis le l6ème siècle, date à laquelle s’arrête le présent essai, jusqu’à la fin du 18ème siècle, au moment des différents partages (1792-1795) de la Pologne et de la Lithuanie entre les trois grandes puissances du moment : Russie, Prusse et Autriche, et même jusqu’à l’insurrection de 1830, où plusieurs  membres de la famille GASZT0WTT ont pris les armes au service de leur patrie. Les recherches étaient alors plus difficiles, car les GASZTOWTT, Grands Seigneurs (Magnats) et hommes politiques importants jusqu’au milieu du 16ème siècle, ont après une disgrâce de cour, vécu ensuite sur leurs terres de Samogitie et sont devenus des nobles ruraux, juges et seigneurs de campagne. Ce sont ces difficultés, mais surtout la maladie et la mort qui ont empêché le Colonel Georges GASZTOWTT de poursuivre son étude généalogique. Telle qu’elle est cependant, elle représente une œuvre intéressante, et fondée sur des bases très solides.
 
 
 
Anne-Marie GASZTOWTT
Décembre 1959.
35, Av. Victor Hugo, 75016 PARIS
 
 
 
 
 
 
 
 
(Le Colonel Georges Gasztowtt dont le nom s’écrivait selon l’orthographe russe : Gochtovtt, alors qu’il était au service du Tsar, était Lieutenant-colonel chez les Pages en 1896 lorsqu’il assista au couronnement du Tsar Nicolas II. Il était issu de la  branche des Matthieu Gasztold - Gochtovtt -Gasztowtt qui s’était installée en Russie vers 1740).
P R E F A C E
 
 
    Nous présentons ici des documents particulièrement précieux qui nous ont permis d’élaborer ce travail historico-généalogique, en ne nous appuyant que sur des preuves et des textes authentiques. Il s’agit :
 
1°) de la table généalogique de la famille Gasztowtt, établie depuis le XV° siècle et officiellement mise au point par l’assemblée des députés de la noblesse du Gouvernement de Kaunas (Kowno autrefois  en polonais), ayant fait partie de l’ancien empire russe entre 1792 et 1917), vérifiée en 1904.
 
2°) du protocole de la députation de la noblesse de la Province, de Vilnius (Wilno autrefois en polonais) des 5/16 mars 1799, concernant la famille Gasztowtt.
 
(Ces deux documents appartiennent aux Gasztowtt de France, descendants d’émigrés, depuis 1831).
 
3°) des actes d’état civil présentés par eux et des actes officiels édités par la Commission d’Archéographie de Vilnius, des documents, des archives de Cracovie et des textes cités dans des ouvrages historiques.
 
4°) de nombreux extraits de chroniques lithuaniennes, russes, allemandes et polonaises et d’ouvrages scientifiques consacrés aux Gasztowtt.
 
(Sur la table Généalogique, chaque membre de la famille porte un numéro spécial. Les lignées des Magnats, habitant en Lithuanie, ainsi que les trois premières générations, ont des numéros en chiffres romains. Les Gasztold-Gasztowtt-Gostautas-Gochtovtt installés en Samogitie (et dont une seule branche issue de Jokubas (Jacques) reste vivante) ont des numéros en chiffres ordinaires  qui sont les mêmes que ceux indiqués sur le tableau généalogique de la Noblesse du Gouvernement de Kaunas).
 
 
 
(En 2000 et 2007 des Gostautas vivants soit en Lithuanie, soit aux USA et issus de la branche aînée Gregorijus (Grégoire ou Hilaire) se sont fait connaître et ont pu présenter une généalogie cohérente).
 
 
A)     APERCU HISTORIQUE
 
 
En jetant un coup d’œil sur la carte d’Europe, nous voyons, le long de la Mer Baltique, un vaste espace de terre qui s’étend entre la Vistule et la Duna (Dvina, Dauguva ou Daugava aujourd’hui) et qui se prolonge jusqu’à la côte baltique  entre les embouchures de ces deux fleuves.
 
Ce pays était jadis couvert d’épaisses forêts. Une fois défriché, il se montra propre à la culture et même singulièrement fertile.
 
C’est ce territoire qui est habité depuis des temps immémoriaux par les peuples baltes, ceux-ci appartenant d’ailleurs à des races diverses. On ne sait pas avec précision à quelle époque leurs ancêtres s’établirent dans le pays et quel était leur nom dans l’antiquité. Ils semblent, en tout cas, apparentés aux Grecs, Romains, Slaves et Germains, et leurs migrations doivent avoir eu lieu bien avant l’ère chrétienne. Parvenus jusqu’aux bords de la Mer Baltique, ils ne purent s’avancer plus à l’ouest et se fixèrent dans ces lieux couverts de forêts coupées de marécages et baignées par de nombreux fleuves et lacs. Ils se heurtèrent d’abord à d’autres peuples, errant comme eux, puis finalement enfermés dans leurs forêts impénétrables, ils passèrent de longs siècles sans que nul ne se risquât à venir les attaquer.
 
Les peuples baltes se divisèrent en plusieurs tribus qui donnèrent leurs noms à des régions séparées : Samogitie (Zemaitija), Lithuanie (Aukstaitija ou Haute Lithuanie), Prusse et Lettonie. Ces tribus formèrent l’ensemble des peuples Aestiens ou Baltiques qui se rattachent au rameau indo-européen de la grande famille des peuples Aryens.
 
La langue que parlaient ces peuplades fut apportée par leurs ancêtres du centre de l’Asie, berceau des races européennes. Cette langue, qui diffère entièrement de celle des peuples voisins, constitue l’un des plus anciens idiomes de l’Europe et présente de grandes ressemblances avec le sanscrit. Elle a pu être conservée pure et sans mélange pendant des siècles, grâce à l’isolement des peuples baltes qui dura jusqu’au Moyen Age. Le grand linguiste français Paul, Jules, Antoine Meillet (1866-1936) écrit : le Lithuanien du XVI° siècle a des formes aussi et même plus anciennes que le sanscrit védique fixé deux mille ans plus tôt. Il ajoute : C’est en Lithuanie qu’il faut aller entendre comment parlaient nos ancêtres.
 
      Les occupations de ces peuples étaient celles de tous les sédentaires : agriculture, chasse, élevage, pâturage, pêche, etc.
 
En Samogitie, la religion resta païenne jusqu’au XVème siècle (1413/1416)  bien que les pays voisins eussent depuis longtemps embrassé le christianisme (X° siècle pour l’orthodoxie en Russie, Ukraine et Biélorussie et le catholicisme romain en Pologne, la Lithuanie s’est convertie au catholicisme romain en 1387).
 
 L’Histoire nous dira ce qui explique ce retard dans la connaissance de la vraie foi.
 
Les peuplades voisines de la race baltique étaient des Slaves qui se divisaient en différent groupes : à l'ouest les Léchites (plus tard : Polonais) ; au sud, les Pomoriens ; au sud-est et à l’est, des tribus auxquelles on donna le nom de Russes ; vers le Nord, au-delà de la Düna (Dvina, Dauguva ou Daugava, aujourd’hui), on trouvait les Estoniens, (2) d’origine finnoise.
 
Nous ignorons à peu près complètement les événements qui se passèrent dans les pays baltes aux premiers temps de l’Histoire et au début de l’ère chrétienne. Rien n’a été écrit dans ces époques lointaines. Les vieillards transmettaient de vive voix aux jeunes gens les noms des hommes et les événements mémorables qui avaient eu lieu dans leur pays. Ces récits, répétés pendant des siècles à travers bien des générations, formèrent la base des documents, élaborés plus tard par les historiens et qui, joints aux “sagas”, chroniques et autres textes scandinaves, constituèrent dès le IXème siècle, la plus grande partie de l’histoire de ces peuples jusqu’au XIIIème siècle. (La chronique des Grands-Ducs de Lithuanie commença à être rédigée à Smolensk en 1429/1430).
 
Au-delà de la mer Baltique, dans le pays appelé aujourd’hui : Scandinavie, vivaient des hommes courageux, hardis et sauvages : les Normands (Vikings en Norvège et Varègues en Suède). La mer ne les arrêtait pas. Ils se lançaient impétueusement sur les flots pour aller piller ou soumettre les territoires de l’Europe continentale. Depuis le Vllème siècle leurs incursions apportaient la terreur et la ruine. Ils fendaient les vagues, dans leurs barques, descendaient sur les côtes, et après des combats sanglants avec les habitants, ils fondaient sur cette terre des colonies dévastatrices et oppressives.
 
Au VIIIème siècle, également, les Polonais, Mazoviens et Poméraniens ont aussi envahi les territoires prussiens situés entre la Vistule (Wizla) et le Niémen (Niémunas) et les territoires lithuaniens (entre le Niémen, la Niéviaza et la ligne approximative Dvinsk- Vilnius (Wilno)- Gardinas (Grodno).
 
Mais les plus terribles invasions furent celles des Scandinaves contre les Lettons et les Samogitiens aux VIIIème et IXème siècles. Au commencement du IXème siècle, on connaît l’attaque d’un certain Thorold, à la fois brigand et marchand.
 
En 853, le Roi de Danemark, Eric II, débarqua avec toute une armée de Varègues mais dût se retirer à cause de la résistance acharnée des populations indigènes.
 
En 894, le Roi de Suède, Olaf, attaqua la ville principale des Lettons, au bord de la mer. Ayant été repoussé, il monta plus haut en longeant la côte et, grâce à une rivière, put pénétrer dans l’intérieur du pays avec ses troupes. Là, il se fortifia, mais rencontra une vive résistance sur les frontières de la Samogitie. Cependant, après neuf jours de combats violents, les Suédois purent s’emparer de la forteresse d’Apoulja, défendue par 15.000 Samogitiens. (Des recherches archéologiques, entreprises en l936, en Lithuanie, ont confirmé cet événement) (3).
 
A partir de cette époque, les Normands se sont installés en Samogitie. La tradition a conservé le nom du chef qui était à leur tête : on l’appelait Palémon (ce qui signifie, d’après les recherches du Professeur  Baron Taube, en ancien dialecte scandinave, Pole, Bale : brave et mony : homme (aI).
 
 Bien que ce fait ne soit fondé que sur des traditions orales, l’Histoire le transmet cependant comme suit :
 
A une époque qu’on ne peut préciser, en tout cas antérieure au Xème siècle, un chef célèbre nommé Palémon, arriva en Samogitie, à la tête d’une suite nombreuse. Les chroniqueurs lithuaniens prétendent qu’il ne serait pas d’origine romaine comme l’ont prétendu certains, mais c’est une légende qui, inventée au moyen âge, a recouvert la tradition véritable. Quelques historiens le regardent comme un personnage fabuleux ; d’autres soutiennent au contraire qu’il vint réellement en Samogitie. Il se serait établi avec ses compagnons sur les bords du Niémen (Niémunas) et de la Dubissa, et ses descendants reconnus chefs par les Samogitiens, auraient été la souche des Princes régnants ou “Kounigas”.
 
L’historien Stryjnowski affirme qu’il a étudié et comparé quinze traditions et chroniques sur ce sujet, qui toutes, transmettent des données identiques sur ce personnage qui semble donc bien avoir authentiquement vécu. (5).
 
La famille de Palémon portait les armes “Kolunna” (Kolumna) ou “Trois colonnes”. On en trouve les preuves sur les actes et transactions officielles, ainsi que sur les pierres des tombeaux (6). Ce sont les mêmes armes qui appartenaient à la Maison royale suédoise des Inglingues.
 
La Capitale de la Samogitie était alors “Erl-ragola” (plus tard Eiragola) mot qui signifie ville des Erls ou chefs normands.
 
D’autre part, le nom des Kounigas, Duc, chez les Samogitiens vient du terme scandinave Konung qui veut dire Roi. (La terminaison “as” caractérise en Samogitien, le genre masculin). De nouvelles recherches et découvertes archéologiques ont mis en lumière que, dès le IXème siècle, les Normands ont pénétré dans l’intérieur de la Samogitie, grâce aux fleuves qui la baignaient et dont ils se servaient comme bases commerciales ou  militaires. (7).
 
A partir des Xème et Xlème siècles, on ne parla plus des Varègues. Ce peuple, venu en conquérant, se mêla peu à peu aux Samogitiens, dont il adopta la religion et la langue, mais les familles princières d’origine scandinave gardèrent à travers les siècles les noms et les armes qui les rattachaient aux Normands.
 
Au Xlème siècle, une dynastie de provenance germanique s’installa dans la Lithuanie, voisine de la Samogitie. Son fondateur Dowsprung (Dausprungas), dût pénétrer dans le pays par le sud, conquis déjà par les Princes russes. Sous le règne des descendants de ce Prince, la Lithuanie fit de grands progrès au point de vue politique et militaire. Des traités d’alliance et même des liaisons matrimoniales rapprochèrent sa dynastie de la dynastie samogitienne. Les Palémonides passèrent la frontière et occupèrent la partie ouest de la Lithuanie. Le Prince Kernus maria sa fille unique avec un descendant de Dowsprung, Zivihund II. Les nouveaux mariés unirent ainsi les armes “Colonnes’’ à celles des Dowsprungnides, “Hippocentaure” ou “Centaure dragonné’’ (au XIIème siècle, Stéphane de Blois, Roi d’Angleterre portait également ces mêmes armes).
 
A la suite de ce mariage, la nouvelle principauté de “Naltchansk” fut créée entre la Samogitie et la Lithuanie. (9). L’ensemble de ce pays était d’ailleurs divisé en plusieurs Duchés gouvernés par des dynasties particulières, ayant souvent entre elles des liens de famille, remontant presque toutes aux conquérants normands de la Samogitie. Parmi ces familles, figurait celle des Gasztold (Gostautas-Gasztowtt-Gochtovtt-Gosztowtt) qui possédait les domaines situés entre Szawle, Teize et la rivière Niewiaza, limitrophes, au Nord, avec les terres des chefs palémonides  d’Eiragola. (I0).
 
 
 
B). LA FAMILLE GASZTOWTT-GOSZTOWTT-GOCHTOVTT-GOSTAUTAS
 
Nous avons déjà noté plus haut que les familles de souche normande, en Samogitie, avaient gardé, à travers les siècles, leurs noms scandinaves et les blasons de leurs ancêtres. Une de ces familles, celle de Gastold ou Gasztold, portait les armes caractéristiques ‘‘Colonnes” (ou Trois Colonnes). La terminaison du nom “old” se changea souvent en ‘‘owt”, selon la prononciation locale, tout comme le Grand-duc Vytautas (Witold-Vitold) fut appelé Wittowtt, le Prince Ringold : Ringowt, Gintold : Gintowt, etc...
 
Stanislas Ptaszycki, dans son ouvrage « Les Métriques lithuaniennes » (P.VIII) explique la diversité d’orthographe des noms lithuaniens par les nombreuses langues différentes dont se servait la population jusqu’au XVIème siècle : Le russe (ruthène ou biélorusse), d’abord, et ensuite le polonais, langues dont l’orthographe était loin d’être fixée à cette époque. On peut ajouter à cela une cause d’ordre général : les noms d’origine étrangère sont toujours et partout prononcés difficilement et incorrectement.
 
Gastold, Gasztold, Gosztowtt, Gostautas, Gochtovtt, Gosztowtt, sont donc bien des noms appartenant à une seule et même famille, descendant d’un même aïeul commun : Grumpis (I) (Grumpia, ou encore Strumpius). (11) Dans les documents anciens et dans les chartes latines, le nom des Gasztold – Gasztowtt - Gasztowt – Gochtovtt - Gostautas, s’écrivait également Gastautis, Gaszthawdus, Gastoldus, Gastoldi, Goshtatt, Gaustaut, Gastold, Gastawd, Gashtold, Gasztolt, Gosztold, Gostautas, Gastowdi, Gasztowd, Gosztowtt.  
 
Les membres de cette famille se servaient indifféremment des différentes formes de leur nom, à partir du XIVème siècle, et jusqu’à nos jours. Ainsi au XIVème siècle, on voit Poraj-Pierre Gasztold (VI) s’appeler tantôt Gasztold, tantôt Gasztowtt, (12). Au XVème siècle, on trouve au bas des  actes de l’assemblée de Horoldo, en 1413,  la signature d’Ivan Gasztowtt (VII)-(Jonas Gostautas) sur le texte lithuanien, qui sur la partie rédigée en latin, signe Johannes Gastoldi. (13).
 
Des cas semblables se présentent au XVIème siècle : ainsi Albert Gasztold (XX), gouverneur de Vilnius (Wilno)  signe : les actes officiels soit Gasztold, soit Gasztowtt (14), il en est de même pour sa belle fille : Barbora Radvilaité (Radziwill).
 
Les descendants d’André Miecus (XVII) (Mieck ou Mich, Miez, Miecz, Misch,) qui s’établirent définitivement dans leurs domaines de Samogitie, là où leurs ancêtres avaient fait souche, écrivaient leur nom des deux façons, mais plus souvent Gasztowtt ou Gosztowtt. Casimir (25) alors étudiant à Vilnius, fut condamné, pour avoir été à la tête de désordres contre les calvinistes. Dans la sentence, et dans le rescrit royal du 22 avril 1688, qui la confirme, il est appelé Casimir Gasztold. (15). Au XVIIIème siècle le juge élu par la noblesse du district de Szawle, Thomas (68) a, comme signature, Gasztowtt de Gasztold. (16). Au XIXème siècle, nous rencontrons la même forme chez les Gasztowtt qui s’étaient installés en Galicie et dans la région de Lublin depuis le milieu du XVIIIèrne siècle.
 
Le lieutenant d’artillerie polonais : Titus de Gasztold, émigré en France après l’insurrection de 1830 porte, sur tous les documents officiels militaires ou autres : polonais et français, le seul nom de : de Gasztold, qu’ont conservé jusqu’à présent ses descendants restés en France. (17).
 
(Mon arrière grand père Stanislovas Gostautas se dénommait Stanislaw Gosztowtt, son fils (mon grand père) se dénommait lui Jonas Gostautas alors que mon père se dénomma dés son arrivée en France Casimir Gochtovtt. On retrouve dans ces trois façons d’écrire le nom d’une même famille les influences d’abord polonaise, puis lithuanienne et enfin russe, bien qu’aux XIX° et XX° siècles ces trois orthographes aient existé simultanément et aient été utilisées suivant la langue dans laquelle on s’exprimait).
 
 
    Les documents N°36 et 235 figurent dans le Vol. XXIV des ‘‘actes édités par la Commission spéciale pour examen d’anciens documents’’ portant les dates de 1529, 14 janvier et 4 mars sont signés par Albert Gosztowtt, woiéwode de Vilnius (Wilno), Chancelier du Grand-Duché de Lithuanie.
 
    En 1529, le 15 janvier, le Roi Sigismond 1er confirma, par un acte particulier, aux familles Samogitiennes, les droits des boïards (boyards) concédés par un décret du Grand-duc Vytautas (Witowt) un siècle auparavant. Dans cet acte, Jean Gostautas (XI) et nommé Gosztowtt.
 
    Jean G. et Martin G. nommés toujours Gasztold par les auteurs polonais, figurent chez l’historien ukrainien Gruszewski comme Gasztowtt (P.110).
 
Quand les Lithuaniens, à partir du XVIIIème siècle, ont établi leur alphabet, le nom de Gasztowtt s’écrit, chez eux, Gaustaut (19).
 
Dans la prononciation du nom, la deuxième lettre est toujours douteuse : A ou O. Stryinwski, dans son ouvrage, emploie plus souvent l’O. La branche d’André Miecus (Miecz) et de son fils aîné Hilaire (ou Grégoire-Gregorijus)  Bunszta, écrivait Gosztowtt ; la ligne cadette, au contraire, mettait la lettre A et s’appelait toujours Gasztowtt.
 
Dans l’acte de députation de la noblesse de la province de Vilnius (Wilno), en polonais comme en russe, les noms  des deux branches sont indiqués de manière différente, ces deux branches sont  issues cependant d’un seul et même ancêtre : André Miecus (Miecz-Mich) Gasztold.
 
Après la légitimation de tous les Gasztowtt devant les commissions spéciales de la noblesse, on a pris en considération cette particularité de la grammaire russe, à savoir que s’il y a dans un mot des lettres douteuses, A ou O, il faut mettre toujours l’O. On a donc décidé vers l’année 1842 que le nom de Gasztowtt serait toujours écrit, en polonais, Gosztowtt  et Gochtovtt en russe(19).
 
C’est donc de cette façon que la famille Gasztowtt a son nom transcrit dans la VIème partie du registre de la noblesse russe (20).
 
(Les seules familles Gasztowtt que nous connaissons vivent en France, en Angleterre et aux USA, et sont issues de l’immigration de 1831 antérieure donc au décret de 1842 fixant définitivement l’orthographe du nom en Gosztowtt (polonais) et Gochtovtt (russe)).
 
 
 
C). ARMES  DE LA FAMILLE GASZTOWTT - GASZTOLD
 
 
Les cinq premières générations connues de cette famille eurent comme arme le blason “Kolumna”, “Trois colonnes”, hérité de leurs ancêtres et qui était commun avec la famille des Palémonides (21). L’héraldiste polonais Jan Ostykowicz en fait la description suivante : sur l’écusson d’azur, il y a trois colonnes d’or, celle du milieu est plus haute et emprunte la forme d’une porte. Ce blason ne se présentait pas toujours de la même façon : une de ses variétés montre des colonnes se développant comme des pétales de fleurs et pour cela on l’appela “La Rose”. Niesiecki en fait mention et semble croire que Pierre (Petras) Gostautas (Gasztold) (V) avait un blason ainsi dénommé, mais cette affirmation n’est pas confirmée (23). Par contre, des textes mentionnent que le petit-fils de Pierre, Jean Gasztold (IX), combattant à la bataille de Grünwald, (Tannenberg, Zalgiris) à la tête des forces lithuaniennes le 15.07.1410, était accompagné, selon la coutume des chefs polonais et lithuaniens par sa bannière aux armes “Trois colonnes” (26).
 
(Ce blason est aussi dénommé « Colonnes de Gediminas » mais dans ce cas il s’agit de colonnes d’argent sur fond rouge).
 
L’origine de ces armes remonte à la plus haute antiquité et elles ont sans doute été au début, quelque symbole sacré qui caractérisait la tribu primitive. On les trouve souvent reproduites en Scandinavie sur les temples païens et chrétiens sur les pierres runiques, sur les tombeaux royaux de la dynastie des Inglingues (27).
 
Mais à l’occasion de la fameuse assemblée de Horodlo, en 1413, la famille des Gasztowtt-Gasztold-Gostautas-Gochtovtt, obtint le droit de porter des armes polonaises (Quarante sept familles nobles lithuaniennes choisies par le Grand-Duc Vytautas le Grand reçurent également des Armes polonaises lors de la signature de l’acte dit : d’Horodlo).
 
Ce blason appartenait aux Buczacki, alliés par mariage aux Gasztold (27). En tout cas un acte authentique consigne ce fait dans les archives officielles (29)
 
Ces armes dont le nom est “Habdank” (Habdankas, Abdank, Abdanck) se présentent de la façon suivante : sur l’écusson rouge se détache une marque d’argent, semblable à la lettre W, ce qu’on appelle en termes de blason, une “fasce”. L’écusson est surmonté d’une couronne ou d’un casque et la même marque en forme W est reproduite au sommet (30).
 
En langage héraldique, ces armes doivent donc se décrire ainsi : “de gueules à fasce vivrée d’argent, surmontée d’un cimier de même’’.
 
 D’après l’opinion du professeur Baron Taube, et aussi d’après celle de Piekosinski, leur origine se rattache probablement aux marques runiques. Une légende, dont elles tirent leur nom est également rapportée à leur sujet : un gentilhomme polonais, le Comte de Gora, qui était possesseur de ce blason, fut envoyé par le Roi Boleslas chez l'Empereur d’Allemagne, Henri V, pour lui proposer la paix. Celui-ci accepta, à condition que la Pologne payât une lourde contribution en or. En même temps, l’Empereur, pour prouver au Comte de Gora qu’il ne demandait pas cet or par besoin, fit descendre l’ambassadeur dans ses caves qui regorgeaient d’or et d’argent. Le seigneur polonais prit alors sa propre bague d’or et la jeta parmi tous ces trésors, en disant, d’un ton fier et hardi : “Que l’or se joigne à l’or”. L’empereur étonné répondit : “Habe dank” (je vous remercie, en allemand) (1).
 
  “Une autre légende rapporte ce fait comme s’étant passé chez le Grand-Maître de l’Ordre des Chevaliers teutoniques.
 
Ces mots “Vade aurum, ad. aurum ballamus” devinrent la devise des familles polonaises dont les armes portent le nom de Habdank ou Abdank (31), et parmi celles-ci, la famille des Buczacki.
 
On trouve des armoiries portant le nom de “Syrokomla” parmi les variétés du blason “Habdank”, et Niesiecki dit à ce propos : “c’est le même Abdank”, et les mêmes couleurs, mais, au-dessus du signe W, on remarque une petite croix dorée. La raison en est qu’un Chevalier Syrokomla, possesseur du blason Abdank, ayant combattu et vaincu un guerrier païen qui insultait le christianisme, a eu le droit, depuis lors, de mettre une croix sur ses armes. (32).
 
Après la disgrâce de Jean Gostautas (Gasztold) (XI), ses descendants se sont définitivement installés dans leurs domaines de Samogitie. (33) Ils se sont divisés en deux branches, provenant des deux fils d’Andrius – Miecus (André-Miecz) (XVII),  fils lui-même de Jean (XI).
 
L’aîné, Hilaire (ou Grégoire)  Buszta (Buszta ou Bunszta pourrait-être le nom de son épouse), mit une croix sur le blason Abdank (fait que Pienosinki attribue à la ferveur du sentiment religieux). De là, une erreur  qui a été souvent commise, même dans les documents officiels, de confondre le vrai blason Abdank avec le blason Syrokomla qui n’en est qu’une variété
 
Parmi les trente-sept familles portant ces dernières armes, le nom des Gasztowtt ne figure pas, (34) tandis que la branche provenant du fils cadet d’Andrius – Miecus (XVII) (André-Miecz), Jacques (Jokubas) (3) à laquelle se rattachent tous les Gasztowtt, Gosztowtt, Gostautas, Gochtovtt, connus, émigrés en France ou non, a toujours porté les armes ‘‘Abdank” pures ; c’est ce que prouve d’ailleurs indiscutablement le protocole de la députation de la noblesse de la province de Vilnius (Wilno), 5/6 mars 1799, concernant la famille Gosztowtt.
 
 
 
D). LA GENEALOGIE DES GASZTOLD-GASZTOWTT
HETMANS de SAMOGITIE
 
 
A partir du XIIIème siècle, l’histoire de la Samogitie devient plus claire, car la Lithuanie et la Samogitie commencent à nouer des relations permanentes avec des peuples voisins beaucoup plus civilisés qu’elles et dont les historiens notent attentivement tous les événements qui se passent dans les pays limitrophes.
 
Au XIIème siècle, dans l’embouchure de la Duna (Daugava), apparaissent des marchands allemands, suivis de missionnaires chrétiens. En 1202, suivant l’ordonnance du Pape Innocent III, fut créé l’ordre des Chevaliers Porte-Glaive ; à la fois religieux et militaire. Beaucoup de Croisés se rassemblèrent alors sous le commandement de l’évêque Albert. Vers 1218, les Lettons étaient déjà conquis par eux. (34) Une seconde Croisade fut proclamée en 1228 contre une autre peuplade balte : celle des Prusses ou Prussiens, à la demande du Duc de Mazovie, Conrad, qui se plaignait des constantes incursions et attaques que ces barbares faisaient sur les frontières de son pays. Ce fut une très grande satisfaction pour tous les souverains de l’Europe de penser qu’ils allaient pouvoir ainsi se débarrasser des éléments dangereux que présentaient les Chevaliers sans patrimoine.
 
L’Ordre teutonique étant considéré comme l’âme même de cette mission, Conrad lui concéda la province de Kulm (Chelmno). Les Chevaliers s’y installèrent aussitôt, et leur nombre ne cessa de grandir. La Prusse entière fut alors conquise. Ainsi le XIIème siècle apporta de grands changements parmi les populations baltes. La Lettonie et la Prusse perdirent leur liberté et devinrent le berceau de deux États germaniques. Quant à la Lithuanie et  à la Samogitie, leur position plus avantageuse leur permit de conserver leur indépendance et leurs deux destinées furent jointes dorénavant. Enfin les Chevaliers Teutoniques et les Porte-Glaive unirent leurs Ordres, après l’extermination des Prussiens (ou Prusses), sous l’autorité d’un seul Grand-Maître. Leurs forces ainsi accrues se mirent au service d’une intense politique de germanisation sur toutes les côtes de la Baltique. Ils cherchèrent  d’abord à se joindre géographiquement, et pour cela, il leur fallait conquérir la Samogitie. Tel était leur but principal : la propagation du Christianisme ne fut jamais pour eux qu’un prétexte, d’ailleurs, comme ils persécutaient et massacraient les peuples qui leur opposaient quelque résistance, (35) ils se firent haïr, et par-là même, provoquèrent de terribles réactions à l’égard du catholicisme considéré par les Lithuaniens et les Samogitiens comme un culte imposé par des étrangers et des ennemis. (37)
 
La Lithuanie, qui avait été très retardée jusque là dans son développement culturel et social, commence au XIIIème siècle à s’organiser politiquement. Elle accomplit dans cet ordre des progrès rapides, et, en même temps, elle attire à elle de nombreux éléments appartenant à l’ancien Tsar russe de Kiev. Parallèlement les Princes lithuaniens et samogitiens conclurent des alliances matrimoniales avec la dynastie des descendants de Rurik (Riourik, fondateur de Novgorod en 862). La supériorité de culture qui existait chez ces derniers se fit sentir parmi les Seigneurs lithuaniens et même dans l’ensemble du peuple. La langue russe (ruthène, biélorusse) était partout répandue et reconnue officielle, l’alphabet lithuanien n’ayant été créé qu’au XVIIème siècle et la culture polonaise n’étant apparue que plus tard. (38)
 
(La langue officielle du Grand-Duché de Lithuanie fut dés l’origine : le ruthène (bielorusse) et ce jusqu’en 1696 où par décret la langue polonaise fut imposée. En 1832 la langue russe supplante le polonais. Le lithuanien ne devint langue officielle de l’Etat lithuanien qu’à l’issue de la première guerre mondiale.)
 
Ainsi, dès qu’il a été possible de pénètrer dans l’histoire de la Samogitie, on entra en contact avec le premier Gastold conquérant Varègue venu en Samogitie, à la suite de Palémon, et portant les armes “Trois Colonnes’', semblables à celles des Rois Vikings. (39) Grumpis se trouve donc à l’origine de tous les Gasztold-Gasztowtt-Gostautas-Gochtovtt-Gosztowtt. (40) Il était commandant en chef des forces samogitiennes ; ou Hetman (mot venant de l’allemand “Hauptmann”). Ces fonctions lui avaient été données par le Duc Erdzwill (Erdvila en lithuanien). (41) Elles étaient sans doute une prérogative familiale des Gasztold, puisque les descendants de Grumpis en héritèrent. Ce “Kounigas” Erdvila (Erdzwill), dont Grumpis commandait l’armée, se rendit célèbre entre 1240 et 1242. (1)
 
    A ce moment, Kaïdan, à la tête de l’armée du Khan Baty, poussa ses hordes jusqu’aux frontières de la Lithuanie en dévastant tout sur son passage. Il détruisit la Russie Noire tout entière et ne laissa, derrière lui, qu’un désert. A l’approche des Tatars, les habitants s’enfuyaient dans les forêts, mais les troupes d’Erdzwill repoussèrent les terribles hordes.
 
    Les Lithuaniens occupèrent les régions dévastées et pénétrèrent profondément dans les terres russes. Erdzwill rebâtit les forteresses en ruines et réorganisa le pays, tandis que la peuple, sortant des forêts, se mettait avec joie sous la protection de ses libérateurs.
 
Vers l’an 1242, on signala l’approche des Tatars qui revenaient pour châtier les Lithuaniens, mais Erdzwill (Erdvila) ne les attendit pas, il cacha ses troupes dans les forêts pour pouvoir attaquer la horde à l’improviste au moment où celle-ci établirait son campement. C’est ce qui arriva. Erdzwill mit à mort une grande quantité de Tatars et poursuivit tous ceux qui s’enfuyaient. (2)    Malheureusement, Erdzwill fut tué, par une flèche empoisonnée, près de la ville de Ratno, en Volynie. Grumpis ramena alors les Samogitiens dans leur pays qu’il fallait protéger contre les attaques constantes des Chevaliers Teutoniques. (42) Il avait reçu auparavant, des mains d’Erdzwill, en récompense des services rendus, d’importants domaines situés le long de la rivière Oszmiana (46), en Belarus aujourd’hui.
 
Après la mort d’Erdvila, le pouvoir Grand-Ducal passa à un descendant de Dowsprung, le Prince Mindaugas (1240-1263) (Mendog, Mendaug, Mindow). Celui-ci rassembla les terres lithuaniennes et samogitiennes, après avoir massacré les représentants de l’autre dynastie et même les membres de sa propre famille.
 
La Samogitie s’étant révoltée contre lui, Mindaugas la remit entre les mains des Chevaliers Teutoniques, (2) mais les Samogitiens n’en continuèrent pas moins à lutter contre l’Ordre des Porte-Glaive. En 1261, Mindaugas rompit son alliance avec les Chevaliers et marcha contre eux aidé des troupes samogitiennes ; en 1263, il fut assassiné par ses cousins, et son fils Vaisvilkas (1264-1267 Vaiselga ou Wojszelk) lui succéda, mais comme ce dernier appartenait à l’ordre, il préféra y rentrer et passa le pouvoir à son beau-frère  Svarnas (1267-1269 Szwarn), un descendant de Rurik. Svarnas fut chassé de Lithuanie par son frère, Grand-duc de Galicie-Volhynie, Vaisvikas (Wojszrelk) fut tué.
 
Les pays unis alors sous la puissance de cette dynastie étaient dès maintenant connus sous le nom général de Lithuanie. La Samogitie en devint une partie organique. Les Samogitiens sont fréquemment appelés Lithuaniens.
 
Dans les années 1270 à 1282, la couronne lituanienne appartient à Traidenis (1269/70-1282 Troïden) un autre descendant de Dowsprung. La sujétion de la Samogitie se relâchait de plus en plus. Après la mort de Traidenis (Troïden), elle devint à peu près nulle. L’importance des Ducs samogitiens d’origine palémonides croissait. Le Prince Putuwer unifia la Samogitie et propagea son autorité sur une partie de la Lithuanie. Le rôle de GrumpiS Gasztold (I) dans tous ces événements a dû être considérable.
 
Né en 1215 Grumpis (I) mourut en 1282. Il eut comme successeur son fils Surminas (II) né vers 1250, mort en 1314/1315. Les chroniques allemandes nous donnent sur lui les détails suivants :
 
En 1290, les deux Ordres (Teutoniques et Porte-Glaive) voulant se joindre géographiquement, décidèrent d’envahir la Samogitie. Leur chef Meinhardt, avec 2000 soldats et 500 chevaliers, attaqua, le 23 avril, la forteresse Kolajne (fondée par les Normands au-dessus de l’embouchure du Niémen).
 
Cette forteresse où ne se tenait qu’une très faible garnison était défendue par Surminas Gasztold (II). Les Samogitiens firent preuve d’une bravoure incomparable et les Allemands ne purent en venir à bout. Confondant avec les ennemis leurs propres compatriotes, qui, ayant trop bu d’hydromel, ne se firent pas reconnaître, les Chevaliers durent se retirer en déroute. Surminas (II), avec sa petite troupe, se précipita sur eux, les poursuivit et les mit en fuite.
 
De nouveau, Meinhardt tenta l’attaque de la Samogitie par eau. Il voguait en tête ayant dans a barque, le commandant de Raguit Erude et Johann de Vienne. Alors, de la rive, une jeune fille les supplia en pleurant de la prendre dans leur barque, car, disait-elle, les païens la poursuivaient et voulaient la faire périr parce qu’elle était chrétienne. Lorsque la barque s’approcha du bord et s’amarra pour faire monter la jeune fille, Surminas et ses compagnons, cachés dans les roseaux, se précipitèrent et massacrèrent les occupants du bateau. Privés de leurs chefs, les Allemands se retirèrent. C’était un jeune Samogitien du nom de “Nodam’’ qui avait su si bien jouer le rôle de la jeune fille éplorée. (44)
 
En 1313, Surminas perdit son frère N.C.Gasztold (III) dont le prénom reste inconnu, dans une bataille sur le Niémen (45) Il mourut sans doute lui-même l’année suivante, puisqu’en 1315, nous le voyons déjà remplacé par son fils Metvikas (IV) (Mitewik).  
 
La dynastie des Palémonides continua de s’élever. Vytenis (Witen 1293-1316)  le fils de Putuver,  organisa des attaques contre l’Ordre teutonique et des incursions en Pologne, mais l’insuccès qu’il rencontra dans cette double direction lui fit porter plutôt ses efforts vers l’est et le sud-ouest, c’est-à-dire contre la Lithuanie et contre les Principautés russes qui étaient ses voisins.
 
Après la mort de Traidenis (Troïden) en 1282, l’État lithuanien ne semblait pas pouvoir sortir d’un désordre permanent. S’en emparer aurait alors été facile. La dynastie samogitienne, pouvait donc, sous les successeurs d’Erdvila, envisager de hautes destinées. (46)
 
Le fils de Surminas, Metvikas (Mitewik) Gasztold (IV) né vers 1280, n’eut pas de succès au début de sa carrière : le Maréchal de l’Ordre, Henri, natif de Plock, pénétra en Samogitie et attaqua en 1315 la forteresse de Kaunas (Kowno) que Metvikas Gasztold défendait avec une petite garnison. Malgré une défense courageuse, Kaunas fut prise, Gasztold fut emmené en captivité et la plus grande partie de la Samogitie conquise par les Teutoniques. (48)
 
Mais le triomphe de ceux-ci ne fut pas de longue durée. Les Samogitiens, opprimés par eux, appelèrent à leur secours le nouveau Grand—duc Gédiminas (Guédimyn) (1316-1341), frère cadet de Vytenis (Witen) leur souverain naturel. Le Kounigas donna d’abord une rançon pour délivrer son Hetman Metvikas Gasztold, ensuite il lui confia une nombreuse armée lithuano-russe qui attaqua le Maréchal Henri près du village de Zeime. Des Samogitiens que les Chevaliers avaient enrôlés dans leurs troupes et forcés de combattre contre leurs propres frères, passèrent pendant la bataille du côté de Gediminas et contribuèrent ainsi à sa victoire.
 
Un autre combat fut livré dans les forêts de Medniki. Les Chevaliers refoulés dans l’épaisseur des bois et ne pouvant se frayer un chemin à travers les arbres abattus, les marécages et les fourrés, périrent avec une grande partie de leur armée. Un des plus illustres parmi les Teutoniques, Gérard Ruden, fut fait prisonnier ; alors les Samogitiens l’entourèrent d’un immense bûcher et, sur l’ordre de Gasztold, le brûlèrent, à cheval  revêtu de son armure, croyant ainsi, par ce sanglant sacrifice, remercier les Dieux de la victoire qu’il leur avait accordée. (49)
 
Après avoir consacré toute sa vie à la lutte de la Samogitie contre l’Ordre, Metvikas Gasztold (IV) fut appelé par le Grand-duc Gediminas au poste de Gouverneur de Vilnius, la nouvelle capitale de la Lithuanie, créée en 1323, à la frontière de deux mondes ethnographiques lithuanien et slave. (50) Les Gasztold quittèrent donc ainsi leur pays d’origine, suivant la famille Grand-Ducale des Palémonides, dont, depuis des siècles, ils avaient partagé les destinées.
 
E). GENEALOGIE des GASZTOWTT-GASZTOLD
Magnats du Grand-Duché de Lithuanie
 
 
 
Le fils de Metvikas, Poraj Gasztold (V), (51) né vers 1305, mort en 1364, prit part, dès sa jeunesse, aux combats des Lithuaniens en Volhynie. Il avait été chargé de garder les frontières des pays nouvellement annexés et de gouverner les régions environnantes. (52). Au sud-ouest, la province voisine de Podolie galicienne était occupée par les Polonais, et le Roi Casimir III avait fait don d’un des plus grands domaines de cette province à une branche des Comtes Skarbek, aux armes Habdank. Devenus seigneurs de Buczacz, ils s’appelaient en polonais Buczacki.
 
Poraj Gasztold (V), entretenant des relations de bon voisinage avec eux, fut invité à des festins, danses, bals et chasses qui ouvraient au jeune Samogitien, encore un peu sauvage, un monde nouveau. Il avait été surtout séduit par Anne (Ona) la ravissante fille de Michel de Buczaki. Il désirait l’épouser, mais son père, le Seigneur Michel de Buczacz n’y consentit qu’à la condition que Poraj Gasztold se convertisse au catholicisme romain. (53) Le jeune Poraj partit donc pour Cracovie, apprit le catéchisme et se fit catholique, le premier de tous les nobles lithuano-samogitiens. (54) Connaissant le Russe, il lui fut facile ainsi d’apprendre le catéchisme en polonais. L’habitude d’une langue slave aida, dès cette époque, les Lithuaniens à prendre contact avec la langue et la culture polonaise.
 
Poraj reçut le nom chrétien de Pierre. Il ramena sa jeune femme à Vilnius où l’avait rappelé le nouveau Grand-Duc Algirdas (Olgierd 1345-1377). Il y exerça les fonctions de Gouverneur de la Capitale et y remplaçait le Grand-Duc pendant ses fréquentes absences. (55)
 
A cette époque, l’expansion lithuanienne  vers l’est et le sud-est, prit un immense développement. La rapidité avec laquelle cette expansion s’effectua s’explique par le morcellement et la faiblesse du pouvoir dans les principautés russes et par l’horreur du joug mongol. (Les Russes de religion orthodoxe préféraient être les vassaux d’un Grand-Duc lithuanien païen que de subir le joug mongol). En 1340, l’influence lithuanienne s’étendait jusqu’à Smolensk, Novgorod et Kiev. Ce qui a également facilité ces conquêtes paisibles, ce sont de nombreuses alliances matrimoniales qui eurent lieu entre Princes lithuaniens et Princesses russes.
 
Algirdas (Olgierd-Olgerd) et son frère Kestutis (Kiejstut) se partagèrent leur territoire : Kestutis régna sur la Samogitie et les pays du Niémen où il eut sans cesse à lutter contre l’Ordre teutonique. Algirdas (Olgierd), qui avait le titre de Grand-Duc, gouverna la Lithuanie et les Principautés russes annexées.
 
Pierre Gasztold (V), sous l’influence de sa femme, donnait tous ses soins à la propagation du Christianisme. Son activité dans ce sens, était soutenue par les propres femmes du Grand-Duc qui, bien que païen lui-même, avait des épouses orthodoxes et, à cette époque, les différences entre les deux confessions étaient peu marquées. En 1340, Pierre Gasztold fit venir à Vilnius (Wilno) des moines franciscains et leur offrit même sa propre maison pour y installer leur couvent. Mais un jour, pendant une absence de Pierre Gasztold et du Grand-Duc Algirdas, les habitants de Vilnius (Wilno), dans leur fanatisme païen, rendirent responsables les Franciscains de certain malheur qui leur étaient arrivés et les massacrèrent sauvagement.
 
Quand le Grand-Duc revint dans sa capitale, après avoir remporté des succès contre ses ennemis, ses sujets l’accueillirent avec joie, ils allèrent au-devant de lui, en lui offrant des fleurs et en chantant en son honneur : « Oj Lado, lado ! » Mais leur joie ne fut pas de longue durée. Car le Grand-Duc apprit bientôt avec colère l’agression dont les Franciscains avaient été victimes et il chatia terriblement tous ceux qui y avaient pris part. (56) En même temps, il accordait à Pierre Gasztold la permission de faire venir encore d’autres Franciscains à Vilnius.
 
Le Prince Téodor, neveu d’Algirdas qui dominait la Podolie, ayant accepté la suzeraineté du Roi de Pologne, fut chassé de ce territoire par Algirdas lui-même, avec l’aide de Pierre  Gasztold. Le voïévode de Téodor, Nastach, fut fait prisonnier, et Algirdas confia à Pierre Gasztold, le gouvernement de la Podolie tout entière. (57)
 
En 1360, on  trouve à nouveau Pierre Gasztold  à Vilnius. La Samogitie, gouvernée par Kestutis, ne cessait de lutter contre les Teutons. Sa situation était alors tellement critique, Kestutis ayant même été quelque temps en captivité, (38) qu’Algirdas décida de venir au secours des Samogitiens et il en chargea Pierre Gasztold qu’il mit à la tête de troupes lithuaniennes.
 
C’est à la bataille de Veliuona (Weliony), en aval de Kaunas sur le Niémen, en 1364, dans les mêmes lieux où combattirent autrefois ses aïeux, Grumpis, Surminas et Metvikas, que Poraj-Pierre Gasztold(V) trouva la mort, montrant dit Boniecki, une bravoure sans exemple. Stryikowski l’appelle “descendant d’une vieille et puissante famille, grand homme et vaillant soldat”. (59). C’est à Veliuona que quelques années plus tôt (1341) le Grand-Duc Gediminas avait trouvé la mort lors d’un combat contre les Chevaliers Teutoniques.
 
Le fils de Pierre Gasztold, André (VI), né vers 1342, mort en 1408, fut chrétien dès sa naissance, précédant en cela la conversion de la Lithuanie tout entière qui eut lieu quelques années plus tard (1387). (60)
 
À ce moment, les Gasztold étaient complètement installés en Lithuanie. Leurs propriétés samogitiennes, divisées en trois circonscriptions (curiade) Pacuncli, Zarnie et Gasztowtyszki, (4) étaient gouvernées par des régisseurs dont le principal habitait Zarnie. Ils portaient, pour la plupart, les noms de Pozella et de Wojawill. (61)
 
En 1377, Algirdas, Grand-Duc de Lithuanie, mourut. Son frère Kestutis, qui lui avait toujours montré tant de dévouement, lui promit, sur son lit de mort, de faire donner la couronne à son fils préféré, Jogaila (Jagello, Jagiello, Yahayla, Iahaïlo, Jagellon). Celui-ci, n’étant pas l’aîné, n’aurait jamais pu monter sur le trône sans l’aide de son oncle.
 
Kestutis tint en effet sa promesse et remit à Jogaila (Jagello-Jagellon) la ville de Vilnius et le gouvernement de toute la Lithuanie mais ce qui semblait regrettable, c’était le caractère faible et indécis du jeune homme, qui subissait facilement toutes les influences. Enivré par les flatteries de ses  courtisans, il se lassa vite des sages conseils du son vieil oncle et chercha à se débarrasser de sa tutelle pour gouverner seul le pays.
 
Les Chevaliers teutoniques, qui étaient au courant de ces mauvaises dispositions de Jogaila, résolurent d’en profiter pour perdre Kestutis, leur ennemi de toujours. Ils arrivèrent à persuader le jeune Prince que Kestutis conspirait contre lui pour lui arracher la couronne et que sa seule chance de salut, à lui, Jogaila, était de s’allier avec l’Ordre pour mettre la main sur toutes les possessions de son oncle.
 
Jogaila, ingrat et peu clairvoyant, se laissa ainsi tromper, et se lia par un traité avec les Chevaliers teutoniques.
 
Quand Kestutis apprit que son neveu s’était ainsi uni aux pires ennemis du pays, il vit dans cet acte sa propre perte et la ruine de la patrie, aussi il n’hésita pas à renverser son perfide parent. Il assiégea Vilnius à l’improviste, s’empara du château, et fit Jogaila prisonnier, mais il le contraignit seulement à abdiquer et à lui jurer fidélité. Après quoi Jogaila fut libre et se retira dans la principauté de Vitebsk.
 
D’autre part, Koribut, un des frères de Jogaila, ayant refusé obéissance à Kestutis, celui-ci partit avec quelques troupes pour le châtier. C’est ce moment que choisirent les conjurés, amis de Jogaila. Ils s’emparèrent du château de Vilnius, et Jogaila rentra en maître dans la capitale. Quand Kestutis revint, il trouva le château de Trakai (Troki) au pouvoir de ses adversaires et son fils Vytautas (Witowtt – Wilold - Vitavt-Vitaut – Witavdt – Vitovt(e) – Witavdt – Vitold – Wigand étant son nom de baptème- et Alexandre le nom que lui donnaient les Russes) fait prisonnier par eux, mais les Samogitiens lui restant fiables, il put, grâce à eux, former une armée et se préparer au combat, secondé par son fils qui s’était échappé des mains de ses ennemis.
 
Comme on allait livrer bataille, des messagers de Jogaila se présentèrent, lui offrant la paix au nom de leur maître et l’invitant à se rendre avec Vytautas (Witowtt) au camp du Grand-Duc, pour en régler les conditions.
 
Kestutis et Vytautas acceptèrent, ne pouvant imaginer quelle trahison se préparait. Quand ils furent dans le camp, on se jeta sur eux, et après les avoir désarmés et réduit à l’impuissance, on les emmena en captivité à Vilnius où Jogaila osa faire charger de fers son vieil oncle, celui-ci fut ensuite envoyé à la prison de Kreva (Krevo-Krewo). C’est là, au fond d’une sombre tour du château que le grand et courageux vieillard passa ses derniers jours. Une nuit, des sbires le Jogaila, pénétrèrent dans son cachot et l’assassinèrent.
 
0n dissimula le crime, à cause de la popularité de Kestutis, et par un comble d’hypocrisie, on ordonna que son corps soit transporté en grande pompe à Vilnius pour y recevoir des funérailles solennelles. Selon l’antique coutume lithuanienne, il fut brûlé sur un bûcher, selon les grandes cérémonies d’autrefois.
 
Son fils Vytautas réussit à se libérer. Il put fuir en Mazovie, chez son beau-frère, le Prince Januz, il trouva là un refuge et vécut en sécurité.
 
Redevenu Grand-Duc de Lithuanie, Jogaila poursuit l’unification de l’état lithuanien.
 
 (Etat qu’on appelle aussi lithuano-russe, car l’ancienne Principauté varego-russe de Kiev, se divisa après les invasions des Tatares. La partie de l’ouest, incorporés dans l’Etat lithuanien se nommait : Grand-duché lithuano-russe, tandis que la partie de l’est se concentra progressivement autour de Moscou. Une vaste zone de pays de Vitebsk, Smolensk, Sieversk, était disputé par l’un et l’autre groupe, et annexé de façon intermittente par les deux souverainetés.)
 
  La Samogitie l’avait reconnu, car, après toute une série de collusions, Jogaila et Vytautas s’étaient secrètement réconciliés. En conséquence, Vytautas reparut en Lithuanie et reçut en possession les pays de Gardinas (Grodno) et de Podlachie (Polaszye). Il prétendit alors reconquérir tout son patrimoine. (62)
 
Pendant ce temps, l’Ordre teutonique revendiqua la Samogitie qui lui avait été promise par traité. La situation paraissait inquiétante pour Jogaila quand un événement heureux lui permit d’en sortir : il épousa la Reine de Pologne, Hedwige d’Anjou, et put ainsi réunir dans ses mains les forces considérables des deux pays.
 
Un “Acte d'Union” et un pacte d’alliance entre les Lithuaniens et les Polonais précédaient l’acte de mariage. Il fut conclu le 14 août 1385, à Kreva, en présence des représentants de la Pologne et des Princes de Lithuanie. Il contenait deux stipulations essentielles : la conversion de la Lithuanie au catholicisme romain ; et l’incorporation des territoires lithuano-russes à la Pologne, sous l’autorité de Jogaila, de sa femme Hedwige, et de leur descendance. (63)
 
Le 2 février 1386, à Lublin, le Grand-Duc de Lithuanie, Jogaila fut élu au trône de Pologne. Le 15 février, il exécuta la première des stipulations de Kreva : il accepta ‘‘plein de foi et d’humilité”, le baptême catholique, ainsi que ses trois frères cadets et un grand nombre de Lithuaniens. Peu de jours après, par son mariage, avec la reine Hedwige, Jogaila obtenait la contre partie de sa conversion, c’est-à-dire l’Union de la Pologne et de la Lithuanie.
 
Cet acte provoqua une forte réaction dans toute la Lithuanie. Déjà, aussitôt après le couronnement, lorsque les Princes lithuaniens, qui avaient accompagné Jogaila, revinrent dans leur patrie, il fallut leur adjoindre des détachements polonais, chargés de combattre par les armes tous ceux qui s’opposeraient à l’Union. Malgré l’attitude dissimulée qu’il avait prise au début, Vytautas, fils de Kestutis, se mit ouvertement à la tête de ce mouvement de réaction.
 
Par la création de Magnats lithuaniens-catholiques, Jogaila formait une nouvelle classe privilégiée qui devait, d’après ses prévisions, servir de base à sa politique d’union polono-lithuanienne. Il voulait grâce à ces éléments, lutter contre les aristocrates lithuaniens-orthodoxes et russes, en s’appuyant également sur les traditions familiales qui l’unissaient aux Samogitiens.
 
(La création de la « Magnateria » introduisait en Lithuanie une « Haute Noblesse » se distinguant de la « Szlachta » nom polonais désignant la petite noblesse en général qu’elle soit polonaise ou lithuanienne. Il n’y eut qu’une vingtaine de familles de Magnats en Pologne et bien moins en  Lithuanie, dont l’éminente famille des Gasztold, objet du présent « Essai Généalogique ». 
« Magnat » était une dénomination ou plutôt un titre de courtoisie donné aux membres de la grande noblesse de Lithuanie. Ce titre n’est apparu que dans le haut moyen age. Le Magnat est un grand propriétaire terrien qui possède : chateaux, manoirs, villages et villes. Il avait une grande influence dans les affaires du pays. Le titre est héréditaire. Le Magnats se distingue de la petite noblesse « Szlachta » par sa puissance économique et politique. Il entretient et entraine pour sa participation éventuelle à la guerre : des chevaliers, des soldats, etc…et il fournit le matériel necessaire. A titre d’exemple Albert Gasztold devait entretenir et fournir un important contingent militaire dont pas moins de 400 chevaliers ». Les principaux « Magnats » lithuaniens au XVI° siècle étaient les : Kesgaila, Radvila, Gostautas, et Astikas), au siècle suivant apparurent les :  Pac et les Oginskis, puis les Glinskis d’origine tatar, les Sapieha, Hlebavicius, Kostkevicius et Lukomskis d’origine Belarus et enfin : les Chodkevicius, Czartoryskis, Palubinskas et Ostrogiskis d’origine ukrainienne).
 
On comprend que, dans ces conditions, Jogaila dût favoriser particulièrementune le représentant d’une antique famille lithuanienne, catholique dès sa naissance, André Gasztold (VI). Aussi, il le nomma en 1386 Gouverneur (staroste) de Vilnius. (C’est à ce titre qu’en retrouve la biographie d’André Gasztold (VI) dans de nombreux ouvrages). (64)
 
En 1387, Jogaila et Hedwige firent leur entrée solennelle à Vilnius. Devant l’Assemblé des Magnats, Jogaila déclara qu’il avait embrassé le catholicisme romain et reçu au baptême le nom chrétien de Ladilas (Wladyslaw Jagiello). Il ajouta qu’il souhaitait que tous les Lithuaniens suivissent son exemple, et dans ce cas, il promettait : aux Chevaliers l’acquisition des droits et des libertés de la noblesse polonaise, et aux roturiers, la faveur royale.
 
De plus, un édit Grand-Ducal, proclamé à Lida, déclarait le paganisme hors-la-loi et le christianisme, religion officielle. Jogaila demanda au Saint-Siège de faire venir à Vilnius un évêque particulier. Ce fut l’Eveque de Poznan, Dobrogost qui vint dans la Capitale lithuanienne et la déclara, au nom du Pape ville chrétienne, en même temps que son église recevait le titre de Cathédrale. (65)
 
De sévères mesures, appliquées pour réaliser l’Union avec la Pologne provoquèrent beaucoup de résistance en Lithuanie. Au cours de l’hiver 1389-1390, le Prince Vytautas mécontent de n’avoir pas reçu, en fief héréditaire, la Principauté de Trakai (Troki) qu’il considérait comme son patrimoine, alla chercher appui, une fois de plus, auprès de l’Ordre teutonique. Armé de ce puissant secours il déchaîna la guerre civile en Lithuanie, renouvela toutes ses anciennes conventions avec l'Ordre, et, pour avoir un soutien à l’est, fit épouser en 1391 sa fille Sophie (Sofija) par le Grand-Duc Basile I de Moscou.
 
En face de tels dangers, Jogaila dût envoyer des troupes polonaises en Lithuanie. Pour plus de prudence, il nomma de hauts fonctionnaires polonais à la place des Grands Seigneurs lithuaniens. C’est alors qu’André Gasztold (VI) fut dépossédé du commandement de Vilnius et mis à la tête de la simple bourgade de Kreva. Ce fait blessa profondément le Magnat et le jeta dans les rangs des partisans de Vytautas. A partir de cette époque, la famille des Gasztold se lia fortement à la politique active et véritablement “dynamique” de Vytautas.
 
Bien que Jogaila se fût engagé solennellement à incorporer de plus en plus les terres lithuaniennes, nous voyons se produire en 1392, un brusque changement dans son attitude par l’intermédiaire des Princes de Mazovie. Il fait la paix avec Vytautas, qui abandonne l’alliance teutonique. Alors, non seulement, Jogaila rend à Vytautas son patrimoine de Trakai, mais il lui confie en outre la Principauté de Vilnius et la suprématie sur toutes les possessions lithuano-russes, à condition de les administrer “Pro rege et Regno polonina”.
 
Les motifs qui ont permis à Jogaila  cette importante décision étaient doubles : il voulait, d’une part, mettre fin à la guerre civile qui menaçait l’existence même de l’Union polono-lithuanienne, d’autre part, se servir de l’intelligence et de l’énergie de Vytautas pour rétablir l’ordre intérieur en Lithuanie.
 
Dorénavant, la prospérité de la Pologne et de la Lithuanie devait reposer sur la bonne entente existant entre Vytautas et Jogaila. (66)
 
En Lithuanie, les dignitaires de la Couronne étaient en même temps de grands propriétaires ruraux. Ils formaient le Conseil suprême de l’État ; dans toutes les circonstances graves, les Grands-Ducs consultaient toujours cette diète. Comme les autres Magnats, André Gasztold(VI) en faisait partie.
 
Ainsi, les succès politiques remportés par Vytautas lui permirent d’avoir une conduite tout à fait indépendante. Il refusa d’abord de verser le tribut à la Reine Hedwige puis il commença à se parer couramment du titre de Grand-Duc de Lithuanie. De plus, par ses conquêtes, il agrandit beaucoup le territoire du pays.
 
Pour n’avoir rien à craindre du côté de l’Ordre teutonique, il conclut avec les Chevaliers une paix séparée et leur, céda la Samogitie. Enfin, il se fit élire Roi par l’assemblée des Boyards lithuaniens et lithuano-russes. L’acte officiel de cette élection porte la signature d’André Gasztold (VI).
 
En fait le Grand-Duché de Lithuanie était donc reconstitué sous le sceptre de Vytautas, mais l’année suivante survint un événement qui força Vytautas à changer provisoirement d’orientation politique à savoir une grande défaite à la bataille de la Worsila, presque toute son armée fut anéantie par les Tatares. Ce désastre l’empêcha de poursuivre ses vues ambitieuses d’expansion vers l’est et l’obligea à chercher un appui en Pologne.
 
Ce changement dans les relations polono-lithuaniennes fut confirmé à Vilnius en 1401, par un acte légal, au bas duquel nous trouvons, parmi d’autres, les noms d’André Gasztold (VI) et de son fils aîné Albertas-Talvusas (Talwosz) (VII).
 
D’une part, Vytautas rendait, au Roi de Pologne, l’hommage traditionnel, d’autre part Vytautas était reconnu Grand-Duc de Lithuanie et le Grand-Duché gardait son unité politique autonome.
 
En conséquence, la lutte recommence contre l’Ordre teutonique dans le but de récupérer la Poméranie et la Samogitie.
 
En 1407, André Gasztold (VI) reçut de Vytautas, des lettres patentes, lui confirmant la propriété de ses biens. On trouve aussi son nom parmi les bienfaits accordés à  l’Université de Cracovie, à laquelle il fit de nombreux dons, dès la fondation de celle-ci.
 
 (D’après l’Histoire de Vilnius, selon  Balinski, André. Gasztold aurait fait construire l’église  Saint Pierre, de Vilniusl. Il aurait aussi planté, lui-même, à coté de l’église, un tilleul, devenu plus tard si élevé qu’il en dépassait les coupoles. En 1788, cet arbre existait toujours, et tout le monde le connaissait sous le nom de “ tilleul de Gasztold’’).
 
 
En 1408, André Gasztold (VI) mourut, laissant trois fils : Albertas-Talvusas (Albert-Talwôsz), (VII), Jean, (IX), et Pierre, (X) et aussi une fille Anne (Ona VIII)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
(A ce sujet, Lubawski, dans son ouvrage “Comitia Lithuaniae” P. 30, donne les précisions suivantes : “A l’assemblée de 1401 prit part Gasztold, dont les descendants furent ainsi que les Princes Holszanski, à la tête des principales affaires lithuaniennes pendant une longue période de temps”).
 
Première génération après André (VI) :
 
 
-    Albertas-Talvusas (VII) (Albert-Talwosz) (1375-1432),
-    Petras (X) (Pierre) (1386-….),
-    Jonas (IX) (Jean) (1393-1458),
-    Ona (VIII) (Anne)
 
 
Comme ses frères,  et suivant en cela l’exemple de son père, Albertas-Talvusas (VII)  fut un partisan et un collaborateur permanent du Grand-Duc Vytautas le Grand.
 
Il est permis de supposer qu’Albert Gasztowtt (VII) fit ses études à l’Université de Cracovie. On s’appuie pour cela sur le fait que son père était inscrit comme bienfaiteur de cette Université et qu’en 1428, Albert Gasztowtt (VII), futur voïévode Trakai traduisit du latin en polonais, à Cracovie même, un ouvrage concernant des plantes médicinales. (Son propre manuscrit  était conservé à Moscou, au musée Bauze). En 1589, cet ouvrage fut traduit en russe, malheureusement, pendant les guerres napoléoniennes, en 1812, le manuscrit a été brûlé. (72) De plus, cette Académie de Cracovie venait d’être fondée par Jogaila et par Hedwige, et était destinée spécialement aux jeunes gens originaires de Lithuanie.
 
Albert Gasztowtt (VII) épousa Élisabeth, fille de Jean Dowgiallo (73) que Niesiecki présente comme étant un « brave chevalier »  appartenant à une des plus puissantes et des plus anciennes familles de Lithuanie. Le mariage d’Albert et d’Elisabeth ne sembla pas devoir être heureux et l’église permit la séparation des époux. Élisabeth, avec son fils Jean, (XI) (1408-1480) (ne pas confondre ce Jean (XI) avec son oncle Jean (IX)) se retira dans les domaines des Gasztold en Samogitie qui venait d’être libérée du joug des Chevaliers teutoniques.
 
Elisabeth Dowgiallo-Gasztoldowna fut ainsi à même de les organiser, de les surveiller et par-là, put élever son fils, grandement aidée d’ailleurs à ce point de vue par ses frères Stanislas et Martin Dowgiallo. (74)
 
Ce divorce dans la famille Gasztold est la cause  d’une erreur chez certains généalogistes et historiens qui confondent Albert Gasztowtt (VII), (1375-1432) voiévode de Trakai  avec l’autre Albert Gasztowtt (XX) (1462-18.12.1542), également voiévode de Trakai, mais beaucoup plus connu et qui vivait un siècle plus tard. On a souvent attribué à ce dernier le divorce d’avec Élisabeth Dowgiallo. Albert Gasztowtt (VII) qui nous occupe ici, fut bien voïévode de Trakai, dès 1429, mais pour un temps assez court. (75)
 
Sa sœur Anne-Ona (VIII) fille d’André (VI), épousa le Prince Simon Sunigajlo Sapieha, Castellan (Vice-gouverneur) de Trakai. Leur fils Bojdan a commencé la branche des Princes Sapieha de Sieversk et leur autre fils Jean, la branche des Princes de Koden. (76)
 
Jean (IX) second fils d’André (VI), né vers 1379, mort en 1458, a du aussi faire ses études à l’Université de Cracovie, car il était comme son père, bienfaiteur de cette Académie, et comme son frère Albert, il s’y adonna à des travaux scientifiques.
 
Il exista en même temps en Lithuanie deux Jean Gasztold, qui occupèrent les mêmes postes de Gouverneurs (voïévodes) et constituèrent tous deux des personnalités brillantes de l’histoire lithuanienne, en étant à l’origine des événements les plus remarquables du XVème siècle.
 
Quelques historiens les confondent et n’en font qu’un seul personnage ; mais Niesiecki, d’après les faits, signale leur double existence. (77) En réalité, il y eut bien à cette époque deux hommes portant ce même nom : l’un fils d’André(VI) : Jean (IX) l’autre son neveu : Jean (XI), fils d’Albert (VII)) On pourrait même ajouter un autre Jean Gasztowtt (XVIII), représentant de la 3ème génération, et étant également lui-même voïévode.
 
En tout cas, l’oncle et le neveu occupaient des positions politiques différentes et, l’on sait, d’après des documents précis qu’ils habitaient des contrées éloignées l’une de l’autre (L’oncle habitait en la voïvodie de Vilnius et le neveu habitait en Samogitie). De plus, si l’on consulte les dates, on se rend compte qu’un même personnage n’aurait pu vivre aussi longtemps, en conservant jusqu’à la fin toute son activité.
 
Jean Gasztowtt (IX), (l’oncle ou l’ainé comme il est nommé quelques fois), accompagna Vytautas Le Grand, lorsque celui-ci se rendit chez l’Empereur Sigismond, au début de 1410. La même année, il fut chef suprême (hetmann) des armées lithuaniennes.
 
Les Chevaliers teutoniques, maîtres de la Samogitie, se conduisirent tout-à-fait en oppresseurs. Ils firent construire des châteaux forts, pour renforcer leur domination, et, en même temps, supprimèrent toute liaison avec la Lithuanie.
 
Aussi les Samogitiens exaspérés tendaient à se rapprocher de plus en plus de l’Etat lithuanien, ce qui rendait impossible la paix entre Jogaila et l’Ordre teutonique.
 
En 1409, la Samogitie était en pleine révolte. Jogaila exigea d’abord que l’Ordre laissât tranquilles les Samogitiens et que les questions controversées fussent résolues par voie d’arbitrage.
 
Pour toute réponse, le Grand-Maître lui déclara la guerre. Vytautas  avait à lui opposer les troupes lithuaniennes unies aux armées polonaises.  Les trois campagnes contre Moscou avaient déjà accentué cette fraternité d’armes entre Polonais et Lithuaniens, de plus les nombreuses victoires de Vytautas lui avaient donné un tel prestige que Novgorod et Pskov voulurent avoir des Princes appartenant à la dynastie lithuanienne.
 
Une question historique se posait alors : autour duquel des deux rivaux les pays russes allaient-ils se rassembler : Moscou ou Vilnius ?
 
Quoiqu’il en soit, les troupes polonaises et lithuaniennes (celles-ci sous l’ordre de Jean Gasztowtt (IX)) se réunirent près de Tcherwinsk, le 30 juin 1410, le commandement militaire général étant assuré par le Grand-Duc Vytautas le Grand. Dans les plaines entre Tannenberg et Grunwald (à Zalgiris) se décida le 15 Juillet 1410, le sort de l’Ordre teutonique. Les Chevaliers essuyant une défaite écrasante.
 
La bataille de Zalgiris est qualifiée par les historiens en général comme la plus grande bataille du Moyen Age.
 
 En octobre 1413, à Horodlo, eut lieu une assemblée de la noblesse polonaise et lithuanienne, en présence de Jogaila et de Vytautas Le Grand. La Pologne et la Lithuanie confirmèrent leur commun désir de vivre en bonne intelligence. L’indépendance fut concédée à la Lithuanie, et, d’autre part, de nombreuses stipulations furent signées visant à un rapprochement plus étroit entre les deux pays. Les privilèges de l’église catholique romaine, en Lithuanie, furent confirmés et élargis. Quarante sept familles nobles de lithuaniens catholiques dont celle des Gasztold, reçurent des armoiries polonaises. (Il est courant en Lithuanie comme en Polgne que plusieurs familles portent des Armes identiques).
 
Jean Gasztold (IX) prit part à cette assemblée et signa le 2.10.1413, le pacte qui en fut la conclusion, au bas du texte lithuanien, on trouve son nom ainsi orthographié : Iwaszo Gasztowtt, et au bas du texte polonais il a signé en latin : Johannès Gastoldi. (80)
 
(C’est à cette occasion que Jean (IX) reçut pour le compte de sa famille toute entière les armes : Habdankas, Abdank, Abdanck…. Auparavant, selon les historiens Niesiecki, Stryjkowski et Kojalowicz, ils possédaient le blason “Kolumna”, (ce qui a été déjà mentionné dans l'introduction). (81). Des recherches effectuées dans le courant de la seconde moitié du XIX° siècle par les Gasztowtt émigrés en France en 1831 montrent que les Gasztold avant 1413 portaient non seulement les Armes Kolumna (Trois Colonnes) mais également les Armes  de la Colonne (simple colonne) et de la Rose (Rozés).
 
En 1429, Jean Gasztowtt (IX) fut nommé gouverneur (voïévode) de Vilnius (83) et Maréchal de la Cour Grand-Ducale.
 
Comme titulaire de ces fonctions, il fit partie de l’ambassade lithuanienne, envoyée à Torun pour assister à la rencontre du Roi Jogaila avec le Grand-Maître de l’Ordre teutonique. (85)
 
Au début de cette année 1429, Vytautas, organisa une grande assemblée de plusieurs souverains européens, à Luck, sous prétexte d’une lutte commune à mener contre les Turcs  (Tatars). Venu à cette assemblée, 1’Empereur Sigismond offrit la couronne royale à Vytautas, à condition qu’il rompe complètement avec Jogaila. Mais ce dernier apprenant ce fait, offrit également au Grand-Duc, par l’intermédiaire de Jean Gasztowtt (IX), le titre de Roi. Cette offre fut déclinée, car Vytautas préférait naturellement être élevé à la dignité royale par l’autorité de l’Empereur.
 
En conséquence, l’ambassadeur de Sigismond, en 1430, devait apporter à Vytautas, une couronne royale qui avait été exécuté spécialement pour lui. Le vieux Grand-Duc se préparait à la cérémonie de son couronnement qui devait avoir lieu le 18 septembre dans la Cathédrale de Vilnius. Là, étaient assemblés les Princes de Tver, d’Odoer, le Grand-Maître de l’Ordre teutonique, des Rois Tatares et beaucoup de Magnats lithuaniens et russes. C’est alors qu’arriva Jogaila, d’une façon tout-à-fait inattendue la rencontre des deux cousins germains fut des plus cordiales, mais à ce même moment, les Polonais organisèrent une embuscade et arrêtèrent l’ambassadeur porteur de la couronne royale. En vain, le vieillard supplia Jogaila de lui laisser ceindre cette couronne, promettant même de ne la garder que peu de temps et de la lui laisser. Rien n’y fit, Jogaila fut inexorable. La déception avait été trop grande pour Vytautas, le coup trop dur…. Aussi n’y resista-t-il pas et il mourut quelques semaines plus tard, le 27 octobre 1430. (86)
 
Une crise de succession éclata alors avec violence. Le frère cadet de Jogaila, Svitrigaila (Swidrigajlo) (1430-1432), Prince très ambitieux et ayant beaucoup de partisans, réclamait le pouvoir suprême en Lithuanie.  Il n’hésita pas à emprisonner le Roi et sa suite qui se trouvaient encore à Vilnius, et il arracha ainsi le consentement de Jogaila. En même temps, les Polonais estimant que la Podolie appartenait à Vytautas à titre personnel et non pas comme possession de l’Etat lithuanien avaient occupé ce pays. Or, Svitrigaila (Swidrigajlo) ne libéra son frère que lorsque celui-ci lui promit que la Podolie serait restituée à la Lithuanie.
 
Dans sa politique intérieure, Svitrigaila s’appuya surtout sur les milieux aristocratiques lithuaniens et russes, (ces derniers commençaient mème à jouer un role prépondérant). Il avait été lié auparavant avec eux par une lutte commune contre Jogaila et Vytautas Le Grand. (87)
 
Jean Gasztowtt (IX) conserva le titre de Grand-Maréchal de la Cour Grand-Ducale et il fut l’un des plus proches collaborateurs de Svitrigaila. (88) Le 14 juin 1431, il accompagna le Grand-Duc et assista à une entrevue qu’eût celui-ci avec le Grand-Maître de l’Ordre teutonique à Skerstymon. (89)
 
En même temps une guerre se déroulait entre la Pologne et le Grand-Duché de Lithuanie pour la possession de la Podolie et d’une partie de la Volhynie. Jean Gasztowtt (IX), participant à ce conflit fut saisi, envoyé à Cracovie, et emprisonné, Svitrigaila adressa alors une demande à son frère, le Roi de Pologne (lettre signée par lui et par tous les membres du conseil suprême) pour obtenir la libération de Jean Gasztowtt (IX) et de son compagnon Rumbowtt, arrêté également. Ceux-ci furent relâchés, mais plus tard. Dans les archives secrètes de Königsberg, il existe une lettre de Svitrigaila, datée du 5 janvier 1432 est adressée au Grand-Maître de l’Ordre, disant que Jean Gasztowtt (IX) est relâché, qu’on l’a rencontré, libre, à Cracovie, le jour de Noël, mais qu’on ne le laisse pas encore rentrer en Lithuanie. (90)
 
Les sympathies manifestées par Svitrigaila à l’égard des Magnats russes et la préférence qu’il leur accordait éloignèrent de lui le parti des Boyards lithuaniens catholiques. Ils se considéraient comme des éléments privilégiés du Grand-Duché, mais demeuraient partisans d’une totale indépendance de la Lithuanie. Ce groupe de mécontents se concentra autour du frère cadet de Vytautas, le Prince Sigismond. Ce dernier avec le Prince Simon Holszanski, Pierre Montwid et le jeune Jean Gasztowtt (XI) attaquèrent Svitrigaila, qui résidait alors près d’Oszmiania. Mais prévenu par le Gouverneur de Trakai, il eut le temps de s’enfuir à Polock, grâce à la protection de son escorte de Tatars.
 
Sigismond occupa Vilnius et Trakai. Les pays purement lithuaniens, ainsi que la Samogitie, le reconnurent comme Grand-Duc, tandis que les Principautés russes occidentales restaient fidèles à Svitrigaila. Ainsi, pendant un laps de temps assez court existèrent deux Grands-Duchés, lithuanien et russe. (91)
 
C’est à ce moment que parut sur la scène politique un nouveau Jean Gasztold (XI). (Il est l’ancêtre direct de la plus part des Gasztold-Gostautas-Gasztowtt-Gosztowtt-Gochtovtt vivants ou ayant vécu en Russie, Lithuanie, Pologne, France, Royaume Uni et USA au XX° et XXI° siècle). Il commença aussitôt à jouer les premiers rôles, défendant d’ailleurs une position contraire à celle de son oncle, revenu récemment de captivité, et qui après avoir prêté serment à Sigismond, resta désormais dans l’ombre et définitivement éloigné de tous les événements importants. (92).
 
(C’est à partir de cette période que quelques historiens continuent à attribuer à Jean Gochtovtt (IX) l’oncle, les faits et actes de son neveu Jean Gochtovtt (XI))
 
Sigismond se montra un souverain excessivement cruel, peu à peu les partisans et collaborateurs de Svitrigaila furent, par lui, jetés en prison ou exécutés, et beaucoup d’autres personnes furent également poursuivies ou inquiétées. Aussi, un complot se forma contre lui, et, en 1440, dans le Château de Troku (Trakai ou Troki ?), il fut assassiné par les émissaires des Princes Czartoryski.
 
 (Ivan Czartoryski était le petit-fils d’Algirdas (’Olgerd) neveu de Sigismond)
 
Se rappelant les cruautés de Sigismond et déçu en même temps par Svitrigaila, dont il craignait le retour au pouvoir, Jean Gasztowtt (XI) se fit le défenseur d’une nouvelle politique : celle de la restauration de l’union avec la Pologne sous le règne d’un  monarque, le Roi Ladislas, fils aîné de Jogaila (ce dernier est mort en 1434). Ce projet trouva des adhérents dans la personne de l’Évêque de Vilnius : Mathieu, ainsi que chez Ostyn, Moniwid (1) et Montygerdowicz. Ensemble, ils envoyèrent une ambassade auprès du Roi. Les instigateurs du complot, les Czartoryski, Dowgird et Lelucz voulaient de leur côté  faire revenir Svitrigaila, mais ce dernier se trouvait beaucoup plus éloigné et ils ne purent pas l’atteindre aussi facilement que le Roi Ladislas. Le jeune Jean Gasztowtt (XI) intervint donc, ainsi que ses amis, dans ce choix du Grand-Duc, et, finalement, ce fut le fils cadet de Jogaila, Casimir, âgé de 13 ans, qui occupa le trône du Grand-Duché lithuano-russe. Au dernier moment, Jean Gasztowtt (IX) l’aîné avec ses partisans, se joignirent à ceux qui voulaient donner le pouvoir à Casimir. Ils allèrent à sa rencontre et prirent part à son couronnement.
 
D’autre part, on sait que Jean Gasztowtt (IX), de même que son père André (VI) et que son frère aîné Albert (VII), furent de constants bienfaiteurs de l’université de Cracovie. Jean Gasztowtt (IX) était inscrit comme tel ainsi que sa femme Dorothée Zadora (1405-….). (94)
 
 (Dorota (Drothée) était sans doute polonaise, car aucun prénom de ce genre n’existait en Lithuanie contemporaine, et l’on n’en trouve pas trace dans les généalogies lithuaniennes. On peut supposer que Jean Gasztowtt (IX)  l’aurait connue pendant son séjour à Cracovie).
 
En récompense des services rendus à la Patrie, le Grand-Duc Casimir lui octroya aussi des lettres patentes par lesquelles il lui concédait la propriété des terres de Zosli, Dorogobrez et autres biens. Jean Gasztowtt (IX) fut également appelé à siéger dans le conseil suprême de l’État lithuanien. Il mourut en 1458, laissant deux fils : André (XII) et Martin (XIII), et une fille : Alexandra, (XIV) (94)
 
Quant à Pierre Gasztold, (X) dont nous avons parlé plus haut, il mourut jeune et sans postérité. Les seules traces historiques que nous avons de lui, mentionnent sa convocation à Cracovie, avec Rumbowtt en 1431, par le Roi Jogaila. (95)
 
 
 
Deuxième génération après André (VI), fils de Pierre (V).
 
 
Jean (XI), fils d’Albert(VII), né en 1408, est mort en 1480. Comme nous l’avons déjà appris par la biographie de son père, Jean (XI) s’installa après le divorce de ses parents, avec sa mère Élisabeth, née Dowgiallo, dans leurs propriétés familiales de Samogitie. Le pays venait d’être libéré du joug des Chevaliers teutoniques. Jean (XI) passa là toute son enfance et son adolescence, ce qui lui fut d’un puissant secours pour l’activité politique qu’il devait exercer plus tard. Il se lia aussi très étroitement avec la famille de sa mère. Son oncle Martin Dowgiallo, n’ayant pas d’enfant, lui laissa ses propriétés de Dowgeliszkis-Dowgiallowczyzna, situées dans la région d’Oszmiany (96).
 
Dès qu’il fut arrivé à l’âge d’homme, Jean Gasztowtt (XI), tout comme les Dowgiallo, avait pris rang parmi les adversaires le Svitrigaila, tandis que son père et ses oncles paternels au contraire, étaient partisans du Grand-Duc Svitrigaila.
 
En 1432, Jean Gasztowtt (XI) contribua à l’expulsion de Svitrigaila et à l’intronisation de Sigismond (Zygimantas Kestutaitis-frère de Vytautas). Le 15 octobre de la même année, il apposa sa signature sur le traité conclu entre le Grand-Duc Sigismond et les Polonais. (97)
 
En 1433, pour le récompenser des services rendus, Jean Gasztowtt  (XI) obtint des lettres patentes qui lui octroyaient les terres de Gieranojny (Geranainiai), Dzieweniszki et autres biens. En les réunissant aux Dowgialowszczyzna, il en constitua un vaste ensemble de propriétés, ainsi que le témoigne l’inventaire, fait plus tard, de ses biens  appartenant aux Gasztold dans le pays d’Oszmiany. (Asmena en Belarus aujourd’hui)(98)
 
En 1434, le Prince Alexandre Noss, Gouverneur de Luck, remit cette ville entre les mains de Sigismond. Dans l’été de cette même année, Jean Gasztowtt (XI) fut envoyé avec un fort détachement pour rattacher la Vohlynie méridionale à la Lithuanie. (99)
 
En 1434 également, mourut le vieux Jogaila (Jagellon). Son fils Wladyslaw lui succéda sur le trône de Pologne.
 
En 1435, Svitrigaila, à la tête de forces importantes, envahit la Lithuanie et la Samogitie. L’armée de Sigismond les rencontra sur la rivière Swenta (Sventoji aujourd’hui), près de Wilkomir (Ukmerge aujourd’hui). Le vieux Jean Dowgiallo, très âgé, mais encore vigoureux de corps et d’esprit, conduisait les troupes de Sigismond, son petit-fils Jean Gasztowtt (XI) combattit courageusement en conduisant un des détachements de l’armée.
 
Svitrigaila fut vaincu et battit en retraite dans la direction du sud. Après cet événement, les provinces russes qui l’avaient reconnu comme Grand-Duc passèrent, les unes après les autres, sous la domination de Sigismond.
 
En 1436, Jean Gasztowtt (XI) fut appelé au poste de Gouverneur de Smolensk. En 1440, il fut convoqué à Trakai, auprès du Grand-Duc, tandis que son remplaçant Sakowicz s’installait à Smolensk.
 
Pendant toutes ces années, Jean Gasztowtt (XI) et sa femme consacrèrent beaucoup de temps et d’énergie à embellir et à organiser leurs nombreuses propriétés. Il fonda même la riche paroisse de Gieranojny, à laquelle était attaché le privilège d’avoir un prélat mitré. Il fit aussi construire un magnifique château. (100) Il établit également une paroisse à Tykocin, en Podlachie (Podlaszje), dont il fit une véritable petite ville. Cette terre lui avait été donnée par le Grand-Duc Sigismond. (l00)
 
Comme il se rendait de Smolensk à Trakai, il s’arrêta pour passer la nuit chez le Prince Wolozynski et c’est là qu’il apprit la nouvelle de l’assassinat du Grand-Duc Sigismond.
 
Jean Gasztowtt (XI) fit alors un détour pour aller chez son ami le Prince Holszanski. Ils décidèrent d’envoyer aussitôt des messagers pour convoquer d’urgence les sénateurs, leurs partisans, car ils craignaient à la fois, le retour de Svitrigaila, et la perte de l’indépendance lithuanienne. A leur appel, se rendirent le Gouverneur de Samogitie : Kezgajlo, le Gouverneur de Vilnius : Niémirowjcz et le Maréchal de l’Administration Nicolas Radvila (Radziwill).
 
Tous les cinq se mirent d’accord pour confier le pouvoir comme Grand-Duc indépendant, au fils cadet de Jogaila, Cazimir (Kazimieras), un garçon de treize ans.
 
Jean Gasztowtt (XI) gagna Trakai, et ayant pu former, là, un détachement assez fort, sur lequel il pouvait s’appuyer, il se rendit maître de la situation. C’est lui qui fit transporter le corps du Grand-Duc défunt à Vilnius où on l’inhuma solennellement dans la Cathédrale, à coté de son frère Vytautas. (lO2)
 
La période qui s’ouvrait semblait pleine d’inquiétudes: il y avait quatre prétendants au trône Grand-Ducal. L’assassinat de Sigismond ayant été exécuté par les partisans de Svitrigaila, ceux-ci le pressèrent de se rendre dans la capitale. S’avançant hors de la Valachie où il s’était réfugié, Svitrigaila avait déjà occupé Luck. D’autre part, Michel, fils du Grand-Duc assassiné, faisait aussi valoir ses droits à la couronne. Enfin on se demandait quelle serait l’attitude au milieu de toutes ces compétitions, du Roi de Pologne Wladislas III, puisque d’après les derniers traités, il pouvait exercer effectivement ses droits de suzerain chaque fois qu’un changement intervenait dans la succession du Grand-Duché de Lithuanie.
 
Mais, proclamé récemment Roi de Hongrie, il était loin, absorbé par l’administration de ses nouvelles possessions. Les Magnats lithuaniens (le jeune Jean Gasztowtt (XI) à leur tête) envoyèrent une ambassade à Cracovie pour inviter Casimir, le frère cadet du Roi, à venir visiter la capitale de la Lithuanie. Ce voyage s’accomplit aussi rapidement qu’il fut possible. Pendant ce temps, les partisans de Wladislaw avaient embrassé la cause de Casimir. L’évêque Mathieu, Ostyk, Monowid, et Jean Gasztowtt (IX), l’aîné (l’oncle), craignant le retour de Svitrigaila décidèrent d’opérer de concert avec le jeune Jean Gasztowtt (XI) et participèrent à l’accueil triomphal fait à Casimir. Tous les principaux dignitaires de l’état allèrent le recevoir solennellement à la frontière, on lui réserva aussi une magnifique entrée. L’enfant fut conduit directement à l’église Sainte Stanislas où l’évêque plaça sur son front la propre couronne de son arrière-grand-père Gediminas. (103)
 
L’année 1440 marque un changement radical dans les relations entre la Pologne et la Lithuanie. Jusqu’à la mort de Sigismond, ‘‘l’Union’’ reposait sur les actes juridiques déterminant les relations réciproques des deux pays, bien que le principe de l’incorporation eut déjà été abandonné à Vilnius et à Radom. Mais, après la mort de Sigismond, la base légale de l’Union sombra, le seul lien entre la Pologne et la Lithuanie ne fut plus que  la dynastie commune.
 
A un autre point de vue, l’année 1440 fixe la séparation entre deux époques. Jusqu’à cette date, les tendances centrifuges provenaient des Grands-Ducs de Lithuanie, Vytautas, Svitrigaila, Sigismond, et des Princes de la maison régnante, mais après 1440, la politique fut dirigée exclusivement par les Magnats. (104) Le nouveau Grand-Duc, le jeune Casimir reçut comme “Conseiller et tuteur” Jean Gasztowtt (XI) (ou Jean Gasztold (XI)?) qui, “de facto’’, dominait toute la situation à Vilnius. (105) Une lourde tâche se présentait à lui : la pacification du pays. Il y réussit assez vite et avec un plein succès.
 
La résistance des partisans de Svitrigaila était brisée. On les jugea d’ailleurs pour l’assassinat du Grand-Duc, mais même lorsqu’ils furent graciés, les biens appartenant aux chefs de la conspiration (les Princes Czartoryszki) demeurèrent confisqués au profit de l’Etat. On réussit à faire la paix avec Svitrigaila, en lui laissant la Volhynie, à titre viager, ainsi que les pays de Gomel et de Turow. A ce prix, Svitrigaila reconnut Casimir comme Grand-Duc et comme suzerain. Ce qui ne l’empêcha pas, par ailleurs, de porter toujours le titre Grand-Ducal.
 
Kiev, ainsi que les régions de Braclaw et de Perejaslaw, eurent leur propre souverain, vassal du Grand-Duc de Lithuanie, en la personne du Prince Alexandre, fils de Vladimir, chassé de Kiev, par le Grand-Duc Vytautas.
 
Michel, fils de Sigismond, avait épousé la fille d’un Prince polonais de Mazovie, Boleslas. Ses partisans se rassemblèrent donc autour de lui en Mazovie, et Boleslas occupa le pays limitrophe de Podlachie (Podlaszie), appartenant à la Lithuanie. En même temps, les partisans de Michel, sous la direction de Narbutt, faisaient en Samogitie, une énergique propagande en sa faveur. Michel y était très populaire comme petit-fils du bien aimé Kestutis.
 
Jean Gasztowtt (XI), à la tête d’un détachement, attaqua Drogicsyn, en Podlachie, où se trouvaient Michel et ses troupes. Le château fort fut pris d’assaut, et le pays tout entier restitué à la Lithuanie. Michel  cependant, réussit à s’enfuir.
 
Jean Gasztowtt (XI) rentra en triomphe à Vilnius. Il fut nommé Gouverneur (voïévode) de Trakai. (106) mais la Samogitie, attachée à cause de Michel, se souleva alors ; elle mit sur pied une armée qui occupa la ligne frontalière marquée par la rivière Niewiaza (Nevezis aujourd’hui, frontière naturelle entre la Samogitie et la Lithuanie). Pour la vaincre le jeune Grand-Duc rassembla des forces considérables dans la région de Kaunas. Jean Gasztowtt (XI) alla personnellement exhorter les Samogitiens à se soumettre au Grand-Duc. Gloger, dans son ouvrage sur la Noblesse Samogitienne dit que le fait d'avoir passé son enfance et son adolescence en Samogitie a beaucoup aidé Jean Gasztowtt (XI) dans la réussite de ses pourparlers, car les Samogitiens le considéraient à bon droit comme un de leurs compatriotes. La conclusion fut, en tout cas, très satisfaisante  puisque la Samogitie reconnut Casimir comme son Grand-Duc. Cependant, on souligne que cette reconnaissance fut faite de plein gré et que la Samogitie obtint certains avantages, entre autres, le privilège d’élire toutes les autorités locales, même le Gouverneur ou Staroste, à condition toutefois, que l’élection de ce dernier fut ratifiée par le Grand-Duc.
 
La ville de Smolensk s’était aussi révoltée en faveur de l’ancien Prince de ce pays. On la soumit aux armes, mais la popularité dont y jouissait encore Jean Gasztowtt (XI) qui y avait été Gouverneur facilita beaucoup la cessation des hostilités et la pacification.
 
Casimir suivait ses conseils en toutes choses, et le comblait de faveurs. En 1443, à la mort de Dowgird le Gouverneur de Vilnius, Jean Gasztowtt (XI) le remplaça. Dans la même année survinrent de nouvelles complications. Les Polonais réclamaient la possession de la Podlachie. Ce débat provoqua une guerre polono-lithuanienne. Avec l’aide des Tatars, leurs alliés, les Lithuaniens ravagèrent la Mazovie et poussèrent leurs incursions dans la direction de la Galicie. Mais la guerre ne dura pas longtemps et la Podlachie resta aux mains de la Lithuanie.
 
Dans le sud, Michel, fils de Sigismond, fit de nouveau, une apparition. Avec l’aide de détachements moscovites, il réussit à occuper Kiev. Jean Gasztowtt (XI), commandant l’armée lithuanienne, vainquit Michel et le contraignit à se retirer dans le Grand-Duché de Moscou. (107)
 
Ainsi la tâche difficile du rassemblement et de la pacification des territoires du Grand-Duché de Lithuanie semblait définitivement résolue. Un travail constructeur devait maintenant être entrepris. On s’occupa particulièrement du développement du commerce et de l’urbanisme. Les villes reçurent les droits et privilèges de Magdebourg. (108) (statut de ville libre).
 
Le 10 novembre 1444, le Roi de Pologne, Wladislas III disparut à la bataille de Varna, livrée contre les Turcs. Son héritier, et seul prétendant légitime au trône se trouvait être son frère cadet, Casimir Grand-Duc de Lithuanie. Ce fait se présentait comme avantageux pour la Pologne qui se voyait de nouveau unie à la Lithuanie par un souverain commun aux deux pays. Mais Jean Gasztowtt (XI) et tous les Magnats lithuaniens mirent tous leurs efforts pour dissuader Casimir d’accepter la couronne polonaise. C’est d’ailleurs seulement en 1446 que Casimir se décida à monter sur le trône de Pologne. Toutefois, l’Union de jadis ne fut pas renouvelée pour cela : dans la conclusion du Pacte, les deux pays se traitaient comme des États indépendants, alliés fraternellement. (109) Durant les six années suivantes, les relations entre la Pologne et la Lithuanie se déroulèrent dans la paix et dans la concorde. Jean Gasztowtt (XI) occupait toujours le poste de Gouverneur de la Capitale, et par-là, il dirigeait en fait, toute la destinée de sa Patrie. Il avait épousé la Princesse Elisabeth de Druck (14..-1501) (110) mais la date de ce mariage n’est pas connue, (vraisemblablement en 1425).
 
En 1452, le 10 février, mourut Svitrigaila. Aussitôt, la lutte pour son héritage reprit entre la Pologne et la Lithuanie, avec un caractère de plus en plus aigü. Au même moment, les relations entre Casimir et Jean Gasztowtt (XI) se gâtèrent jusqu’à la rupture complète.
 
Dès qu’on eût appris, à Vilnius, la gravité de l’état Je Svitrigaila, des détachements lithuaniens sous le commandement de Yourcha occupèrent tous les points stratégiques dans les possessions de l’ex Grand-Duché. De nombreux débats eurent lieu à ce sujet.  Pour les résoudre, Casimir décida de laisser la plus grande partie de la Volhynie aux mains des Lithuaniens et d’incorporer la Podolie à la Pologne. Mais ceci ne satisfit personne. Jean Gasztowtt (XI) indigné, se mit à la tête de l’opposition lithuano-russe contre le Grand-Duc, à qui toute aide fut refusée au cours de la dure campagne polono-prussienne (on doit aussi remarquer que Casimir, devenu un Roi de Pologne très actif, ne s’intéressait plus guère aux affaires de la Lithuanie).
 
A la fin de l’année 1455, la noblesse lithuanienne excitée par Jean Gasztowtt (XI), prend ses dispositions pour occuper à main forte tous les territoires disputés. Apprenant cette nouvelle, Casimir décida de se rendre personnellement à Vilnius, il y arriva en février 1467.
 
 (Il faut lire 1457 : car cela ferait beaucoup de temps pour un voyage d’autant plus que l’on parle p. 43 paragraphe 3 d’un nouveau voyage de Casimir en 1461).
 
 Le Roi, et Grand-Duc, Casimir a des pourparlers avec Jean Gasztowtt (XI) et Toniwid, qui le rassurent, et même il obtient d’eux l’appui d’un détachement militaire, sous le commandement de Chodziewicz, comme renfort dans sa lutte contre les Allemands.
 
L’année suivante (1458)  Jean Gasztowtt (IX) (l’oncle de celui dont il est question ici) meurt et l’agitation reprend en Lithuanie. Avant de passer aux actes, on envoya une délégation au Roi pour lui demander de rendre à la Lithuanie tous les territoires de Volhynie et de Podolie, sans en rien excepter, et de venir lui-même à Vilnius. Casimir promit de donner plus tard une réponse ferme et précise.
 
La noblesse lithuanienne se trouvait alors en pleine agitation et les Gouverneurs (voiévodes) commençaient à rassembler des troupes. Casimir et sa femme Elisabeth se précipitèrent alors à Vilnius, et le Roi, en tant que souverain lithuanien, accorda une nouvelle charte de libertés à la Lithuanie et à la Samogitie. Le couple Grand-Ducal passa, cette année là, tout l’hiver à Vilnius.
 
A la réunion de la Diète, rassemblée par ordre de Casimir, certains sénateurs dénoncèrent Jean Gasztowtt (XI) comme l’instigateur du complot et de la mobilisation armée. Le Roi exigea des explications mais Jean Gasztowtt (XI) répondit avec une telle violence que toutes relations entre lui et Casimir furent définitivement rompues.
 
Les partisans de Jean Gasztowtt (XI) étant en majorité, la Diète fut dissoute, et lui-même déchu de son poste de Gouverneur de Trakai. (III).
 
En signe de protestation, le Magnat révolté renonça à son blason polonais “Habdank” et reprit les anciennes armoiries de sa famille « Trois Colonnes ».
 
Quelque temps auparavant, en 1454, mourut à Kiev le Prince Alexandre, fils de Vladimir, et petit-fils d’Algirdas (Olgierd). Son fils Simon lui succéda. Les traditions lithuano-russes, aussi bien que la voix de ses contemporains donnent à ce Prince le plus beau titre de gloire, en disant “qu’il était aimé et estimé de ses sujets’’. On ajoute “qu’il régna brillamment à Kiev, en suivant l’exemple des anciens chefs”… Enfin il repoussa les Tatars est sauva sa Principauté”... (Opp. 0) Simon (1420-1470) s’unit à la famille de Jean Gasztowtt (XI) en épousant sa fille Marie (Marija-1440-1501).
 
Jean (XI), au lieu de se calmer, déployait de plus en plus de volonté et d’énergie pour assouvir sa vengeance. Il ourdit un nouveau complot contre Casimir avec le Prince Georges d’Ostrog et il fut soutenu par un grand nombre de nobles lithuaniens et russes. Pour éviter le renouvellement d’un pareil fait, à savoir que le Grand-Duc de Lithuanie fut en même temps Roi de Pologne, ils décidèrent de ne jamais élire sur le trône Grand-Ducal des descendants de Jogaila (Jagellon), mais un Prince appartenant à une autre branche de la famille des anciens souverains Lithuaniens. Leur choix s’arrêta sur la personne du Prince Simon.
 
De nombreux Magnats catholiques s’opposèrent à cette tentative à cause de la religion orthodoxe professée par Simon. Un ami de Jean Gasztowtt (XI), Moniwid, de caractère absolu et autoritaire, se mit à leur tête.
 
Casimir ayant appris à temps la formation de ce complot, prit aussitôt des mesures de précaution. En 1461, il vint de nouveau à Vilnius, où il convoqua les représentants de la noblesse. Une majorité des Députés, insistèrent auprès de Casimir pour qu’il adoptât une résolution ferme : soit qu’il reste constamment en Lithuanie et qu’il y exerce le pouvoir, soit qu’il permette le couronnement, comme Grand-Duc, le Prince Simon de Kiev. Casimir parvint une nouvelle fois à ajourner  sa réponse à cette question.
 
En 1465, une délégation lithuanienne se rendit à Pétrokow où siégeait la Diète polonaise et demanda « pour éviter de verser le sang chrétien » que l’on rendit à la Lithuanie ses anciennes possessions de Podolie et de Volhynie. Casimir qui était présent à Pétrokow, put apaiser les Lithuaniens et fit de telle sorte que le conflit fut résolu “Par le chemin du Droit et non des Armes”. Dans ce but, on décida de réunir périodiquement des assemblées polono-lithuaniennes.
 
Mais le complot contre Casimir subsistait toujours. Le Roi savait que Jean Gasztowtt(XI) en était l’âme, aussi, ce dernier subit-il une disgrâce complète. (113). Tous les biens qu’il avait reçus de Sigismond en récompense des services rendus, lui furent confisqués sans retour. (114) Ce grand lutteur qui ne révait que d’une Lithuanie libre et indépendante de la Pologne, mourut en 1480.
Il laissait :
 - une fille, Marie (XV) et deux fils, (115)
- Stanislas Mazun (XVI) (Stanislovas-Mazun) et
- André Miecz (XVII) (Andrius-Miecus).
 
 
 
Les descendants de Jean Gasztowtt (IX)
 
A sa mort en 1458, Jean Gasztowtt (IX), l’ainé (l’oncle), laissait trois enfants, dont deux fils :
- André (XII),
- Martin (XIII), et une fille :
- Alexandra (IX).
 
 
        André (XII), fils de Jean Gasztowtt (IX) et cousin de celui dont nous venons de parler dans les paragraphes précédents, (Jean XI), et qu’il ne faut pas confondre non plus  avec  André-Miecus (XVII) fils de Jean (XI), dont nous nous occuperons plus loin, naquit vers 1410 et fut nommé en 1442 Vice-Maréchal de la Cour Grand-ducale.
 
        En 1445, les Princes de Kieck et de Volozyn, complotant contre Casimir, organisèrent une embuscade qui leur aurait permis de se saisir de la personne du Grand-Duc pendant une de ses chasses dans la forêt de Weracz. Elle fut découverte grâce à la présence d’esprit d’André Gasztowtt (XII) qui prévint son cousin Jean (XI). Celui-ci envoya alors un fort détachement pour protéger la maison où logeait Casimir, et les conspirateurs prirent la fuite. C’est là le seul trait que nous ayons relevé sur André Gasztowtt (XII), fils du premier Jean. Il laissa un fils, appelé également Jean (XVIII) (116)
 
        Martin (XIII), frère du précédent, né en 1421 ou 1428, mourut en 1486. Il épousa en premières noces la Princesse Marie de Traby, fille du Prince Simon (App. 3) puis la Princesse Anna Holszanska, fille du Prince Georges (App. 4) En 1460, il fit partie de l’ambassade envoyée par le Grand-Duc Casimir auprès du Roi Georges de Bohème, et c’est lui qui négocia la rencontre entre les deux monarques à Glogow.
 
     En l464, il fut nommé Gouverneur (voïévode) de Novogrodek ; en 1471, Gouverneur (Namettwik) de Kiev. Cette nomination surprit, car, après la mort de Simon, époux de Marie Gasztowtt (XV), survenue peu de temps après celle de son beau-père, le Roi Casimir s’opposa à ce que la Principauté de Kiev revint, soit à un fils de Simon, Basile, soit à son frère Michel. C’est alors qu’il nomma Gouverneur de Kiev, un des parents par alliance, de Simon, Martin Gasztowtt (XIII), dans lequel il avait beaucoup plus  confiance. Les habitants de Kiev protestèrent, mais durent s’incliner par peur de la répression. Le fils de Simon, Basile reçut la petite Principauté de Sluck, éloignée de tout centre. Par-là, Casimir manifestait sa méfiance à l’égard de cette branche de la famille Gasztowtt et, en confiant le gouvernement de Kiev à Martin il transmettait la Principauté, devenue une voïevodie créée spécialement pout Martin, à un représentant de la même famille mais qui avait toujours gardé, à son égard une position plus loyale.
 
Martin Gasztowtt (XIII) comme son père, ses oncles et son grand-père, avait sans doute fait ses études à l’Université de Cracovie. Les Gasztowtt se rendaient assez souvent dans ce centre Intellectuel pour y acquérir des livres conformes aux directives du catholicisme romain. Ils créèrent même à Cracovie une imprimerie où l’on se servait des caractères slaves dits ‘‘de Saint Cyrille’’, caractères que les Lithuaniens et les Russes, seuls, connaissaient.
 
D’après l’Armorial de la Noblesse polonaise Martin Gasztowtt (XIII) se montra toujours un administrateur sage et cultivé. Il créa beaucoup d’écoles et accorda des Licences aux autorités locales. Avec Narbutt, il présida à la fondation de l’Université de Kiev.
 
En 1478, il fut nommé Maréchal de l’administration ; en 1480, Gouverneur (voïévode) de Trakai et sénateur.
 
En 1486, Martin Gasztowtt mourut, laissant un fils Albert (XX) et une fille Elisabeth (XIX) nés de son premier mariage. (117)
 
         Alexandra (IX), fille de Jean Gasztowtt (IX), l’aîné,  mourut religieuse du Tiers Ordre de Saint François. (118)
 
    (Niésiecki, raconte, dans son ouvrage (tome V.P.7) une curieuse légende sur Martin Gasztowtt. Un abbé qu’il recevait, entendit du bruit pendant la nuit. Il regarda au dehors, et brusquement les portes s’ouvrirent, une dame habillée de noir, traversa gravement la pièce. Derrière elle, une jeune femme, richement vêtue sanglotait éperdument ... puis la vision disparut, et le silence de la nuit régna de nouveau dans la demeure de Martin Gasztowtt).
 
 
IIIème Génération après André, fils de Pierre
 
 
    Marie (XV). Nous retrouvons ici Marie, fille, de Jean Gasztowtt (XI) neveu du précédent. Elle naquit vers 1440 et épousa, comme nous l’avons déjà dit plus haut, le Prince Simon de Kiev (voir App. 1 et biographie de Jean Gasztowtt (IX). Après la mort de son mari elle dût quitter sur l’ordre du Grand-Duc le pays de Kiev, Casimir lui concéda la Principauté de Pinsk, où elle se retira avec sa fille également nommée Marie et où elle mourut en 1501. (119).
 
        Stanislas- Mazun (XVI), fils du second Jean Gasztowtt (XI) né en 1442. Certains généalogistes le confondent avec un autre Stanislas, fils aussi d’un Jean Gasztowtt, il s’agit de  Stanislas (XXII) fils de Jean (XVIII), mais il est facile, après un examen détaillé, de voir qu’on a bien à faire à deux personnages différents, car les lieux qu’ils habitaient, leurs occupations, ainsi que leurs attitudes politiques se présentent sous des aspects nettement opposés.
 
A propos de ce nom de Mazun, accolé au prénom chrétien de Stanislas il est curieux de signaler que jusqu’aux XVème et XVIème siècles, les Gasztowtt habitant leur pays natal de Samogitie ont toujours porté avec leurs prénoms chrétiens, les prénoms locaux d’origine païenne, c’était nous l’avons vu plus haut le cas de Poraj Gasztold (V) (1305-1364) qui est devenu Pierre (Petras) par son baptême.
 
Stanislas-Mazun (XVI) grandit alors que son père se trouvait déjà en disgrâce. Les biens du père de Lithuanie et de Russie étaient perdus à jamais, et sa carrière de Magnat brisée. Ses deux fils, Stanislas-Mazun (XVI) et André-Miscz (XVII), I) s’installèrent donc en Samogitie. D’après l’ouvrage de Gloger fondé sur les “Actes de Samogitie”, Stanislas et André se consacrèrent à rassembler et à aménager toutes les propriétés appartenant à leurs familles.
 
Déjà âgé, Stanislas Mazun (XVI) fut délégué par la noblesse samogitienne pour défendre les privilèges qu’elle possédait et il fut nommé en 1494 Gouverneur de la Samogitie.
 
Le Roi Casimir était mort en 1492, c’est ce qui explique qu’un représentant d’une famille disgraciée put être replacé dans un poste si important.
 
A peine élu et intronisé par le Grand-Duc comme Gouverneur, Stanislas-Mazun Gasztowtt (XVI) partit pour Moscou à la tête d’une délégation chargée de ratifier l’Armistice éternel conclu entre Vilnius et Moscou. (120)
 
Stanislas-Mazun (XVI), en tant que Gouverneur de Samogitie, siégeait de droit au Sénat. Or, le nouveau Grand-Duc de Lithuanie, Alexandre était alors complètement soumis à l’influence de son favori, le Prince Michel Glinskis (Glinski ou Hlinski, la confusion entre « G » et « H » étant fréquent en biélorusse) (Opp.5). Entre ce dernier et Stanislas-Mazun Gasztowtt (XVI) surgit un conflit au sujet d’une querelle opposant Glinskis à Zabrzesinski.
 
Ce qui n’empêcha pas cependant Stanislas-Mazun (XVI) d’apposer sa signature sous la sentence du sénat, le 17 mai 1503, sentence favorable à Glinskis. En 1504, le Grand-Duc toujours sous l’influence de Glinskis chassa Hilnicz (Gilnicz) de son poste de Gouverneur du Lido. Le sénat examina l’affaire et cette fois-ci Stanislas-Mazun Gasztowtt (XVI) prononça un discours qui blâmait nettement l’attitude du favori. Aussi celui-ci haïssait-il très violemment Stanislas-Mazun (XVI) qui craignant sa vengeance ne se présenta pas à l’assemblée du Sénat à Vilnius.
 
Le Grand-Duc intervint et défendit à Stanislas Gasztowtt (XVI) de siéger désormais au sénat. (121)
 
Ainsi, après un court retour en grâce, pendant lequel le fils de Jean Gasztowtt (XI) avait encore pu tenir les rôles de Magnat, Ambassadeur, Gouverneur, Sénateur, une nouvelle disgrâce survint, celle-là définitive et qui devait pour toujours écarter du pouvoir les descendants de Jean Gasztowtt (XI). Revenus dans leurs propriétés familiales de Samogitie, berceau de leurs ancêtres, ils ne les quittèrent plus et cessèrent dorénavant d’occuper des postes de dignitaires dans le Grand-Duché de Lithuanie.
 
Dans les relations de plus en plus aiguës entre Alexandre et Stanislas-Mazun (XVI), on peut compter comme une circonstance importante la décision prise par le Grand-Duc de conférer tous les biens confisqués à Jean Gasztowtt (XI) en Lithuanie, à la veuve (Anne Holszanska) de son cousin Martin (XIII) et non à ses enfants. Ce fait prouve la malveillance manifestée par Alexandre à l’égard de la branche aînée des Gasztowtt.
 
En 1506, Stanislas-Mazun (XVI) occupait encore le poste de Gouverneur de Samogitie. (122) Mais dans les années suivantes, cette fonction appartenait à d’autres personnages. La date de sa mort est inconnue, il ne laissa pas d’enfants et ses terres sont passées à son frère André Miecz (XVII) (Andrius-Miecus).
 
(Andrius-Miecus (XVII) est l’unique ancêtre des Gasztowtt-Gosztowtt-Gasztold-Gostautas-Gochtovtt vivants en ce XXI° siècle. (123)
 
    André Miecz (XVII) second fils de Jean Gasztowtt (XI) né en 1444. Comme  son frère aîné, il grandit alors que son père était déjà tombé en disgrâce. Toute sa vie se passa en Samogitie, occupé à la direction et à la surveillance de ses propriétés rurales. Il est la source de cette branche des Gasztold-Gasztowtt-Gostautas-Gochtovtt, etc. qui s’installa définitivement en Samogitie, dans les limites du futur Gouvernement de Kaunas. C’est pourquoi sur les tables généalogiques de la noblesse du Gouvernement de Kowno  (Kaunas de nos jours) de l’Empire russe - 1792-1918, il porte le premier numéro.  Lui et ses descendants cessant d’être des Magnats en Lithuanie, se transformèrent en propriétaires ruraux de Samogitie. Pour cette raison, nous nous occuperons de lui dans le chapitre intitulé ‘‘Gasztold-Gasztowtt, propriétaires ruraux en Samogitie” qui fera partie du second volume de notre ouvrage. (Ce second volume ne put hélas être rédigé). C’est la branche qui, selon l’Armorial de la Noblesse polonaise, aussi publié en 1906, habitait encore la région à cette époque. (124).
        
         (La mort prématurée du Colonel historien Georges Gasztowtt, n’a pas permis la poursuite de cette étude généalogique)
 
        Jean (XVIII), fils d’André Gasztold (XII) naquit en 1437, et mourut vers 1500. En 1479, il fut nommé (voïévode) Gouverneur de Trakai. Dans la même année, il fut élevé au poste de Gouverneur de Vilnius. Il épousa la fille de Nicodème Strumillo-Ciechanowiecki, Gouverneur de Podlachie (opp. 122) il laissa deux fils, Michel (XXI) et Stanislas (XXII) (125)
 
        Elisabeth (XIX), fille de Martin Gasztold (XIII) née en 1465, morte en 1502. Elle épousa le Prince Jean Radvila fils de Nicolas Radvila (Radizwill) (opp. 7)
 
        Albert (XX), (Albertas-Voitechas) fils de Martin Gasztold (XIII) et de la Princesse Marija de Traby naquit en 1471 et mourut en 1539. Comme il était le favori de sa grand-mère, la Princesse Marie de Traby, femme très fortunée et très instruite, il reçut grâce à elle une remarquable éducation. Orphelin, sa grand-mère confia son instruction à deux des hommes les plus cultivés de leur époque Bernhard de Misse et Johan de Glogow.
 
En 1490-92, Albert Gasztold (XX) fit ses études à l’Université de Cracovie et les acheva brillamment. Depuis, il ne cessa de lire et d’étudier et porta tous ses soins, à la composition de sa bibliothèque. Il fut présenté à la Cour en 1502, on le voit, à Vilnius, engagé dans un procès contre son beau-frère le Prince Jean Radvila (Radziwill) au sujet de l’héritage de sa sœur Elisabeth, qui venait de mourir. Dans cette même année, il fut nommé Gouverneur de Novogrodek et se conduisit avec éclat, comme chef militaire, à la bataille de Gorodok. Au cours des années 1505-1508, il occupa le poste d’échanson (Podczaszy) de Lithuanie. (126)
 
Le Grand-Duc Alexandre mourut en 1506, son frère Sigismond (Zigimantas II Senasis) lui succéda. Albert Gasztold (XX) n’avait pas cessé de garder de bonnes relations avec le favori du Grand-Duc défunt, le Prince Michel Glinskis, comme les fils de Jean Gasztold (XVIII) qui étaient allés jusqu’à s’allier avec la famille Glinskis (Stanislovas Gasztold (XXII) avait épousé une Princesse Glinska). On se rappelle que cette attitude était tout-à-fait contraire à celle qu’avait prise Stanislas-Mazun (XVI)
 
Le nouveau Grand-Duc n’avait aucune sympathie pour l’ancien favori. Il l’éloigna, mais le Prince Glinskis, ambitieux et entreprenant, forcé de se retirer dans ses propriétés puisqu’il était disgracié, prépara en secret une révolte contre son souverain et pour cela entra en relation avec le Grand-Duc de Moscou et le Khan de Crimée. Il nourrissait de nombreuses illusions et rêvait de devenir Prince indépendant des Provinces russes occidentales, en les séparant de la Lithuanie. Les troupes moscovites ouvrirent l’offensive en automne 1507. Puis, à partir de février 1508 le Prince Glinskis lui-même attaqua du côté de Torcoz, tandis que ses frères manifestaient leur activité près de Kiev. Mais les provinces russes occidentales restèrent calmes, l’aide de Moscou et de la Crimée s’avéra assez faible, si bien que les projets de Glinskis échouèrent entièrement.
 
Le Grand-Duc assisté du Conseil suprême, jugea tous ceux qu’on pouvait soupçonner d’avoir eu des relations avec Glinskis. (Opp. 5) Aussi les Gasztold qui habitaient la Lithuanie furent tous arrêtés en 1508 (127)
 
Les soupçons contre Albert Gasztold (XX) étaient sans  doute fondés sur les dispositions d’esprit qu’on lui supposait : sous l’influence d’un grand-père orthodoxe et d’une femme, Princesse moscovite, il était, sans doute, contrairement à son père, de tendances séparatistes  et opposées au Roi de Pologne, comme son grand-père Jean(IX) son oncle Jean (XI).
 
Le 18 mai 1511, reconnu innocent, Albert Gasztold (XX) fut libéré il passa les deux années suivantes dans ses propriétés terriennes. Le Grand-Duc de Lithuanie, également Roi de Pologne, sentit toute l’injustice commise à l’égard d’Albert Gasztold (XX), et en 1513, il le nomma Gouverneur de Pièlsk ; en 1514, Gouverneur de Polock, et Sénateur. On peut noter alors un rapprochement de plus en plus grand entre le souverain et Albert Gasztold (XX). En 1516, ce dernier accompagne Sigismond II l’Ancien à l’assemblée de Vienne. (128)
 
Peu de temps auparavant, en 1514, le Grand-Duc de Moscou était parvenu à former une coalition contre la Pologne et les Jagellons, en s’unissant aux Habsbourg qui étaient en Hongrie et en Bohème, les rivaux de la dynastie Jagellonne. Les troupes moscovites s’emparent de Srnolensk et le Conseil suprême de Lithuanie délégua le Gouverneur de Polock, Albert Gasztold (XX), ainsi que Chodkiewicz, pour aller à Varsovie demander l’aide de la Pologne.
 
Les troupes polono-lithuaniennes, sous le commandement du Prince d’Ostrog, remportèrent, près d’Orsza, une victoire qui sauva la Lithuanie et rompit l’alliance de l’Autriche avec Moscou, Albert Gasztold (XX), rentré alors à Polock, défendit la ville avec succès contre des détachements moscovites. (129)
 
En 1519, il fut nommé Gouverneur de Trakai ; en 1522, Gouverneur de Vilnius et Chancelier de Lithuanie, avec la mission de remplacer le Grand-Duc pendant son absence. En conséquence de cette fonction et à cause de l’ancienneté de la Famille princière de son épouse Sophie, fille du Prince Basile Wierejski, le Roi Sigismond l’autorisa, ainsi que sa femme et leurs descendants, à se servir, pour leurs sceaux, de cire rouge au lieu de la cire verte employée par les Princes, les Seigneurs et la noblesse du Grand-Duché (la cire rouge était une prérogative uniquement réservée au Grand-Duc). (130)
 
Albert Gasztold (XX) qui se trouvait être de fait, le maître de la Lithuanie, sa montrait fidèle serviteur de Sigismond considéré comme Grand-Duc de Lithuanie, mais en même temps, il n’abandonnait pas ses tendances séparatistes. Le Roi lui-même, d’ailleurs, les favorisait dans le but d’assurer la succession du Grand-Duché à son fils Sigismond-Auguste, et, pour gagner à celui-ci le gros de la noblesse, il avait promis la codification du droit lithuanien.
 
Grâce à ces efforts au soutien que lui portait Albert Gasztold (XX), Sigismont-Auguste fut couronné Grand-Duc de Lithuanie du vivant de son père, en 1529 (il est curieux de noter ici qu’Albert signait Gasztold les actes de caractère international, et Gasztowtt ceux qui concernaient la Lithuanie. (151) (1)
 
En 1521, à la diète de Grodno (Gardinas), une grave question fut soulevée. Jusque là, la Lithuanie dirigeait sa vie politique et administrative en se fondant seulement sur des traditions et de nombreux décrets, souvent contradictoires l’un à l’autre. Il fallait donc constituer un « Statut ». Sa composition et sa rédaction furent confiées à Albert Gastold (XX), et les critiques qui ont examiné cet ouvrage en ont apprécié unanimement la valeur et les qualités, en même temps que la science juridique de son auteur.
 
A la diète de 1528-29, les débats sur la rédaction du Statut lithuanien se poursuivirent. Le 29 septembre 1529, il devint définitif. (132) Ce Statut, d’abord rédigé en russe, fut publié en latin le 5 novembre 1530, et en polonais en 1552. (133)Le Statut, véritable Constitution d’Etat resta en usage bien audelà de l’ére napoléonienne.  En 1840 c’est le code russe qui est appliqué. Le nom de Litva (Lithuanie) est alors interdit et remplacé par : Territoires du Nord-Ouest.
 
Albert Gasztold (XX) hérita de nombreuses et vastes propriétés ; il en acquit beaucoup de nouvelles. Après la mort de sa grand-mère, la Princesse de Traby, il reçut la Principauté de Traby, Dobosna,  Bychow, Gorodiec, Dorogobur, et, après la mort de sa belle-mère, Gieranojny, Zoslie, Bolniki, Dziewienizki, Dowgialowsze, Zyzna, Lachowicze (2), Hlussk (Glussk?), Holszany, Poreczje, Tykocyn. Il posséda également, après la mort de son père, les biens qui appartenaient aux Gasztold, depuis Mitevikas, dans le pays de Wilkomir (Ukmerger), Dorgiszki, Widziszki, Erosilieszki. De son beau-père, Prince de Wierejki, et de la tante de sa femme, la Princesse Avdotja de Morajsk, il hérita de Kojdanowo, Wolozyn, Radoszkowiecze, Lubecz, Pleszczenica, Zajakow, Kamenka, Kolodiszcze, Rubezewicze, Ussa, Starinki, Isslacz, Bobrujsk. Enfin il acquit, des Princes Swirdki, Miadziot, de Chrebtowlcz, la terre de Libcza, puis Veweriany, près de Kedainiai (Kejdany?), et bien d’autres. Outre cela, il possédait, à Vilnius, de grands terrains et de nombreux immeubles.
 
D’après une notice de l’encyclopédie illustrée polonaise (t.XXIII p. 712) nous voyons qu’Albert Gasztold (XX) était signalé comme Magnat lithuanien devant fournir un important contingent militaire (rien qu’en cavaliers, plus de 400). En 1529, il obtint du Pape Clément VII, pour lui et pour tous les Gasztold, le titre de Comte de Gieranojny. En 1531, l’Empereur Charles Quint lui concéda la même dignité en précisant que seul a droit de porter ce titre le possesseur du château de Gieranojny-Murowane (Murata). (134)
 
Albert Gasztowtt (XX), marié à la Princesse Sophie de Wierejka (appl.6) mourut en 1539  laissant un fils, Stanislas (XXIII) (135) Il est inhumé à Vilnius, dans la chapelle du Christ crucifié, chapelle dédiée au Gasztold, Gostautas, Gasztowtt, Gochtovtt, qu’il avait lui-même fait construire. Sur  la dalle mortuaire, est sculpté un chevalier en armes. (136)
 
 
Quatrième génération après André, fils de Pierre
 
 
    Michel (XXI) (Mikalojus) fils de Jean (XVIII). En 1508, on cite son nom comme étant inspecteur des haras de Lithuanie (Koninszy). Il fut arrêté après le complot de Glinskis, et semble ne pas être sorti vivant de sa prison.
 
    Stanislas (XXII), (Stanislovas) également fils de Jean (XVIII) Vice-Maréchal de la cour Grand-Ducale, au près d’Alexandre. Nommé, en 1494, Vice-Gouverneur (Kasztellan) de Trakai. Il avait épousé la Princesse Glinska (Opp. 5) et participa naturellement à la conspiration de son parent le Prince Glinskis. Arrêté en même temps que son frère Michel (XXI), il mourut, comme lui en prison.
 
Avec ces deux frères, s’éteignit la branche des Gasztold qui provenait d’André (XII). Stanislas ne laissa que deux filles :
 
Anne (XXIV) qui épousa le Prince Sapieha. (Sapiega) (Opp. 9)
N.C. (XXV) épousa le  Prince  Radvila (Radziwill) (Opp. 7) (137)
 
        Stanislas (XXIII). Nous revenons ici à Stanislas (XXIII) fils d’Albert Gasztold-Gasztowtt (XX) dont nous avons parlé plus haut. Il naquit en 1495 et mourut en 1542. Avec l’autorisation de son père, il rechercha d’abord en mariage Anne Zabrzeczinska, puis bientôt auprès de la fille ainée du Prince Georges Radvila. Mais on 1536, l’affaire fut portée au tribunal du Grand-Duc qui ordonna à Stanislas Gasztold (XXII) d’épouser la jeune Zabrzeczinska, avec laquelle il avait noué un premier engagement. Stanislas continua à s’y refuser catégoriquement, affirmant que la jeune fille lui avait définitivement déplu.
 
Peu de temps après, il devait trahir aussi sa deuxième fiancée, fille aînée du Prince Georges Radvila, en déclarant vouloir épouser sa sœur cadette, Barbora dont la rare beauté l’avait séduit.
 
Le Grand-Duc donna à cette union son consentement écrit. (138)
 
Barbora Radvilaité était née en 1520. Fille cadette du chef suprême des troupes lithuanienne, le Prince Georges Radvila (Radziwill), et de sa femme, polonaise de naissance, fille elle-même de Wolski, Vice-Gouverneur de Sandomir. Barbora avait seulement dix-huit ans lors de son mariage. (Balinski, dans son ouvrage consacré à Barbora Radvilaité note qu’elle a épousé Stanislas Gasztold ‘‘célèbre pour son éducation raffinée et pour son orgueil”).
 
On sait qu’en 1515, Stanislas accompagna le Grand-Duc à l’assemblée de Vienne. En 1522, il fut nommé Gouverneur de Novogrodek et en 1542, Gouverneur de Vilnius et Sénateur. Le 18 décembre de la même année, donc quatre ans après son mariage avec Barbora Radvilaité, il mourut, sans laisser de postérité.
 
Avec lui, s’est éteinte la branche provenant de Jean Gasztold-Gasztowtt (IX) et, en même temps, celle des Gasztold, Magnats de Lithuanie.
 
Ce mariage entre les familles Gasztold et Radvila mis un terme à la lutte qu’elles se livraient depuis la création du Grand Duché de Lithuanie. Peu après la disgrace de Jean Gasztold (XI) par le Grand-Duc Casimir, les Gasztold cessèrent d’occuper des postes éminents dans le gouvernement de la Lithuanie ce qui permit aux Radvila d’accéder enfin aux plus hauts postes civils, militaires ou religieux.
 
La seule branche, actuellement survivante, est celle des Gasztowtt, Gostautas, Gochtovtt, Gosztowtt, Gasztold, propriétaires ruraux en Samogitie, qui provient de Jean (XI) disgracié par le Grand-Duc et mort en 1480. Cette branche s’est conservée jusqu’à nos jours en Lithuanie, en France, au Royaume Uni, aux USA, en Pologne, au Canada, en Australie. La famille Gasztowtt a émigré en France après l’insurrection de 1830/31, la famille Gochtovtt a émigré en France en 1926, les Gostautas sont restés en  majorité en Lithuanie.
 
La veuve de Stanislas Gasztowtt (XXIII), née Princesse Radvilaité, continua  à vivre à Vilnius, auprès de sa belle-mère, la Princesse Sophie Gasztold. Même après la mort de son mari des ‘reçus’ signés par l’une ou l’autre, portent la même adresse (139)
 
Il est intéressant de noter qu’au temps de son veuvage Barbora Radvilaité-Gasztowtt, signait toujours son nom avec la terminaison ‘owtt” : Gasztowtt. (140)
 
Or, le Grand-Duc de Lithuanie, Sigismond-Auguste, en même temps héritier de la couronne polonaise, perdit sa femme en 1545. Il fut frappé par la beauté de Barbora Gasztold, présentée à la cour. Il s’éprit d’elle, et dès cette époque, ils eurent de nombreux et fréquents rendez-vous. En 1547, il l’épousa secrètement dans l’église Saint Georges de Vilnius.
 
 Elle était protestante, aussi  le Roi dut à son avènement résister à la Diète, qui voulait, à cause de ce fait, casser cette union.
 
  L’année suivante, son père mourut et il fut proclamé Roi de Pologne. Barbora devint alors Reine de Pologne et Grande-Duchesse de Lithuanie, mais elle mourut prématurément aussitôt après son couronnement, à Cracovie en 1554. On accusa la mère de Sigismond-Àuguste, l’italienne Bona Sforza, de l’avoir empoisonnée, mais les historiens modernes, et, en particulier Karol Szanocha, s’opposent formélement à ces soupçons et attribuent la mort de la jeune femme à un mal intérieur. En tout cas, la veuve de Stanislas Gasztowtt (XXIII) a laissé dans l’Histoire un tragique et poétique souvenir d’amour, et son douloureux destin n’a jamais cessé d’être une source d’intérêt et d’émotion.
 
 
 
SOURCES :
 
1.     - Constance SKIRMUNTT : « Histoire de la Lithuanie » Paris 1901.
         - Docteur Joseph EHRETT : « La Lithuanie ». Genève 1920, P. 43.
2.      - Téodore NARBUTT : « Dzieje NARODU LITEWSKIEGO », Wilno 1838.
         - EYCILS SAGA cep SNORR STABLESON.
         - Constance SKIRMUTT : « Histoire de la Lithuanie » Paris 1901.
3.     - REMBERTI: Vita St ANSHARIE Ap.
          - LANGENBECK: Script. REX DANIC, T.I, P. 478.
          - Prof. Baron TAUBE: « Le Prince ASKILD », Editions du Cerf, Paris 1947.
4.     - Constance SKIRMUNTT “Histoire de la Lithuanie”, Paris 1901, P. 16.
         - J0DR0WSKI—SWIATYNIA-WAROWNA. Grodno 1936, P. 167.
5.     - Théodore NARBUTT: “DZIEJE STR0ZYTNE NARODU LITEWSKIEGO” Wilno, 1838, P. 162.
6.     - Idem.
7.     - Josef JODROWJSKI-SWIATYNIA WAROWNA, Grodno, 1938, P.53.
8.     - Constance SKIRMUNTT : « Histoire Je la Lithuanie », Paris 1901.
9.     - Théodore NARBUTT: “DZIEJE St NAR. Lit. Wilno, 1838, T. 111, P. 246.
         - « HEROLD », WARSZAWA, 1935, P. 36.
- ZYGMUNT GLOGER : SZLACHTA OKOLICZUA NA ZMUDZI. WARSZAWA 1880, P. 27 (fondé sur les actes de Samogitie).
11.    - « RODZINA»Armorial de la noblesse polonaise. Varsovie 1907, t. IV, P. 105.
         -“WIELKA. ENCYKLOPEDJA ILLUSTROWANA” t. XXIII, P. 711.
        - TEODOR NARBUTT “DZIEJE STAR. NARODU LIT”.t.III, P.140,                 Wilno 1838.
         - BALINSKI “Historya MIASTA WILNA”. Wilno 1856, T. I. P. 22.
12.  - Les actes de l’union polono-lithtuanienne l385-1791. Edités à Cracovie  1932. P. 57 (texte polonais).
- Les actes lithuaniens, cités dans l’ouvrage de J. MALINOWSKI :
“Matériaux pour l’histoire de la Lithuanie” TOMSK-1901, P. 11-432-478. (Texte russe cf. 131).
       - Les actes de la Commission archéographique de Wilno, t. XX, P.2 (texte russe).
       - BALINSKI : “Historia Miasta Wilna” t. II, P. 90.
 14. - Les actes édités par la Commission archéographique de Wilno. XII, P.527       (texte russe).
15.     - Annuaire de la Société historique et Littéraire. Années 1870-72, Poznau     1872, P. 603 (texte polonais).
16.     - Les documents conservés chez L. Pierre de GASTOLD, à Paris.
17.      - Docteur Joseph EHRET: « Histoire do la Lithuanie ». Genève
1920, P. 43-45.
- La correspondance de II. Raphal GASZTOWTT. Avec le Consistoire Catholique de Kowno.
18.     - Registre de connotation de l’Assemblée des Députés de la Noblesse lithuanienne pour l’inscription des personnes reconnues nobles, du 1er février 1799 au 22 juin 1800, conservé dans l’Archive l’Etat à Wilno (dossier 46).
 
19.     - Rapporté par Monsieur Georges GASZT0WTT, comme récit de son grand-père Adam, Casimir GASZT0WTT (143).
20.    - La Grande Encyclopédie BROCKAUSS et ETRON, t. XVII, P 404 (texte russe).
21.     - Théodore NARBUTT “DZIEJE STAROZYNE NARODU LITEWSKIEG0”, Wilno, 1838, t. III, P. 216 (citations sur les ouvrages de KOJALL0WICZ et STRYIKOWSKI, chez NIESEKI “HERBARZ POLSKI”, t. IV, P. 712).
22.     - “HEROLD” WARSZAWA — 1935, P. 57.
23.    - NIESIECKI: ‘‘HERBARZ POLSKI”, t. IV, P. 712.
24.    - Idem.
25.    - Théodore NARBUTT — “DZIEJE St NAR. LIT.” Wilno 1838, t. IV, p. 229.
26.     - Baron M. TAUBE “La marque de famille de Saint Wladimir” 1958, P. 109.
- Théodore NARBUTT. “DZIJE St NAR. LIT.”, Wilno 1838,
t. IV, P. 506 — “HEROLD.WARSZAWA” 1935 — p. 37.
27    - WIELKA ENCYCL0PJA ILLUSTRO WNAN-WARSZAWA 1899, y
t. XXIII, P. 711.
- NIESIECKI: “HERERZ PQLSKI” t. IV, P. 712.
28.     - Les actes de l’union Polono—Lithunnienne 1385-1791, édités à Cracovie, 1932, P. 54 - (texte polonais).
29.     - WIELKA ENCYKLOPEDJA ILLUSTR0WANA-WARSZAWA. 1899, t.I,P. 25.
- Dr FRANCISZEK PEIROSINSKI: ‘HERALDYKA POLSKA”, Krakov, 1899, P.22.
30.     - WIELKA ENCYKLCPDJA ILLUSTROWANA”, WARSZWA, 1899,t. I, P. 25.
31.    - NIESIEKI «HERBARZ POLSKI », t. VIII, P. 589.
32.      - Zygmunt GL0GLER : La noblesse locale de Samogitie-éd. II, fondée sur les actes de Sarmogitie-Varsovie, 1680, P.27, 28-(texte polonais).
33.     - NIESIEKI : « HERBAPZ POLSKI »t. VIII, P. 589.
34.    - PRESNIAKOW “L’état Lithuano-Russe”, 1939, P. 48, (texte russe).
35.     - Constance SKIRMUNTT : « L’histoire do la Lithuanie », Paris 1901, p. 15.
- Comte M. de BORCK : “La question lithuanienne” Louvain 1925, P. 16
36.     - Idem - P. 17.
37.     - Prof. GRUSZEWSKI: “Histoire de l’Ukraine” - St Petersbourg, 1915, P.95
38.     - WIELKA ENCYKLOPEDJA ILLUSTROWANA WARAZAWA 1899, T.XIX, P.511    
- Théodore NARBUTT “DZIEJE STAROZYTNE NAR0DU LITEWSKIEG0”, t.III, P.216.
39.     -Idem, t. III, P. 239.
- “RODZINA”: HERBARZ SZALCHTY, polskies, t. IV, P. 105.
40.     - Idem.
41.     - Constance SKIRMUNTT : «  Histoire de la Lithuanie ». Paris 1901, P. 18.
42.     - Théodore NARBUTT : “DZIEJE St NAR. LIT.” t.III, P. 259.
- “RODZINA HERBARZ SZLACIHTY POLSKIEJ” WARSZAWA, 1907 t.IV, 105.
 - NIESIECKI, “HERHARZ POLSKI”, t. IV, P. 19.
43.    - Théodore NARBUTT “DZIEJH St NAR. LIT.”, t. III, P. 337, extrait de la Chronique allemande de Duisbourg).
- NIESIECIKI : HERBARZ polski, t. IV.
44.      - Idem.
45.     - Comte de BORCK : « La question lithuanienne » Louvain 1925,’P. -18.
- La chronique rédigée de l’0rdre par Duisbourg.
– NIESIECKI: ‘‘HERBARZ pblski” - t. IV, P. 19.
- LUBAWSKI: “COMMITIA LITHUANIA”, P. 42.
47.     - NIESIECKI: HERBABZ polski, t. IV, P.19.
- Constance SKIRMUNTT : « Histoire Je la Lithuanie », Paris 1901, P. 78.
48.      - Idem.
49.     - Théodore HARBUTT “DZIEJE St NAR. LIT.’’ t. XV, P. 494.
50.     - ZYGMUNT GGLOGER «SZLLCHTA OKDLICZNA NA ZMUNDZI » WYD
II, WARSZAWA 1880, P. 27.
51.     - Idem.
52.     - Théodore NARBUTT : « DZIEJE St NAR. LLT. », t. V, P, 158.
- NIESIECKI « HERBARZ polski », t. IV, P 19.
- Théodore NARBUTT : « DZIEJE St. NAR. LIT ». t. V, p. 158.
-“RODZINA” HERBARZ SZLACHTY polskiej, t. III.
54.     - Comte de BORCK : La question lithuanienne - Louvain 1925.
55.     - STRYIKOWSKI “histoire do la Pologne”, t. V, P. 382.
56.     - Théodore NARBUTT DZIEJE St. NAR. LIT. , t. 5, P. 53-158.
“Les actes de la Commission Archéographique de Wilno” t. XX, P.WWWVII.
- M. BALINSKI: “HISTORYA MIASTA WILNA”, 1856, t. I, P.22.
- STRYIKOWSKI : “Histoire de Pologne”, t. V, P 582.
57.      - Idem, P. 387.
58.     - STADNICKI “OLGERD ; KEJSTUT “, LWOW -1870 - P. 14.
- LUBAWSKI : “COMMITIA LITHUANIAE’’ P. 42. -
- A. BONIECKI “POCSET RODOW LITEWSKICH”, WARSZAWA, - 1887, P. 56.    - “RODZINA”, HERBABZ SZLACHTY poldkiej — WARSZAWA, 1906, t. III.
60.     - VIELKA ENCKL0PEIJIA ILLUSTROWANA, t.XXIII, P.711, WARSZAWA, 1899.
61.     - ZYGMUNT GLOGER “SZLCHTA OKOLIOZNA NA ZMUDZI” Wyd p. 26-27. WARSZAWA 1880.
62     - Comte de BORCH : « La question lithuanienne », P. 25 Louvain 1925.
- Constance SKIRMUNTT “Histoire de la Lithuanie”, Paris 1901 P. 39-42.
63.     - PRESNIAKOW : “L’État Lithuano-russe”, 1939, P. 74 - (texte russe).
64.     - Idem.
- Comte de BORCH : “La question lithuanienne”, P. 38 Louvain, 1925.
65.     - Idem.
- Grande Encyclopédie universelle illustrée, t. XXIII, P. 711, Varsovie 1899, (texte polonais).
66.     - Idem.
- BONIECKI: “POCZET RODOW LITEWSKICH”, P. 56, WARSZAWA 1899.
- LUBAWSKI “COMMITIA LITHUANILE”, P. 30.
- Les actes de l’union polono—lithuanienne, édités par les archives de Cracovie, 1932, P. 36 (texte polonais)
67.     - Applications pour l’examen des Actes anciens, édités par la Commission Archéographie de Wilno, P. LXIII — LXV, (texte russe).
68.     - Comte de BORCH “La question lithuanienne”, Louvain 1925, P. 38.
69.     - Idem, P. 39.
70.     - Idem, P. 39-43.
- Grande Encyclopédie illustrée, t. XXIII, P. 711, Varsovie, 1899.
71.     - Idem.
- ‘‘Zlota Ksiega Szlachty polskiej’’, t. XI, P. 102, Poznan, 1899.
- NIESIECKI : HERBARZ Polski”, t. III, P. 106, Leipzig 1839.
72.     - BALINSKI: ‘‘KR0L0WA BARBARA”, WARSZAWA 1857, P. 2.
- GESCHICHTE der MEDICIN in RUSSLAND, t. I, P. 525.
73.     - SLOTA KSIEGA SZLACHITY polskiej, t. XVII, P. 283 Poznan 1895.
- NIESIECKI : HERBARZ Polski, Leipsig, 1839, t. XIII, P. 392.
74.     - ZYGMUNTT GLOGER : “SZLACHTA OKOLICZANA na ZMUDZI” Wud 2, WARSZAWA, 1880, P. 28.
75.     - NIESIECKI: ‘HERBARZ polski”, t. III, P. 392.
76.     - Idem, t. VIII, P. 241.
77.     - Idem, t.VII, P. 20.
78.     - Idem.
79.     - Idem.
- PRESNIK0W “L’Etat lithuano-russe, P. 92 - texte russe.
- Comte de BORCH : ‘‘La question lithuanienne’’, P. 25
80.     - Idem. P. 46.
- NIESICKI “HERBARZ Polski” t. IV, P. 20.
- WOELKA ENCYKIOPEDJA Illustrowana, t. XXIII, P. 711.
81.     - Idem.
- NIESCKI : ‘HERBARZ Polski t. IV, P. 21.
- RODZINA, WARSZAWA, 1906, t. III, F. 235.
82.     - LUBAWSKI: ‘COMMITIA LITHUANAE, P. 50-54.
83.     - NIESIECKI: HERBARZ Polski, t. I, P. 134.
84.     “R0DZINA’, WARSZAWA i906, t. III, p. 235.
- PRESNIAKOW : ‘L’Etat Lithuano—russe’, 1939, p. 100, (texte russe).
85.     - WIELKA ENCIKL0PEIJA Illustrowana, t. XXIII, P. 711.
86.     - Les applications pour l’examen des actes anciens, éditées par la Commission archéographique de Wilno; P. LXX (texte russe).
- La Grande Encyclopédie BROSKAUS-EFFRON, t. II (Citations sur les actes de Russie occidentale et sur SKARBIEC”, de Danilowaicz) - (texte russe).
87.     - PRESNIAKOW : ‘L’Etat Lithuano-russe’,1939, p. 131, - (texte russe).
68.     - LUBAWSKI “Commitia LITHUANIAE” P. 324.
89.     - Idem, P. 66.
90.     - Idem. P. 102.
- M. BALINSKI: “HISTORYA MIASTA WILNA”, t. I, p. 14, Wilno 1836.
91.     - Idem.
- PRESNIKOW : “L’Etat Lithuano—russe’, 1939, P. 132, — (texte russe).
92.     - WIELKA ENCYKLOPKDJA Illustrowana, t. XXIII, P. 711.
93.     - Idem.
94.     - Idem.
- NIESIECKI: ‘‘HERBARZ’’ polski!, t. I.
- “RODZINA”: “HERBARZ SZLACHTY Polskiej”, 1906, t. III, P. 255.
- WIELKA ENCYKLOPEDJA SZLACHTY polskiej t. XI, P. 162, Poznan 1889.
95.     - ZLOTA KSIEGA SZLACHTY polskiej: t. XI, P., 162, Poznan 1889.
96.     - NIESIECKI : “HERBARZ polski” t. III, P. 392.
97.     - LUBWKI : COMMITIA LITHUANIAE, P. 74.
- Les actes de l’Union polono-lithiianienne, édités par les Archives de Cracovie, P. 77-81-90-100, (texte polonais).
98.     - WIELKA ENCYKL0PEDJA illustowana, (. XXIII, p. 711).
- «RODZINA” HERBARZ SZLACHTY polskiej, t. Pli, P. 105.
- Les actes édités par la Commission Archéographique de Wilno, t. XIV, F. 231, (texte russe).
99.     - WIELKA ENCYIKJJOPEDJA illustrowana, t. XXIII, F. 711. LUBAWSKI :     ‘‘COMMITIA LITHUANIAE”, P. 83.
100.     - NIESICKI : “HERBARZ Polski”, t. IV, P. 81.
101.     - “RODZINA’ HERBARZ .SZLLAHTY Polskij, t. III, F. 105.
102.     - Théodore NARBUTT :  « DSIEJE NARODU LITEWSKIEG0 », t. VII, P. 233.
- WIELKA ENCYKLOPADJA illustrowana, t. XXIII, P. 711.
103.     - Les actes de la Commission Archéo1ogique de Wilno, P. LXXI, (texte russe).
- NARBUTT : “DSIEJE NARODU LIT, t. VIII, P. 5 — 13.
- KPÀSZEWSKI “Wilno’’, t. I, P. 145.
- Constance SKIRJMUNTT : “histoire de la Lithuanie’, Paris 1901, P. 54,
104.     - Comte de BORCH “La question lithuanienne”, Louvain, 1925, P. 55-56.
105.     - “RODZINA” : HERBARZ SZLACHTY polskiej, t. III, P. 05.
- Constance SKIRMUNTTT Histoire de la Lithuanie”, Paris 1901, P. 55.
106.     - Idem.
- NARBUTT. ‘DSIEJE NARODU LIT., t. VII, P. 7-15 -24.
107.     - Idem, t. VII, P. 45.
- PRESNIAKOW : “Le Grand-duché Lithuano-russe”, P. 142, (texte     russe).
108.     - Comte de BORCH : “La question lithuanienne”, Louvain,1925, P. 57.
- Constance SKIPMUNTT : “Histoire de la Lithuanie”, Paris 1901, P. 55.
109     - Idem.
110.     - La chronique do SAPIEHA, vol. 139, P. 3.
- Recueil archéo1ogiqueT, t. VI, P. 1-4 (texte polonais).
111.     - PRESNIAKOW : “Le Grand-duché Lithuano-russe”, P. 139 (texte russe).
- Comte de BORCH “La question lithuanienne”, Louvain, 1925, P. 60.
- Constance SKIRMUNTT “Histoire de la Lithuanie”,  Paris 1901, P. 55.
- WIELKA ENCYKLOPEDJA Illustr., t. XXIII, P. 711.
- NARBUTT : “DSIEJE NARODU LITEWSKIEGO”, t. VII, P. 142.
112.      - NIESIECKI “HERBARZ Polski”, t. IV, P. 81.
113.     - Idem.
- Jan ALBERTANDI: “PAN0WALIE KASIMIERZA”, Warsz awa 1827, tI,P. 175.
- PRESNIAKOW : “le Grand-duché Lithuano—russe”, P. 150, (texte russe).
114.     - ‘‘RODZINA HERBARZ SZLACHTY polskiej”, 1906, t. IV, P. 105.
- SIGISMUND GLOGER : ‘‘SZLACHTA OKOLICZNA NA ZMJNDZIU’’ Wyd, II, WARSZAWA 1880, P. 27.
115.     - WIELKA ENCYKL0PEDJA Illustr. t. XXIII; P. 712.
116.      - NARBUTT : ‘‘DSIEJE NARODU LIT, t. VII, P. 39.
- WIELKA ENCYKLOPEDJA Illustr, t. XXIII, P. 711.
- NIESISCKI “HERBARZ poldki”, t. IV, P. 81.
117.     - Monumenta polonais Typographica.
- LEOPOLI SUMPTIBUS institut NICM XXII, P. 178.
- WIELKA ENCYNLOPEDJA illustr. t. XXIII, P. 712.
- RODZINA” HERBARZ SZLACETY polskiej, t. IV, F. 105.
- Adam BONIECKI ‘HERBABZ polski’ t. V. P. 382.
118.     - Idem.
119    - LUBAWSKI : “L’Etat Lithuano-russe”, 1892, P. 38, (texte russe).
120.     - Idem, P. 204.
- PRESNIAKOW : Le Grand-duché Lithuano-russe”, 1939, P.126, (texte russe).
- M. BALINSKI HYSTORYA MIASTA WILNA”, Wilno 1836, t. 11, P. 54.
- NARBUTT : “DSIEJE NARODU LIT.” t. VII, P, 265.
121.     - Idem, t. VIII, P. 306.
- ZYGMUNT GLOGER : “SZLACHTA OKOLICZNA NA ZMUDZI”, Wyd 11, WARSZANA, 1880, P. 27.
- Théodore NARBUTT : “PISMA HIST0RCZNE”, Wilno, 1856, P. 211.
122.      - ‘‘WIZERUNKI I ROSTRZYZANIA NAUKOWE”, 1843, XXII, P. 77.
123.     - ZYGMUNT Gloger : “SZLACHTA OKOLICZNA NA ZMUDI”,WARSZAWA, 1880, P. 27.
124.     - Idem.
- RODZINA” : HERBARZ SZLACHTY polskiej”, WARSZAWA, 1906, t.IV, P.107.
- Tableau généalogique de la famille noble de GASZTOWTT, rédigé par l’assemblée des Députés de la Noblesse de KOWNO, et vérifié en 1904, par le Député Baron SCHILLING.
125.     - NIESICKI : “HÉRBARZ Polskj”     t. I P. 134
t. III P. 106
t. IV P. 19.
- ENCYKLOPEDJA P0WSZECHNA, t.V, P. 602.
- “RODZINA”, HIRBARZ SZLACHTY Pols4ej, t. I, P. 298.
126.     - Idem, t. III,P. 106.
- NIESIECKI “HERBARZ SZLACHTY Polskiej, t. IV, P. 19.
- WIELKA ENCYKLOPEDJA Illustr., t. XXIII, P. 711.
127.     - Idem             Idem             Idem
- PRESNIAKOW: ‘L’Etat Lithuano-russe’, 1939, P. 176.
- ATHENEUM WILENSKI t. VII, P. 3 - 4.
128.     - “RODZINA” HERBARZ SZLACHTY Polskiej, t. III, P. 106.
- NIESIECKI HERBABZ Polski, t. IV, P. 19:
- WIELKA ENCYKL0PEDJA Illustr., t. XXIII; P. 712.
129.     - LUBAWSKI : ‘COMMITA LITHUANIAE, P. 195.
- Comte de BORCK : La question lithuanienne, Louvain, 1925, P. 68.
130. - BONIECKI : Première partie des renseignements historiques et généalogiques sur les familles nobles P. 382, - (texte polonais).
- WIELKA ENCYKLAPEDJA Illustr., t. XXIII, P. 712.
131.     - KLIN0WSKI ‘Les matériaux pour l’Histoire de Lithuanie, 1901, p. 9, 11, 26, 432, 478,  (texte russe).
132.     - Constance SKIRMUNTT : “Histoire de la Lithuanie”, Paris, 1901, P. 62.
- ATENEUM WILENSKI”, 1924, p. 306-307.
- PRESNIAKOW : ‘‘Le Grand-duché Lithuano-russe”, P. 192 (texte russe).
133.     - “RODZINA” HERBARZ SZLACHTY Polskiej, t. III, P. 106.
- Les actes édités par la Commission Archéologique de Wilno, t. XX, P. XXXVII.
- KRASZEWKI: “Wilno”, t. I, P. LXXXIX.
- LUBAWSKI “COMMITIA LITHUANIAE”, p. 547.
- WIELKA ENCYKLOPEDJA Illustr. t. XXIII, P. 712.
- BALINSKI: “historya MIASTA WILNA”, Wilno 1856, t. II, P. 81.
134.    - BONIECKI “Première partie des renseignements historiques et généalogiques sur les familles nobles”, P. 382, - (texte polonais).
- JACELLONA”, t. y, p. 9.
- “RODZINA” HERBARZ SZLACHTY Polskiej, t. IV, P. 105.
- Les copies de patentes délivrées à Monsieur Raphaël GASZT0WTT, par les Archives du Vatican et le l’Etat Autrichien.
135. - BONIECKI : “Première partie des renseignements historiques et généalogiques sur les familles nobles’, P. 182, (texte polonais).
- “RODZINA” HERBARZ SZLACHTY Polskiej, 1906, t. III, P. 105.
136.     - Théodore NARBUTT “PISMA HISTORYCZNE” . Wilno, 1856,P.. 287.
- KRASZEWSKI: “Wilno”, t. 11, P. 206-240.
137.     - NIESIESKI :  “HERBARZ Polski”,     t. I     P. 134,
P. 140
t. IV     P. 79
138.     - Idem.
- WIELKA ENCYKLOPEDJA Illustr., t. XXIII, P. 712.
- BALINSKI: KROLOWA BAREARA” ; WARSZAWA, 1837, P. 2.
- Les actes de la Russie Occidentale-St Petersburg, 1848, N2 186, P. 543,  (texte russe).
139.  - Les actes de la commission Archéologique de Wilno, t.XX, P. 2, (texte russe).
- BALINSKI: Historya MIASTA WILNA’, t. II, P. 90
140.     - Idem. V
- BALENSKI “KROLCWA BARBARA”, Warszawa 1837, P. 5.
- Karol STZANOCHA - BARBARA RADZIWILL.
 
 
I.    Les Princes O L E L K O V I T C H
 
(Olelkowicz-Olelkaitis)
 
 
Dans le Recueil Complet des Annales russes, tome II, édition 1ère, à la page 350, nous lisons, à propos des événements après 1361 - sur le Prince Algirdas (Olgerd) :
 
‘‘Kiev a été prise sous Théodore, et Volodimir,
son fils, y fût intronisé, et il régna sur eux et
les chefs de famille lui payèrent tribut.’’
 
Dans son désir de réunir plus étroitement l’Etat Lithuano-Russe et mettre les Princes féodaux locaux sous la pleine dépendance du Grand-Duc, le Grand-duc Vytautas (Witowtt) procéda à la transmutation de ceux-ci, en nommant à leur place d’autres, selon son choix et qui lui étaient complètement soumis. Il emmena de Kiev, Vladimir (fils d’Algirdas) dont nous venons de parler, en lui donnant en compensation l’insignifiant Kopilj.
 
Offensé, le Prince essaya de fuir à Moscou, mais rentra, par la suite, et, en 1398, nous le trouvons aux côtés de Vytautas, lors de la conclusion de l’accord avec L’Ordre Teutonique.
 
Le fils aîné de Vladimir (fils d’Algirdas), Alexandre, dont le diminutif était Oleljko, hérita du Duché de Kopilj.
 
Il fut marié deux fois : à Jadviga, fille du Prince Vladislav Opolski et Anastasie, fille du Grand Duc de Moscou Basile (Vassili - fils de Dimitri) et de son épouse Sophie (fille de Vytautas) et à la fille donc du Grand Duc de Moscou et la Petite-fille du Grand Duc de Lithuanie.
 
Oleljko était le compagnon de Svitrigaila (Svidrigaïlo-Swidrygiello Boleslas).
 
Après l’avènement de Casimir au trône Grand-Ducal de Lithuanie, conformément - aux Actes Historiques - tome I, page 488 : “ vint chez lui de Vilnius le Prince Oleljko de Kopilj “avec ses deux fils, le Prince Simon et le Prince Michel et s’inclinant’’, devant le Grand Duc Casimir au nom de tous : “les Magnats demandant son bien patrimonial Kiev et le Grand-Duc Casimir à la motivation des Magnats de la Diète lui rendit Kiev, son bien patrimonial avec toutes les banlieues de Kiev.
 
Dans les décrets d’Alexandre, le Prince-Otchitch de Kiev apparaît déjà au début de 1441.
 
En 1454, le Prince Oleljko (fils de Vladimir) mourut. Son héritier fut son fils des secondes noces Siméon (fils d’Oleljko), très aimé des habitants de Kiev. (Cf. biographie de Jean Gasztold, XI).
Le Prince Siméon (Simon) avait épousé Marie, fille de Jean Gasztold (XI) - voir la biographie de ce dernier et celle de la Princesse Marie (XV) (fille de Jean XI).
 
 
II. Les Princes de DRUCK
 
 
Il existe cinq hypothèses, plus ou moins notoires, sur l’origine des Princes de Druck. Nous considérons de notre devoir de baser notre ouvrage sur celle - soigneusement étudiée et richement documentée - de Mr. S.N. PLAOUTINE.
 
Les Princes de Druck tirent leur origine de Monomack de la lignée Galicio-Volhynienne.
 
Le fils du Roi Daniel (fils de Roman), Mstislav, rassemblant les terres de la Volhynie, annexa à son fief, après l’accord de 1289 conclu avec le Prince de Lithuanie, la plus grande partie de la Russie Noire. Son fils, Daniel, était Prince régnant à Slonim et Volkovisk. Gediminas (1316-1341), étant devenu Grand-Duc, acheva la conquête par la Lithuanie de toute la Russie Noire, action commencée encore du temps de Vytenis (1295-1316) (Viten ou Witen). Comme il arrivait fréquemment en ces temps-là, les Princes étaient transférés dans d’autres fiefs. Daniel devint Prince de Druck (province de Vitebsk) et il est le premier ascendant de cette famille.
 
La Princesse Elisabeth (fille de Dimitri), femme de Jean Gasztold (XI) était la fille du Prince Dimitri-Mitko Sekira de Druck et de son épouse Sophie (fille de Jean), Princesse de Podolie, de la lignée des Princes Koriata Gediminovitch.
 
Le Prince Mitko Sekira était le fils de Siméon, petit-fils de Dimitri et arrière-petit-fils de Michel (fils de Daniel) Princes de Druck.
 
 
III. Les Princes TRABSKY
 
 
Ils proviennent du Prince Siméon (fils de Siméon) Golchanski (voir Supplément N° 4) ayant reçu, lors du partage, les biens de Traby, dans la Province d’Omchiansk, et portant depuis le nom de Prince Trabsky.
 
Le Prince Siméon (fils de Siméon) avait épousé la Princesse Marie (fille de Dimitri) de Druck, sœur d’Elisabeth (fille de Dimitri) Gasztold (voir Supplément N° 2). Leur fille Marie épousa Martin (XIII) (fils de Jean IX) Gasztold.
 
 
IV. Les Princes GOLCHANSKI
 
Ils sont les descendants de la branche de Naltchansk de la famille princière régnante de Dovchproungovitch (Dowsprung-Dausprungas??).
 
Golcha (fils de Daniel), ayant reçu de son oncle le Prince Rimount, la contrée au sud-est de Vilnius, l’appelait d’après son nom : Golchani.
 
Son fils Algimund fut baptisé d’après les rites orthodoxes et reçut le nom de Boris. Son petit-fils : Jean (fils d’Algimund), ‘‘vice-roi” de Kiev en 1396-7 avait épousé la fille du Prince Sviatoslav (fils de Jean) Smolenski.
En 1590 il accompagna à Moscou/ Sophie, la fille de Vutautas ()Witowt.
 
La première femme de Martin (fils de Jean) Gasztold (XlII) Arma, était la fille de Jurij (fils de Siméon), petite fille de Siméon et arrière-petite-fille de Jean (fils d’Algimuni) dénommé plus haut. Elle était en même temps sœur du Prince Siméon (fils de Jurij), Hetman de Lithuanie nièce du Prince Siméon (fils de Siméon) Trabsky (voir Supplément N°3).
 
La petite-fille de Jean (fils d’Algimund) Sophie (fille d’André), Princesse Golchanska, avait épousé Jgailo (Jagello), Grand Duc de Lithuanie, Roi de Pologne. De ce mariage provient la dynastie des Jagellons.
 
La famille des Princes Golchanski s’est éteinte en 1556.
 
 
V. Les Princes HLINSKI (Glinskis-Glinski)
 
La famille des Princes Glinskis provient du Prince tartare Leksa, que certaines sources considèrent comme petit-fils de Mamaï, passé au service de Vytautas. Ce dernier octroya aux petits—princes tartares le bien patrimonial de Hlinsk (Glinsk), dans le gouvernement de Pereîaslavl
 
Dans ce nid de leur famille ils se russifièrent, ayant embrassé dès la première génération l’orthodoxie, et s’étant apparentés aux familles de Rurik (Riourik) et de Gédiminas.
 
Les Princes Glinskis (Hlinski) jouirent d’une très grande importance, - pas pour longtemps, il est vrai, - grâce au Prince Michel (fils de Léon), petit-fils du Khan Leksa.
 
Dans sa jeunesse, le Prince Michel Glinskis se rendit en Occident, où il embrassa le catholicisme.
 
A l’étranger, il vécut longtemps à la Cour de l’Empereur Maximilien, à celle du Kurfürst de Saxe ; il visita l’Espagne et l’Italie.
 
Devenu un homme d’éducation et de culture européenne, ayant appris les langues, le Prince Glinskis rentra en Lithuanie et occupa de suite une position en vue à la cour d’Alexandre. Son influence personnelle sur le Grand-Duc était vraiment énorme.
 
Ses frères : Jean, fut Gouverneur (voïevode) de Kiev, Basile, chef de district (starosta) de Beresteisk. Presque la moitié de la Lithuanie - affirmaient ses adversaires - était entre les mains soit du Prince Glinskis, personnellement, soit de ses parents directs ou par alliance ou de ses amis. Le Grand-Duc reprit même en faveur de l’un des parents de la femme du Prince Glinskis, les privilèges de 1492 - fonctions de Vice-Gouverneur de Lidsk. L’Assemblée protesta, mais le Grand-Duc Alexandre enfreignit à nouveau les droits de celle-ci en mettant en exécution la décision contestée ; il alla plus loin même reprenant par la suite le Gouvernement de Troksk au principal ennemi des Princes Glinskis, le Pan Zabrejezinska. On en vint à ce qu’à l’Assemblée de 1505 beaucoup de Magnats ne se présentèrent pas, craignant des représailles de la part du Prince Glinskis et encoururent la disgrâce Grand-Ducale.
 
Cet état des choses ne reposait que sur l’amitié d’Alexandre, et menaçait de tourner à la catastrophe pour le Prince Glinskis, en cas  du décès du Grand-Duc.
C’est ce qui arriva : Sous Sigismund II, Michel (fils de Léon) tomba en disgrâce. (Cf. plus loin la biographie d’Albert (XX) (fils de Martin (XIII), Michel(XXI) et Stanislas (XXII) (fils de Jean Gasztowtt (IX)
 
Après l’insuccès de la révolte, les Princes Glinskis s’en allèrent à Moscou. La nièce du Prince Michel (fils de Léon) Glinskis, Hélène (fille de Basile) ayant épousé Basile (Vassili) III devint Tzarine de Moscovie et mère d’Yvan le Terrible. La sœur du Prince Michel (fils de Léon) Glinkis, avait épousé Stanislas (XXII) (fils de Jean Gasztold XVIII).
 
 
VI. Les Princes S A P I E H A (Sapiega)
 
L’origine n’est pas établie. Le premier ascendant, Suntaïlo, (Sunigajlo) Castellan de Troksk, embrassa le christianisme sous le nom de Siméon. Il prit part à la Diète de Gorodelsk, il reçut le blason “Lis” (Renard).
 
Il a été marié deux fois : en premières noces avec la Princesse Glinskis ; et en secondes noces avec  Anna  Gasztold (VIII), fille d’André Gasztold (VI).
 
De ce dernier mariage il eut des fils - Bogdan (dont provient la branche de Sieversk) et Jean (dont provient la lignée de Kovno).
 
Au XVIIème siècle les Sapieha reçurent le titre de Princes.
 
 
VII.  Les Princes RADVILA (Radziwill)
 
Il existe différentes légendes sur l’origine des Radvila. Nous ne citerons que la plus répandue :
 
Au XIIIème siècle le fils du Prince Narimunt (Narimuntas) (frère du Grand Duc Traidenis (1269-1282) (ou Troïden) encore enfant fut sauvé par sa nourrice pendant l’exécution de ses frères par Daumantas ou Domantas (1282-1285) (Dovmont). L’enfant fut caché chez les sacrificateurs à Rossi.
 
Krive-Kriveite (archiprêtre de Lithuanie) éleva le petit Prince. Plus tard. Il dit à Vytenis (Viten) (1295-1316) qu’il l’avait trouvé dans un nid d’aigles, ce qu’il considèrait comme un signe des dieux, indiquant que dans l’avenir l’enfant serait archiprêtre et son successeur. Vytenis lui donna le nom de Ljzdeiko (Lizdo = nid en lithuanien).
 
En 1299, Vytenis lui donna pour femme sa fille Saoureïata.
 
Dans la suite, Lizdeiko devint Krive-Kriveito. À la veille de sa mort il embrassa le christianisme. Son fils Verchilto naquit en 1300. Le fils de ce dernier, Woïtund, signa l’acte de 1401.
 
L’histoire ne connaît, de fait, que Radvila Lizdeiko, ayant embrassé le christianisme sous le nom de Nicolas, mais ayant gardé pour soi-même et ses descendants son nom païen.
 
La famille des Radvila se divise en trois branches :
1) celle de Goniondz, éteinte en 1546
2) de Birji et Doubinsk, éteinte en 1669
5) de Nesvije et Olsk, existante de nos jours.
 
Elisabeth Gasztold (XIX) (fille de Martin Gasztold (XIII) épousa Jean (fils de Nicolas) Radvila, Grand Hetman de Lithuanie, fils de l’ancêtre de la deuxième branche.
 
Stanislas Gasztold (XXIII) (fils d’Albert Gasztold (XX) avait épousé Barbora Radvilaité (fille de Georges ou Jurij), fille du Grand Hetman de Lithuanie, frère de Nicolas Radvila susmentionné. (Voir biographie de Stanislas Gasztold (XXIII).
 
En 1518 les Radvila reçurent le titre de Princes du Saint Empire Romain.
 
VIII. Les Princes de VEREISK
 
En 1389 le Grand Duc Dimitri Donskoï octroya comme fief à son troisième fils André-Mojaïsk, Vereïa, Kalouga et Medin.
 
Le fils cadet d’André-Michel reçut en héritage Vereïa et commença à s’appeler Prince de Vereisk.
 
Son seul héritier, - Vassili Udaloï, - (à la mort d’Ivan IV le Terrible) s’enfuit en 1484 en Lithuanie. Le Grand-Duc Casimir lui donna comme bien patrimonial Ljoubetch (dans le Gouvernement de Kiev) les districts et les cours Koïdanow, Roubejevitchi, Oussa, Starinki, Islotch (gouvernement de Minsk), Volochin, Radochkovitchi (gouvernement d’Ochmiansk).
 
Le Prince Basile (Vassili fils de Michel) avait épousé la Princesse impériale de Byzance - Marie Paléologue, nièce de la Grande-Duchesse de Moscou, Sophie Paléologue. Sa fille issue de ce mariage, Sophie Vasilievna, avait épousé Albert Gasztowtt (XX) fils de Martin Gasztold (XIII).
 
 
IX. Les D O V G I A L L O
 
(Boyards de Samogitie)
 
De la biographie de Jean Gasztold (XI), fils d’Albert Gasztold (VII) (Cf. page 15-2 XI) nous savons que sa mère Elisabeth (fille de Jean Dovgiallo) était née à Dovgiallo, elle était la sœur de Stanislas et Martin  Dovgiallo ; c’est pourquoi il parait intéressant de mentionner ici le décret confirmatif du Roi Sigismund 1er sur les droits de boyards octroyés à différentes personnes (du 15/1/1529), parmi lesquelles est cité Jean Dovgiallo, ce qu’on voit dans le Livre des Actes du Tribunal Rural de Rossienie pour les 8 années 1722-23,  feuille 432-53 (traduction du polonais) :
 
Sur la base des trois privilèges octroyés à la Samogitie, en qualité de droit civil, examinés par le tribunal à Rossienie, composé de….. ….représentés par leurs Grâces les Pans Siméon, Jean et Casper Meijevitch - le document - décret du Très miséricordieux Roi S.A.R. Sigismund 1ér, d’après les anciennes règles écrites en écriture russo-slave.... aux fins  d’incorporation dans les actes ruraux du Grand-Duché de Samogitie, de la teneur suivante :
 
Sigismund, par la Grâce de Dieu, Roi de Pologne, Grand Duc de Lithuanie, Russie, Prusse, Samogitie, Mazovetz (Mazovie), etc, etc.
 
Les boyards du gouvernement de la Samogitie sont venu “s’incliner” devant Nous……. de la famille de Vizbor Jean Dovgiallo……. et nous a présenté un décret, d’après lequel le Grand Duc Vytautas fit don à leurs ancêtres de vassaux dans le Gouvernement de Samogitie, district de Koltyniansy Vizbor ..... à Jean Gasztowtt (XI), neveu de Vizbor, Orvid et Vobolis……. et ces boyards ont fait savoir.... et se sont inclinés devant Nous en nous priant de confirmer ledit décret, afin de pouvoir tenir sous leur pouvoir les familles mentionnées et leurs propriétés, conformément aux dispositions et au décret du Grand Duc Vytautas. Et à nous servir comme auparavant, comme ont servi précédemment, avec tout le Gouvernement de Samogitie.
 
Ecrit à Vilno (Vilnius)……
 
Sur ce décret est apposé le sceau du Très Miséricordieux Roi, S.A.R., et à côté du sceau la signature.
 
 
 
C O N C L U S I O N S
 
1) Le 1722, le tribunal rural à Rossienie a examiné et incorporé dans les actes ruraux du Grand-Duché de Samogitie le décret présenté par les Pans Meijevicz et octroyé par le Roi Sigismund 1er, en 1529, aux boyards de Samogitie, confirment à son tour le décret du Grand Duc Vytautas sur les droits de boyards édité aux environs de 1427-29.
 
Qui était Vizbor ?
 
A.     de la teneur du décret de Vytautas on voit qu’il vivait au moment de son octroi, c’est-à-dire aux environs de 1427-20 ;
B.     c’est de là également qu’on voit que Jean Gasztowtt (XI) était son neveu. Vizbor devait donc être le frère de sa mère, née Elisabeth (fille de Jean) Dovgiallo ;
C.     du texte primordial, au nom du Roi Sigismund 1er en 1529, comme descendant direct de Vizbor, c’est-à-dire de sa famille, est mentionné Jean Dovgiallo ;
D.     de la biographie de la famille Dovgiallo, nous savons, que le dit nom de famille n’a été conservé que par la branche provenant de Stanislas (fils de Jean) Dovgiallo, frère d’Elisabeth (fille de Jean)  et  femme divorcée d’Albert (VI) (fils d’André Gasztold (VI) ( et oncle de Jean (fils d’Albert) Gasztold (XI). D’après toutes les données précitées il est incontestable que Vizbor est le nom lithuanien de Stanislas (fils de Jean) Dovgiallo (son frère Martin n’a pas eu de postérité).
 
3) Le document mentionné confirme que :
 
A.    Jean (fils d’Albert) Gasztold a effectivement passé sa jeunesse en Samogitie, et non en Lithuanie, où se trouvaient les autres Gasztowtt.
B.     Il était sous la tutelle de la famille de sa mère, car il est mentionné de suite après son oncle Dovgiallo, comme son neveu, et non comme fils de tel ou tel Gastold.
 
4) Le document cité prouve indubitablement que les mêmes représentants de la famille Gasztold, signaient de deux manières leur nom Gasztold et Gasztowtt,  dans ce dernier cas,  quand il s’agissait de la Samogitie.
Comme preuve supplémentaire de ceci on a la signature d’Albrecht (ou Albert-Albertas) Gasztold (XX), après 100 ans, sur les documents concernant des affaires du Gouvernement de Lithuanie.
 
 
 
GASZTOLD MAGNAT DU GRAND-DUCHE DE LITHUANIE
(Gasztold, Gasztowtt, Gosztowtt, Gochtovtt, Gostautas)
 
 
Principaux Postes occupés ou Fonctions exercées : ambassdeurs, gouverneurs, sénateurs, chanceliers, chefs d’armée….sous l’autorité des Grands-Ducs suivants, par les Gasztold Magnats du Grand-Duché de Lithuanie :
 
ERDVILA (ERDZIWILL)
 
Grumpis (I)  Hetman (Commandant en chef des Armées samogitiennes.
En 1242 le Grand-Dud Erdvila est tué à Ratno en Volhynie lors d’une bataille contre les Tatars, combattant sous les ordres de Batu Khan. Grumpis ramène l’armée en Samogitie qui était sous la menace constante des Chevaliers teutoniques
 
MINDAUGAS (1240-1263)
 
TRENIOTA (1263-1264)
 
VAISVILKAS (VAISELGA 1264-1267)
 
SVARNAS (1267-1269)
 
TRAIDENIS (1269-1282)
 
DAUMANTAS (DOMANTAS1282-1285)
 
BUTIGEIDIS (1285-1291)
 
Surminas (II) Hetman des Armées lithuaniennes enfermé dans la forteresse de Kolajane résiste avec succès, le 23.04.1290, à l’attaque des Chevaliers teutoniques (2000 soldats et 500 cavaliers).
 
PUKUVERAS-BUTVYDAS (PUTAVYRAS 1291-1295)
 
VYTENIS (1295-1316)
 
Metvikas (IV) est en 1315 le Commandant de la forteresse de Kaunas souvent attaquée par les Chevaliers teutoniques. Kaunas fut prise par les Chevaliers teutoniques et Metvikas emmené en captivité.
 
GEDIMINAS (1316-1341)
 
Le nouveau Grand-Duc, Gediminas, frère de Vytenis, versa une rançon aux Chevaliers teutoniques pour la libération de Metvikas.
 
Metvikas se vit confier une importante armée lithuano-russe avec laquelle il attaqua et détruisit prés du village de Zeime l’armée des Chevaliers teutoniques conduite par le Maréchal Henri. Un autre combat victorieux fut livré avec succés dans la forêt de Medniki. Gérard Ruden un des plus illustres Chevaliers teutonique fut pris et brulé.
 
Metvikas est appelé par le Grand-Duc Gediminas au poste de Gouverneur de Vilnius, nouvelle capitale du Grand-Duché après Kernavé et Trakai, que Gediminas venait de créer en1323.
 
Pierre-Poraj (V) fit venir des Moines Franciscains à Vilnius et leur offrit sa maison pour y créer un couvent.
 
JAUNUTIS (1341-1345)
 
Pierre-Poraj (V) est en 1345 Gouverneur de la Podolie lithuanienne.
 
ALGIRDAS (1345-1377)
 
Pierre (V) est Gouverneur de Vilnius et remplace le Grand-Duc Algirdas pendant les absences fréquentes de celui-ci.
 
Gouverneur de Veliuona il résiste à la tète d’une armée lithuanienne à l’attaque de la fortersse par les Chevaliers teutoniques, il y est tué en 1364.
 
 
JOGAILA (1377-1381)
 
 
KESTUTIS (1381-1382)
 
 
JOGAILA (1382-1392)
 
André (VI) est nommé Gouverneur de la capitale Vilnius en 1386, puis plus tard de Krewo à la suite d’un différent avec le Grand-Duc.
 
VYTAUTAS DIDYSIS (1392-1430)
 
André (VI) est signalé comme un bienfaiteur de l’Université de Cracovie.
 
En 1410 Jean (IX) accompagne le Grand-Duc Vytautas le Grand chez l’Empereur romain germanique Sigismond. Il est aussi à cette époque Hetman des armées lithuaniennes.
 
Le 15.7.1410 c’est lui qui sous le Commandement général des forces lithuano-polonaises du Grand-Duc Vytautas conduit l’armée lithuanienne qui remportera victorieusement la bataille de Grünwald-Tannenberg-Zalgiris.
En 1413 Jean (IX) est nommé Maréchal de la Cour Grand-Ducale.
 
Le 2.10.1413 il assiste à la réunion polono-lithuanienne d’Horodlo organisée par le Roi de Pologne Jogaila et le Grand-Duc de Lithuanie. C’est lui qui signe l’Acte « dit d’Horodlo » et reçoit pour sa famille toute entière,  comme quarante six autres familles nobles lithuaniennes des Armes polonaises (Abdank pour les Gastold).
 
En 1429 Jean (IX) est nommé Gouverneur de Vilnus. Il siège aussi au Conseil suprême de l’Etat lithuanien.
 
Comme représentant du Grand-Duché de Lithuanie il assista en 1429 à la rencontre du Roi de Pologne Jogaila avec le Grand Maitre de l’Ordre teutonique.
 
Jean (IX) et son épouse Dorota Zadora-Gasztoldowna étaient inscrits comme son père et ses frères en tant que bienfaiteurs de l’Université de Cracovie.
 
Albert (VII) est signalé comme étant le Gouverneur de Trakai.
 
SVITRIGAILA (1430-1432)
 
En 1431/1432 Jean (IX) est fait prisonnier par les Polonais lors de la guerre polono-lithuanienne pour la récupération par le Grand-Duché de Lithuanie de la Podolie et de la Volhynie, en défendant la ville de Lusk. Il est en prison à Cracovie puis en semi liberté dans cette ville avant de pouvoir revenir à Vilnius.
 
Jean (XI) apparaît dans la vie politique en 1432 pour être le leader de l’expulsion du Grand-Duc Svitrigaila et à l’intronisation du nouveau Grand-Duc Sigismond (frèe de Vytautas).
 
ZYGIMANTAS KESTUTAITIS (1432-1440)
 
Jean (XI) est envoyé en 1434 avec un fort détachement pour rattacher la Volhynie méridionale à la Lithuanie.
 
En 1435 Jean (XI), accompagné de son grand père Jean Dovgiallo agé mais toujours hardi combattant, les troupes de Sigismondcontre les forces de Svitrigaila qui avait envahi la Lithuanie et la Samogitie.
 
Jean (XI) est nommé Gouverneur de Smolensk en 1436 et de Trakai en 1440.
 
En 1440 Jean (XI) attaque Drogicsyn et prend le château fort.
 
 
 
KAZIMIERAS (1440-1492)
 
Jean (XI) avec l’aide de l’évèque de Vilnius fait couronner Casimir (13 ans), fils de Jogaila Roi de Pologne, Grand-Duc de Lithuanie. Casimir reçu comme conseiller et tuteur Jean (IX) l’oncle du précédent.
 
En 1443 Jean (XI) devient Gouverneur de Vilnius.
 
De 1455 à 1465 Jean (XI) est en lutte contre Casimir Roi de Pologne et Grand-Duc de Lithuanie. Jean (XI) souhaitait que Casimir n’accepta pas le trone de Pologne pour se consacrer à la Lithuanie seule que tous les Gastold souhaitaient libre et indépendante de la Pologne. Il ne réussit pas dans cette entreprise et fut disgracié par Casimir qui lui confisqua tous les biens qu’il avait reçu des Grands-Ducs pour services rendus.
 
Martin (XIII) fit partie en 1460 de l’ambassade envoyée par le Grand-Duc Casimir auprès du Roi Georges de Bohëme.
 
En 1464 Martin (XIII) est nommé Gouverneur de Novogrodek (Novogrudok-Naugardukas) et le reste jusqu’en 1471.
 
De 1471 à 1475 Martin (XIII) est Gouverneur de Kiev et de 1480 à1483 il est Gouverneur de Trakai et sénateur.
 
En 1478 Martin (XIII) est nommé Maréchal de l’administration.
 
On lui connaît la création d’un monastère à Tykocin, d’un autre monastère Dominicain et d’une église à Trakai.
 
ALEKSANDRAS (1492-1506)
 
En 1494 Stanislas (XXIII) est nommé Vice-Gouverneur de Trakai.
 
Albert (XX) fut Gouverneur de Novogrodek de 1505 à 1508 il occupa également le poste « d’Echanson » de Lithuanie.
 
Stanislas-Mazun (XVI) né en 1442 était délégué de la noblesse samogitienne lorsqu’en 1494 il a été nommé Gouverneur de Samogitie
 
 
ZYGIMANTAS II SENASIS (1506-1548)
 
Michel (XXI) emprisonné en 1508 avec son frère Stanislas (XXII) pour avoir participé au complot contre la Lithuanie du Prince Glinskis, avait été au paravant Inspecteur des haras de Lithuanie.
 
En 1513 Albert (XX) est nommé Gouverneur de Pielsk et en 1514 il devient Gouverneur de Polock (dont il avait empéché les Russes de s’emparer), et sénateur.
 
En 1519 Albert (XX) est nommé Gouverneur de Trakai et Gouverneur de Vilnius en 1522. Nommé Grand-Chancelier de Lithuanie en 1522, il a la mission de remplacer le Grand-Duc lors de ses absences. N’oublions pas à ce sujet que le Grand-Duc et aussi Roi de Pologne ett qu’il siège habituellement et préférentiellement à Cracovie (Krakow).
 
De 1521 à 1529 Albert (XX) supervise la rédaction du « Statut » véritable Constitution de l’Etat lithuanien (certains chapitres étant rédigés directement par lui-même).
 
En 1522 Stanislas (XXIII) est nommé Gouverneur de Novogrodek, il le restera jusqu’en 1530.
 
Le 18.8.1529 il est fait Comte de Gieranojny par le Pape Clément VII, et le 10.1.1530 Charles Quint le confirme comme Comte romain Germanique de Gieranojny.
 
Albert (XX) (1471-1539) était marié avec la Princesse Sophie de Wierejska, il est enterré dans la cathédrale de Vilnius, dans la Chapelle des Gasztold dite du Christ crucifié qu’il avait lui-même fait aménager après avoir fait d’éminents dons à la cathédrale.
 
En 1542 Stanislas (XXIII) est nommé Gouverneur de Trakai (ou Vilnius ?) et sénateur.
 
Marié le 17.5.1537 avec Barbora Radvilaité, il mourut le 18.12.1542 laissant toute sa fortune à son épouse qui rejoignit celle du Grand-Duché lorsque Barbora se remaria avec le Grand-Duc Zygimantas-Augustas.
 
ZYGIMANTAS AUGUSTAS (1548-1572)
 
 
LES  GRAND DUCS  DE LITHUANIE
 
(Traduit du lithuanien par Joana Gostautaité en 2003)
 
Mindaugas (environ 1240-1263). Il a unifié les terres de Lithuanie et en a constitué un Etat (Royaume - Grand-duché). Il est le premier Grand-duc et le Roi (6.07.1253). Pour des motifs  politiques il s’est converti au catholicisme. Il a du céder une partie de la Samogitie à l’Ordre de Livonie. La Lithuanie a été homologuée comme Etat et a reçu le rang de Royaume. Une  province ecclésiastique indépendante rattachée directement à Rome été ainsi instituée. Mindaugas a étendu ses possessions jusqu’en Russie Noire ainsi que dans les principautés de Pinsk et de Polotsk. En  lutte pour le pouvoir, Treniota et Daumantas l’ont assassiné.  
 
Treniota (1263-1264). Il est le neveu et le conseiller de Mindaugas. Il a émis l’idée d’une  lutte commune (collective) des toutes les Nations Baltes contres les Allemands (Chevaliers Teutoniques). Il  commandait lors de  la lutte pour  Durbès (13.07.1260), et pendant les campagnes que les Lithuaniens ont mené contre la Livonie, et la Mazovie, pour la possession de Kulm (Chelmno) occupée par les Chevaliers de l’Ordre. Il a occupé le trône après qu’il eut soutenu  avec Daumantas le complot contre Mindaugas. Il fut le seul souverain de Lithuanie qui essaya d’aider  les Prussiens. Les partisans de Vaisvilkas l’ont assassiné en 1264.  
 
Vaisvilkas (Vaiselga ; 1264-1267) – Fils aîné de Mindaugas il est devenu orthodoxe alors qu’il régnait sur la  Russie Noire ; il est entré au monastère (avant 1254). Vaisvilkas a été invité par les  partisans de Mindaugas à être le Grand-duc. Il a accepté et il a été le Grand-duc pendant trois ans. Après de longues luttes avec les Grand-ducs de Nalsia et Deltuva, qui n’ont pas voulu le reconnaître, parce qu’il avait annexé leurs terres. Il n’a pas soutenu les Kursiai qui s’étaient insurgés contre les  Prussiens.
Il dédaignait  la vie laïque, et  c’est pourquoi il a revenu  au monastère (1267). Il a laissé le trône à son beau-frère Svarnas (Swarn) et il a été assassiné par son frère Levas (environ en 1268).
 
Svarnas (1267-1269) – Gendre de Mindaugas (1254 ou 1255), il était Duc de Halicas (Galich ou Galicie) et Chelmas). Il a aidé (1264)  le fils de Mindaugas Vaisvilkas à renforcer la Lithuanie qui était en train de se diviser. Svarnas a pris le trône lorsque Vaisvilkas est revenu au monastère orthodoxe (1267). Il s’est soucié plus des biens  d’Halicas (Galicie) que de ceux de la Lituanie. Il a sans doute été chassé du trône  par Traidenis. Il est mort à Chelmas en 1271 ou 1279.
 
Traidenis (1269 ou 1270-1282). Grand-duc de Kernavé (première capitale de la Lithuanie). Il a probablement occupé le trône lorsqu’ il en a chassé Svarnas. Il était doué, fin stratège et bon organisateur. Il créa une monarchie militaire. Il lutta avec succès contre l’Ordre de Livonie et  organisa des campagnes contre les biens de l’Ordre Teutonique. Il a soutenu les Zemgales (Ziemgaliai) insurgés, il a aidé Suduviai à lutter. Il a installé en Lithuanie les Prussiens qui avaient déserté et a définitivement annexé la Russie Noire à la Lithuanie. Il est mort en 1282.
 
Daumantas (Domantas ; 1282-1285) – Hypothétique Grand-duc de Lituanie, dont on ne sait comment il prit le pouvoir après la mort de Traidenis. Il est mort près d’Olesna lors de la bataille contre une armée russe des principautés de Tver et de Vladimir (1285).
 
Butigeidis (1285-1291) –  Grand-duc de Lithuanie, il était le fils de Skalmantas, fondateur de la dynastie des Gediminai. Il a gouverné avec son frère Pukuveras–Butvydas et a lutté contre l’Ordre de Livonie, il a soutenu les Zemgales (Ziemgaliai) qui s’étaient insurgés contre l’Ordre. Il a cédé Volkovyskas à  la principauté de Halicas-Voluine (Galicie-Volhynie), pour sécuriser ses arrières. Il est mort entre 1290 et 1292.
 
 
 
Pukuveras-Butvydas ( Putavyras : 1291-1295) - Fils de Skalmantas fondateur de la dynastie Gediminai, et père de Gediminas et Vytenis. Il avait déjà de l’influence dans l’Etat du temps où son frère Butigeidis régnait. A la mort de Butigeidis, Pukuveras est monté sur  le trône. Il a essayé de refouler l’élan de l’Ordre Teutonique à Panemune qui était en train de se renforcer. Il a souvent attaqué les possessions des Ducs de Mazurie ( Mozurija) qui étaient les alliés des  Chevaliers. Il est mort vers l’an 1295.
 
Vytenis (1295-1316) – Frère de Pukuveras-Butvydas. Il revendiquait le titre de Roi de Lithuanie et de Ziemgala. Il a été célèbre comme commandant en chef des armées lithuaniennes et comme diplomate. Il a créé une armée régulière, et a introduit les gardes permanentes aux châteaux des frontières. Il a défendu la Samogitie contre l’Ordre Teutonique. Il a conclu une alliance avec les citadins de Riga et avec l’archevêque contre l’Ordre de Livonie. Il a repris les biens de Russie de l’Ouest et il a encore annexé les possessions de Turov et Pinsk, une part de Palenke (près de la frontière de la Pologne). Il est mort en1316.
 
Gediminas (1316-1341) – Fils de Pukuveras-Butvydas (environ 1275-1341). Grâce à une politique sage et à une diplomatie ingénieuse il a contenu les offensives des Chevaliers et celles de  la Horde d’Or. Avec les mariages des Gediminaiciai, il s’est emparé ou il a soumis à son ascendant politique beaucoup de biens slaves. Le Grand-duché de Lithuanie est devenu l’Etat d’Europe de l’Est le plus puissant avec lequel les autres monarchies étaient obligées de compter. Vilnius, devenu la capitale, a été  un centre  politique  important et une ville d’Europe très célèbre. Lors de la seconde tentative de prendre la foi catholique il a  probablement été empoisonné.
 
 Jaunutis (1341-1345) – le plus jeune ou un de plus jeune fils de Gediminas. Il été un homme  politique mauvais qui n’aspirait qu’au profit personnel. Les Chevaliers, ont profité de son gouvernement faible, et ils ont intensifiés les assauts contre la Lituanie. Quand son frère  Kestutis a occupé Vilnius, son autre frère Algirdas a pris le pouvoir. Jaunutis s’est sauvé à Moscou pour chercher d’aide. Il a devenu orthodoxe mais il ne s’est procuré aucune aide ; il s’est réconcilié avec ses frères est gouvernait la région de Zaslavlis (Zaslavl?). Jaunutis est mentionné encore en 1366. La famille des Grand-ducs Zaslavskiai (au singulier – Zaslavskis).
 
Algirdas (1345 – 1377) –  le fils aîné de Gediminas (environ 1296-1377), a pris le pouvoir de son frère Jaunutis. Quand il luttait contre  Moscou, il s’est emparé  de Smolensk Toutes les terres de Cernigovas (Chernigov) et Seversk, les principautés de Perejaslavas (Perejeslav) et Kiev. Dans les terres habitées  par les  orthodoxes, Algirdas exécutait ingénieusement la politique religieuse, bien qu’il soit resté  païen. Il a  été un bon commandant militaire, il luttait plus avec  subtilité qu’avec  force. De son temps le Grand-duché de Lithuanie est devenu le  plus grande Etat d’Europe.
 
Jogaila (1377-1381 et 1382-1392) –  sixième fils d’Algirdas (environ 1351-1434). Au commencement il gouvernait avec son oncle Kestutis. Quand Kestutis a eu vent du contrat secret Dovydiskiu avec les Chevaliers (1380), il a exclu son neveu du pouvoir et l’a exilé  à Vitebsk. Jogaila, soutenu de ses frères et d’Ordre teutonique, a arrêté Kestutis avec  perfidie (il été assassiné en 1382) et a recouvré le trône. Quand il a fait le contrat personnel Krevo (Kreva, Krewo) (1385), il s’est marié avec la Reine de Pologne Jadvyga (Hedwige), et a été baptisé dans la religion catholique romaine sous le nom de Vladislavas  (Vladislas, Wladislaw), et a été couronne Roi de Pologne. Il protégeait la science et les arts, il a été un diplomate prévoyant. Il a louvoyé ingénieusement quand Vytautas exécutait une politique indépendante de la Pologne. Il est inhumé à Cracovie.  
 
Kestutis (1381 – 1382) est le fils de Gediminas (environ 1300-1382). Il a avec son frère Algirdas gouverné LDK (le Grand-duché de Lithuanie) en bon accord et harmonieusement. Il se distinguait comme le stratège dans la gestion des affaires d’état et un tacticien habile, en homme  politique et  diplomate prévoyant. Il organisa la défense de Panemune contre les Chevaliers teutoniques, alors qu’Algirdas participait à des campagnes contre Moscou. Apres la mort de son frère il gouverna avec son neveu Jogaila, Algirdas étant officiellement  le Grand-duc de Lituanie. Apres l’accordt secret Dovydiskiu entre des Chevaliers et Jogaila, il a exilé son neveu et lui-même s’est déclaré Grand-duc (1381). Il été attiré dans une   négociation truquée, et a été emprisonné et assassiné dans le château de Kreva.
 
Vytautas Didysis (1392-1430) est le fils de Kestutis (environ 1350-1430). Comme son père il a été emprisonné par Jogaila à Kreva (Creva) mais il s’est sauvé chez les Chevaliers teutoniques et a été baptisé.
Après l’accord d’Astravo (1392), il a quitté les possessions des Chevaliers et a gouverné seul tout le Grand-duché de Lithuanie (LDK). Il était un  souverain ingénieux,  un diplomate et un commandant en chef. Il a étendu les possessions de LDK jusqu’à la mer Noire. Il a favorisé son pays pour qu’il s’imprègne de la culture de l’Europe. C’est sous le règne de Vytautas que le Lituanie a été au summum de sa puissante dans toute l’histoire de l’Etat. Il est mort dans le châteaux de Trakai. Il été inhumé dans la cathédrale de Vilnius.
 
Svitrigaila (1430 – 1430) est le fils d’Algirdas (environ 1370-1452). Il avait eu un différend avec Vytautas. Apres le mort de Vytautas les Ducs et Grand Seigneurs de LDK l’ont déclarés  Grand-duc. Il luttait beaucoup pour l’indépendance de LDK. Il été accusé de la propagation de la foi orthodoxe et il été assailli inopinément a Asmena (1432). Il s’est sauvé a Polotsk. Il luttait pour le pouvoir contre Zygimantas Kestutaitis. Plus tard il soutint  Kazimieras et avant sa mort il lui a remis la Volhynie qu’il gouvernait. Il est inhumé dans la cathédrale de Vilnius.
 
Zygimantas Kestutaitis (1432-1440) – fils de Kestutis (environ 1365-1440). Il soutenait la lutte de Svitrigaila avec Pologne. Apres il a contribué au complot contre son cousin  et il a pris le trône. Il a reconnu qu’il est le vassal de Jogaila, il a fait des réductions territoriales pour Pologne. En 1434 il a égalisé les droits des orthodoxes et des catholiques. En 1435 il a gagné la lutte Pabaisko et après il a pris racine dans toute LDK. Apres, quand il voulait annulait les réductions pour Pologne, il été assassiné.
 
Kazimieras (1440-1492) est le fils cadet de Jogaila (1427-1492). Apres la mort de Zygimantas les Ducs de LDK ont élu ce Duc (13 ans) Grand-duc de LDK contre la volonté des  Polonais. Jusqu’à sa majorité le LDK a été gouverné par Jonas Gostautas et la noblesse. (Ponu taryba ?). L’union de la Lituanie et de la Pologne été annulé. Les Grand Seigneurs de Pologne voulaient la renouveler et ils ont proposé à Kazimieras la couronne de Pologne après le mort de son frère Vladislovas (1444). Kazimieras a été couronné a la condition d’une union des deux pays à parts égales (1447). Kazimieras a été le dernier  Grand-duc qui connaissait le  lituanien.
 
Aleksandras (1492-1506) – fils de Kazimieras (1460-1506). Les Grands Seigneurs de LDK,  l’ont élus  Grand-duc et ils ont annulés l’Union personnelle (due à Jogaila) avec Pologne. Il a fait la guerre  avec la grande principauté de Moscou sans succès et il a perdu beaucoup de terres. Jusqu’à l’Acte de Melno  (1501) que créait entre la Pologne et le LDK  une unité politique, il été le dernier souverain qui a gouverné le LDK séparément de la Pologne. Il été élu Roi de Pologne. Il est inhumé dans la cathédrale de Vilnius.
 
Zygimantas II Senasis (Senasis ou l’Ancien) (1506-1548) – fils de Kazimieras (1467-1548). Il a reçu le trône quand son frère Aleksandras est mort. Les Grands Seigneurs l’ont élu Grand-duc de Lituanie mais les Grands Seigneurs de Pologne l’ont rapidement élu Roi. Il a fait des reformes dans l’administration du LDK, en ce qui concerne les impôts, et le service militaire obligatoire. Il s’est occupé beaucoup de l’armée. Il a ratifié le I° Statut de Lituanie (préparé par Albert Gostautas). Il a cédé une part de Samogitie à la Prusse. Il a lutté contre la Réforme. Il  a stimulé le développement de l’humanisme et de la Renaissance.
 
Zygimantas Augustas (1548-1572) – fils de Zygimantas II Senasis (1520-1572), le dernier souverain Gediminaitis. Il faisait les reformes  et amélioré le contrôle de l’Etat. Il a ratifié le II° Statut de Lituanie. Il a rattaché au LDK une grande partie de la Livonie. Il a ratifié l’Union de Lublin (1569) créant une Fédération où le LDK et la Pologne étaient à égalité, mais il a rattaché à la Pologne les terres de Lituanie : d’Ukraine et la partie de Gudia (Biélorussie) de l’Ouest.
 
Henrikas Valua (Henri de Valois 1573-1574) été le frère de roi de France Karolis IX (Charles IX 1551-1589). Il est le premier souverain … et le dernier de la dynastie des Valua (Valois). Quand il été élu Grand-duc de Lituanie et Roi de Pologne, il a promis de protéger la propriété et les droits des nobles,  ne pas appeler les nobles à la guerre sans l’acceptation du Seimas (Parlement). Il a manqué à sa parole. Quand son frère Karolis IX été mort, il s’est sauvé à France et il a devenu le Roi de France sous le nom d’Henri III (1574-1589).
 
Steponas Batoras (1576-1586) – Hongrois,  voïvode de Transilvanie,  beau-frère de Zygimantas-Augustas (1533-1586). En 1575 il été élu Roi de Pologne. En 1576 il été élu Grand-duc de Lituanie. Il a fondé les tribunaux, et renforcé l’armée. Il a organisé trois campagnes contre la Russie. Il a accordé un privilégie (1579) aux Jésuites pour la création d’un collège, et réorganiser  l’académie et l’université.
 
Zigmantas Vaza (1587-1632) – fils du Roi de Suède Jonas III et le neveu (le fils de la sœur) de Zygimantas Augustas (1566 – 1632). Apres le mort de son père en 1592-1599 il a gouverné la Suède, mais il a perdu le trône quand il voulut favoriser le catholicisme. Quand il a essayé de reprendre ce trône, pendant la guerre avec Suède (1600-1629) il a perdu une  grande partie de Livonie.  Il a mené la guerre contre la Russie (1604-1618) et la Turquie (1620-1621). Il a ratifié le III° Statut de Lituanie. Il a soutenu contre-réforme.
 
Vladislovas Vaza (1632-1648) – fils de Zigmantas Vaza (1595-1648). Il a mené la guerre contre la Russie (1632-1634). Il a essayé de prendre le trône du Roi de Suède. C’est pour cette raison que la Pologne et la Lituanie étaient en  guerre contre la Suède (1635). Il était pour un pouvoir royaliste, et de ce fait a lutté avec les Grands Seigneurs. De tous les Vaza c’est lui qui a passé le plus long temps en Lituanie.
 
Jonas Kazimieras Vaza (1648-1668) – fils de Zigmantas Vaza (1609-1672), il est le dernier de la dynastie des Vaza. Il a mené constamment la guerre contre la Russie et la Suède. La Lituanie a été occupée de temps en temps. Pendant les guerres il a renoncé à ses droits de souveraineté sur la  Prusse et à ses droits à la succession au trône de Suède. Il a essayé d’accroitre la défense et le développement de la Lituanie. Il a renoncé au trône et il est parti en France parce qu’il ne pouvait pas solutionner les problèmes de l’Etat.  
 
Mykolas Kaributas Visnioveckis (1669-1673) était un noble ruiné (1640-1673 descendant   de la famille de Gediminaiciai. Il a été  souverain médiocre sans initiative. Il était soutenu  par  les nobles Pacai (ses seuls conseillers). Il est mort à Chotina pendant la campagne  contre les Turcs.
 
Jonas Sobieskis (1674-1696) – Grand Seigneur de Pologne,  général en chef (1629-1696) des armées. Les partisans qui avaient  soutenu  M. Visnioveckis, comme les Pacai s’opposaient à son élection comme souverain alors que les  Radvila et  Sapiega le soutenaient. L’armée polonaise, qui était commandée de J. Sobieskis en 1683  a vaincu l’armée des Turcs prés de Vienne. Il a signé un  traité Eternel (1686) avec Russie et il a donné lui l’Ukraine  à la Russie,  avec Kiev, Zaporoze (Zaporogues ou Zaporojie ?), Seversk, Smolensk. Il entretenait de  mauvaises relations avec LDK où il ne venait seulement que pour les sessions de la  Seimas (Parlement) à Gardinas (Grodno).
 
Augustas II Stiprusis (‘stiprusis’=’qui est fort’) (1697-1704 et 1709-1733) est « Électeur » de Saxe (1670-1733). Il a pris le trône quand il a été soutenu par l’Autriche, la Prusse et la  Russie. Il a profité des luttes entre les  Sapiegos et les Oginskiai et il a fait entrer l’armée de Saxe en  Lituanie. Il a  entraîné LDK dans la guerre du Nord (1700 – 1721). En 1704 les partisans de la Suède l’ont renversé. Pierre I° (Pierre le Grand) lui a rendu son  trône après la bataille de Poltava (1709). Le Tsar, en tant que protecteur, a fait entrer l’armée russe en  Pologne et en Lituanie.
 
Stanislovas Lescinskis (Stanislas Leszczynski) (1704-1709 et 1733-1736) -  le voïvode de Poznan (1677-1766). Il était intronisé comme  roi de Pologne et  Grand-duc de Lituanie (1704) par une élection du Seimas », soutenu par des Suédois qui  pendant la guerre de Nord étaient en Lithuanie. En Lituanie seulement les Sapiegos l’ont soutenu, c’est pour quoi il n’avait pas tout le pouvoir. Il a perdu pour un temps le trône après la bataille de Poltava (1709) mais, aidé par la diplomatie de la France, il l’a regagné en 1733. Quand  il était renversé en 1736, il s’est enfui en  Prusse.
 
Augustas III Saksas (Auguste III) (1733-1763) –  fils de Augustas II (1696-1763). Pendant la guerre de Succession (1733-1735) dans le territoire occupé par Russes, il a été intronisé  comme le Roi de Pologne et le Grand-duc de Lituanie (1733). Il a permis à la Russie de gouverner Kursas, un  territoire (à coté de la mer Baltique). Quand Lescinskis a abdiqué d’une façon formelle, Augustas III était intronisé comme le Roi en 1736. Sous son   gouvernement, l’État était à la traîne et surtout s’est dégradé: les partis politiques se sont disputés lors des diètes (seimas), où une désorganisation régnait, les armées d’autres pays traversaient le pays  sans demander l’autorisation.
 
 Stanislovas Augustas Poniatovskis (Stanislas Auguste Poniatowski) (1764-1795) –  fils du voïvode de Mozurija (il était issu de la famille Czartoryski) (1732-1798). Devenu souverain avec le soutien politique de la Russie (grâce de Catherine II). Après le 1er partage de l’Etat en 1772, il a essayé de réaliser des reformes : sociales et celles du pouvoir, il a contribué aux préparations de la Constitution du 03.05.1791.  Le 2nd partage de l’Etat (1793) a eu lieu après l’intervention armée de la Russie et de la Prusse et quand l’insurrection de Tadeusz Kosciuszko a été écrasée (1794), il a abdiqué. Après le 3e partage en 1795, l’Etat Polono- lituanien a disparu de la carte politique jusqu’à 1918.        
 
  
 
         ARCHIVIO VATICANO
Monumenta Polonia et Lithuania
1410-1572
 
CLEMENTIS VII. ANNO VI. CHRISTI 1529
(sixième année de Clément VII – An 1529 du Christ)
 
L’Officier du Palais de Vilnius est créé Duc par le Pontife et sa place forte de Gieranojny-Murata est érigée en Duché pour lui-même et ses descendants.
 
A Albert Gastold, Palatin de Vilnius, fils aimé, gentilhomme et seigneur de la cité de Gyeranojny du diocèse de Vilnius en Morata.
 
CLEMENT VII, Pape. Cher fils, Salut...
 
Nous reconnaissons qu'il est évident, par la constance connue de ton dévouement et l'éminente intégrité de ta foi, desquels dons le Très Haut dispensateur de ces multiples vertus t'a doté, autant qu'envers Nous-Mêmes et l'Eglise Romaine, et les grands services rendus par toi en faveur du Siège Apostolique contre les Tatars et autres Schismatiques, par ta singulière honnêteté et les services que tu ne cesses continuellement de rendre d'un cœur infatigable; dirigeant le regard de Notre considération, Nous sommes poussés à juste titre à t'honorer toi et à cause de toi tes descendants, d'un titre et d'une faveur spéciale.
Espérant donc que tu deviendras un athlète d'autant plus fort pour soutenir l'Eglise et garder son honneur, et en faveur de la Foi du Christ contre ces même Tartares et Schismatiques que tu auras reconnu être doté, par ce même Siège, de faveurs plus grandes.
Poussés par la considération de ces faits et aussi par l'humble supplique en ta faveur de Notre très cher fils dans le Christ, Sigismond, illustre Roi de Pologne, Nous créons et Nous constituons, toi qui es Chancelier du Grand Duché de Lithuanie et Palatin de Vilnius, et tes fils mâles, descendants légitimes et naturels, nés et à naître légitimement de ton corps, et les descendants mâles de ceux-là, Comtes de la ville de Gyeranojni, du diocèse de Vilnius, en Morata dont tu es Seigneur et que Nous érigeons en Comté, par l'Autorité Apostolique et par la teneur des présentes lettres, sans préjudice de qui que ce soit, et Nous vous honorons de ce titre de Comte, et Nous voulons et ordonnons à tous que toi-même et tes descendants soient appelés, soient considérés et estimés Comtes de ce Comté, ainsi érigés à perpétuité.
A tes Armoiries déjà instituées à Abdanyrae (Abdanck)et auxquelles tu es habitué depuis longtemps, Nous ajoutons, comme signe de ce Comté, un lion couronné portant un bouclier rond entre les pattes antérieures et postérieures étendues, sur ce même bouclier un homme armé portant un casque sur la tète et une cuirasse sur la poitrine, et tenant en main droite devant la tète un glaive tiré à travers un marrube, et la gauche devant la pointe du glaive; Nous attribuons et Nous concédons par autorité et par la teneur des susdites à toi-même à tes descendants  que vous puissiez user, posséder et jouir de tous et chacun des privilèges, honneurs, exemptions, dignités et immunités dont les autre Comtes créés par le Siège  susdit usent, possèdent et jouissent, nonobstant les statuts....etc.
Nous voulons d'autre part, que tu sois tenu à faire connaître d'ici à un an, les lettres ci-dessus scellées, sinon que les présentes lettres soient de nulle force ou importance.
 
 
                    Donné à Rome, le 18 Août 1529. An VI.
 
ARCHIVES IMPERIALES DE VIENNE
Extrait du Registre Impérial de l'Empereur Charles Quint
Année 1530
*****
 
COMTE DE MURATIA
 
Charles,
 
A notre sincèrement aimé le Magnifique Albert Martinien de Gastol, Palatin de Vilnius, Chancelier du Grand Duché de Lithuanie Comte de Muratia de Gyeranojna, notre gracieux salut.
 
Entre autres raisons pour lesquelles sont dues aux vertus des personnages illustres les récompenses méritées, la plus importante est celle qui a égard à la dignité et aux honneurs.
Bien qu'en effet la seule vertu suffise d'elle-même et au-delà, pour ennoblir et illustrer un homme, elle semble pourtant avoir quelque chose de plus quand elle est approuvée par le Décret et le Jugement d'autres personnes et principalement de Grands Princes.
Aussi, parce que - outre l'éclat de la naissance par laquelle dit-on, non seulement tu as imité mais illustré la splendeur de tes ancêtres descendants d'une antique lignée - tes actions d'éclat contre les ennemis de notre religion, Tatars et Schismatiques les dons innombrables de ton courage, ton expérience et ta connaissance des choses variées touchant principalement à l'art militaire et, en outre, tant d'autres ornements de ta fortune et de ta vertu et de ton singulier attachement de cœur et de fidélité à la République Chrétienne, à nous-mêmes, et à l'Empire Romain, nous sont révélés par des témoins illustres et dignes de foi.
Nous estimons convenable, en plaçant sur toi une récompense impériale, de laisser jusque chez des étrangers et en des nations lointaines, en signe de tes vertus et de notre clémence envers ceux qui ont bien mérité.
Donc, de notre propre mouvement, après en avoir délibéré, non par erreur et précipitation, mais de science certaine et de jugement sain, conseil étant pris des Princes, Comtes, Grands Nobles et autres amis fidèles et bien aimés de notre Saint Empire, toi, sus nommé, Albert Martinien, nous t'avons voulu marqué par cette grâce spéciale:
Ton domaine de Muratia de Gyeranojna, avec toutes ses appartenances et selon que tu en as la possession réelle, nous l'avons érigé et créé à nouveau en Comté de Muratia de Gyeranojna et Toi, Albert Martinien et Tous tes fils, héritiers et descendants à perpétuité, nous vous avons créés, faits, élevés Comtes de Muratia de Gyeranojna et par la teneur des présentes nous vous marquons par le titre de Comte, nous vous ennoblissons, créons, faisons, élevons et exaltons par notre autorité impériale, de telle sorte que tous les tiens, tous tes héritiers et descendants légitimes possédant le Comté de Muratia, à partir d'aujourd'hui et dans la perpétuité des temps, vous devrez étant inscrits sous le titre et le nom de Comte de Muratia Gyeranojna, être nommé, tenus honorés et respecté par tous et chacun selon tout état et degré de dignité et de prééminence, et de telle sorte que tous ces honneurs, dignités, prérogatives, exemptions, prééminences, libertés, droits, privilèges, faveurs et indultes en justice et hors justice, dans les affaires spirituelles et temporelles, ecclésiastiques et profanes, ailleurs, partout et en tous lieux, vous deviez et puissiez en avoir le plaisir, profit et jouissance en pleine égalité, avec les autres Comtes, même de la plus antique et honorable lignée, qui en ont plaisir, profit et jouissance par tout l'Empire Romain et toute l'étendue des terres.
Pour mieux rendre établie devant tous notre faveur et bienveillance envers Toi et à Toi, sus nommé Comte de Muratia de Gyeranojna et à tous tes héritiers et descendants légitimes des deux sexes, nous avons estimé qu'il fallait donner et concéder en outre un "casque de Tournoi" légal:
Tu portes un homme armé du nombril jusqu'à la nuque, portant sur le casque une couronne d'or et dans les mains étendues au-dessus du casque un glaive en travers, que,  pour la décoration de tes armes , nous te donnons et concédons par notre autorité et la teneur des présentes pour toi et tes héritiers.
Mandant en outre à tous et chacun, Princes tant ecclésiastiques que Séculiers, Prélats, Ducs, Marquis, Comtes, Barons, Nobles, Militaires, Clercs, Capitaines, Vice-Seigneurs, Préfets, Castellans, Prorateurs, Officiaux, Questeurs civiques, Maîtres, Juges, Conseils, Héraults royaux, Citoyens et Communaux, enfin à tous nos sujets du Saint Empire Romain et à nos fidèles très aimés et à tous autre que la chose regarde, de quelque grade, état, ordre, dignité, prééminence et conditions soient - ils que toi, sus nommé Albert Martinien, tes fils légitimes, tous leurs héritiers et descendants, sans fin et à perpétuité, ils vous nomment, respectent, honorent Comtes de Muratia de Gyeranojna et vous assurent libre plaisir, profit et jouissance des dits privilèges, droits, honneurs, dignités, libertés, armes insignes, prééminence, exemptions, prérogatives, faveurs et indultes, en tous lieux et tous pays et que, en aucune manière, n'y mettent empêchement ou trouble pour autant qu'ils tiennent notre faveur et préférant éviter, pour toute contravention, outre notre colère, une très lourde amende de cinquante marcs d'or pur, par moitié à notre Fisc ou Trésor Impérial, le reste devant être appliqué sans rémission à l'usage de celui ou de ceux qui auront subi l'injure de celle-ci.
 
 
                                    Par l'apposition de notre sceau impérial, donné à
                                    BONONIA le 10 Janvier 1530, onzième année de
                                    Notre Règne Romain, le quatorzième de nos autres          
                                   Règnes.