Armories des Gochtovtt
Evolution du Blason des Gochtovtt entre le XIIIéme et le XXIéme siécle
 
Blason Abdank.
 

 
La définition qui en est généralement donnée par les historiens est la suivante :
« Les Armes dont le nom est Habdank (ou Abdank) se présentent de la façon suivante : sur l’écusson rouge se détache une marque d’argent, semblable à la lettre « W », ce qu’on appelle en terme de blason, une « fasce ». L’écusson est surmonté d’un casque et d’une couronne d’or  et la même marque en forme de « W » est reproduite au sommet.
 
En langage héraldique, ces Armes doivent donc se décrire comme suit : «  de gueules à fasce vivrée d’argent, surmontée d’un cimier de même ». L’armorial de Rietstap confirme entièrement cette description : « Habdank-Pologne : De gueules à la fasce vivrée, alésée d’argent en forme de W. Cimier : la fasce. »
 
Depuis le début du XV° siècle et jusqu’à nos jours les descendants de Gasztold (Gastold, Gasztold, Gostautas, Gasztowtt, Gosztowtt, Gochtovtt….) ont porté ou portent encore les  armes : « Abdank pures » par opposition à l’une des variantes d’Abdank (Habdank, Habdankas, Abdank,  Abdanck, Habdaniec, Abdaniec, Abdanka, Awdanc, Hawdaniec, Awdanczyk, Hebdank, Abdanyrae,…..) dénommée Syrokomla et souvent attribuée à tort à certains descendants de Gasztold, sans doute à la suite d’erreurs que je dirais : administratives (datant semble t-il de l’époque de la domination Tsariste) plutôt que d’erreurs d’historiens qui à notre connaissance ont toujours insisté et insistent encore aujourd’hui, sur le fait que tous les descendants de Gasztold ont porté et portent aujourd’hui encore, le blason aux « Armes Abdank pures » reconnaissant pour la plupart qu’attribuer le blason « Syrokomla » aux descendants de Gasztold est une erreur, (on a cependant pu lire que le fils aîné d’ Andrius- Miecus Gasztold (1444-1480), Gregorijus ou Hilarijus (Grégory ou Hilaire) aurait adopté les armes « Syrokomla ». Aucun descendant de Gregorijus n’est connu à ce jour, tous les Gasztold, Gastold, Gostautas, Gasztowtt, Gosztowtt ou Gochtovtt connus ayant comme ancêtre commun le fils cadet d’Andrius-Miecus, Jokubas (Jacques) aux armes « Abdank » pures .
 
 On me signale de Pologne que dans une édition récente d’un livre sur la Noblesse (peut-être une réédition d’un livre plus ancien) les descendants des Gasztowtt et Gosztowtt porteraient les armes « Syrokomla », alors que les descendants de Gasztold porteraient les armes « Abdank » pures. Il s’agit peut-être là de la confusion administrative signalée plus haut, car comment expliquer que toutes les branches G. connues à ce jour et particulièrement celles dont les ancêtres ont émigré en France après 1831 portent toutes les armes « Abdank » pures, ce que confirment les travaux et les recherches généalogiques effectuées par l’historien de notre famille : le Colonel Georges Gasztowtt.
 
Lors de l’assemblée des Nobles Polonais et Lithuaniens à Horodlo en 1413, certains (47) Grands Seigneurs de Lithuanie, choisis par le Grand-duc Vytautas le Grand, se sont vus attribuer des armes polonaises. C’est ainsi que Jean-1 Gasztold (1379-1458) le plus jeune héritier d’Andrius Gasztold (1342-1408/1410) son père, a été désigné pour recevoir au nom de sa famille toute entière, les armes « Abdank » (Awdanc), qui lui ont été remises lors de l’assemblée d’Horodlo le 2.12.1413, par Jacub de Rogozno et Piotr de Widowa tous deux propriétaires terriens à Sieradz.
 
Le fait que Jonas-1 Gasztold, le plus jeune fils de la famille, ait été choisi pour représenter toute sa famille à Horodlo et apposer sa signature sur l’acte final dit « Acte d’Horodlo » nous amène à rapprocher ce fait de la coutume Samogitienne qui voulait que chez les Princes, Ducs ou Grands-ducs de Samogitie, d’où sont issus les Gasztold et plus tard les Gochtovtt, ce soit le plus jeune fils, et non l’aîné, qui hérite des prérogatives de son père à la mort de ce dernier.
 
Le Roi de Pologne Jogaila (Jagellon), Ladislas II après son mariage avec Hedwige (Jadwiga) d’Anjou, héritière des royaumes de Hongrie et de Pologne, et le Grand-Duc de Lithuanie Vytautas (Witold, Vitold ou Alexandre) le Grand visaient, en attribuant aux nobles lithuaniens, des armes polonaises et autres avantages que possédaient déjà les nobles polonais,  à les amadouer, espérant ainsi les rendre moins hostiles au rapprochement de la Pologne et de la Lithuanie, tant souhaité par Jogaila et tant redouté par beaucoup de nobles lithuaniens et surtout, tous les Gasztold tant qu’ils ont participé au gouvernement de la Lithuanie et ceci jusqu’à la disgrâce de l’un d’entre eux : notre ancêtre Jean-2 Gasztold (1408-1480), par le Roi de Pologne et Grand-duc de Lithuanie :Kazimieras (Casimir).
 
Vers la fin du règne de Casimir les tensions entre la Lithuanie et la Pologne étaient telles que plusieurs nobles lithuaniens dont Jean-2 Gasztold lors de sa disgrâce en 1456, renoncèrent à leurs armes polonaises pour reprendre leurs armes lithuaniennes : « Trois Colonnes » en ce qui concerne notre ancêtre Jonas-2 Gasztold. Quand les Gasztold  reprirent t-ils leur blason « Abdanck », les historiens hélas n’en disent rien ? Toujours est-il qu’ Abdank est porté par tous les descendants de Jonas-2, ces armes  figurant aussi sur le blason du Chancelier Albertas Gostautas (1462-1539) petit fils de Jonas-1 Gasztold , branche cadette issue  d’Andrius-1 (1342-1408), associé aux armes de son épouse et que toutes les branches Gasztold dont les descendants : de Gasztold, de Gastold, Gostautas, Gasztowtt, Gosztowtt, Gochtovtt vivants aujourd’hui de part le monde se sont vus transmettre de père en fils le blason aux armes « Abdank » pures .
 
(Dans un livre : La  Noblesse Lithuanienne, publié par Jonas Stankus en 1999 on cite deux branches Gostautas à qui sont attribuées les armes « Syrokomla » alors que les titulaires vivants doute eux-mêmes du sérieux des recherches ayant conduit à la publication de cet ouvrage).
 
En ce qui concerne les armes « Abdank » et les Gasztold, il faut aussi signaler ici, que la mère de Jean-1 Gasztold, Miss Z  Buczacka (Gabrielle Buczacka selon certaines sources) était la fille de Michel (Michal) Awdanc de la branche des Buczacki et que son grand-père Pierre (Poraj) Gasztold (1305-1364) s’était marié avec Ona (Anne) Buczacka, dont le père, Gabriel Buczacki, gouverneur de la Podolie polonaise portait les armes « Abdank ». Ceci a sans doute contribué à ce que la famille Gasztold déjà très liée à une famille d’origine polonaise portant les armes « Abdank » se soit vu attribuer ces mêmes armes, d’autant plus qu’il était courant en Pologne comme en Lithuanie, que  plusieurs familles portent les mêmes armes avec ou sans quelques nuances ou différences plus marquées.
 
Les armes « Abdank » ont une origine très ancienne en Pologne. Portées à l’origine par la famille Skuba, elles se dénommaient alors : Skubow. En 1109 à la suite de la visite du Comte Jan Z Gory à l’Empereur Henri V où l’avait envoyé Boleslas III Bouche Torse (1102-1138) (Boleslaw III Krzywousty) Roi de Pologne, pour une négociation de paix et alors que l’Empereur lui montrait tout l’or qu’il avait amassé pour prouver sa capacité à faire la guerre et à la gagner, le Comte Jan pris à son doigt un anneau d’or et le jetant dans le trésor de l’Empereur dit : Aurum auro addimus (à l’or j’ajoute de l’or) ou (Vade aurum, ad aurum, bellamus ferreo – que l’or se joigne à l’or) sur quoi l’Empereur répondit en allemand : Ich habe dank (j’en ai, merci). A son retour en Pologne, le Comte Jan et ses descendants ont été fait Comte de Skarbek et leurs Armes Skubow sont devenues « Abdank ».
 
Blason Syrokomla.
 

 
On trouve des armoiries portant le nom de « Syrokomla » parmi les variétés du blason « Habdank » et Niesiecki dit à ce propos : c’est le même « Abdank », avec les mêmes couleurs, mais, au-dessus du signe « W », on remarque une petite croix dorée. La raison en est qu’un chevalier « Syrokomla », possesseur du blason « Abdank », ayant combattu et vaincu un guerrier païen qui insultait le christianisme, a eu le droit, depuis lors, de mettre une croix, sur ses armes.
Cette explication trouve sa confirmation dans l’histoire polonaise avec la variante suivante :  un chevalier, portant les armes « Abdank », a reçu l’autorisation, en tant que défenseur de l’honneur de Dieu, d’ajouter la croix à ses armes, après qu’il eut, sous le règne du Roi :Wladyslaw Lokietek vers 1330 environ (mais probablement plus tôt car Bernard  l’évêque de Poznan mort en 1175 portait déjà le blason Syrokomla), vaincu en duel un prussien païen insultant le nom du Dieu Crucifié ».
 
Le blason « Syrokomla » est une des variantes du blason « Abdank » : « W » argent sur fond rouge, le « W » étant en son milieu surmonté d’une petite croix dorée.
Comme le blason « Abdank », le blason « Syrokomla » est très ancien puisqu’en 1175 l’évêque Bernard de Poznan le portait déjà.
 
A Horodlo le 2.12.1413 le blason « Syrokomla » (Sirocomla-Sirokomlé) a été accordé à la famille lithuanienne de Jacques Mingel (et non à une quelconque branche des Gasztold) de la même façon que le blason Dambno (Dembno-Debno) a été accordé à une autre branche de notre famille : les Korewa (Koreva), ce blason portant dans son canton senestre de la pointe, la marque « Abdank » (W).
 
Trys Stulpai. (Trois Colonnes).
 

 
L’héraldiste polonais Jan Ostykowicz fait de ces armes la description suivante : «  sur l’écusson d’azur, il y a trois colonnes d’or, celle du milieu est plus haute et emprunte la forme d’une porte ». Ces armes (la variante « Trois Colonnes » de Gediminas) ont beaucoup évolué au cours des siècles pour prendre la forme très stylisée,épurée et dépouillé qu’elles ont aujourd’hui comme l’une des armes officielles de l’Etat lithuanien.
 
On peut être surpris que jamais après Horodlo (2.12.1413), les Gasztold ne soient jamais revenus à leurs armes lithuaniennes (à part Jean-2 Gasztold - 1408-1480)  ou aient fait réaliser des mélanges d’armoiries comme cela se pratique souvent lorsque l’on désire garder des traces de ses origines ou alliances .Seul le Chancelier Albertas Gostautas portait un blason comportant en plus d’ »Abdank », les armes de son  épouse et d’autres dont l’origine n’est pas identifiée.
 
Les historiens indiquent que Jean-1 Gasztold (1379/1393-1458/1460) à la bataille de Zalgiris (Grünwald-Tannenberg) portait ses armes « Trois Colonnes ». Dans une histoire de la Lithuanie publiée en 2000, les historiens utilisent symboliquement ces armes lorsqu’ils veulent indiquer sur un croquis la position de l’armée lithuanienne à l’aube de la bataille de Tannenberg-Grünwald-Zalgiris, imitant en cela le peintre Jan Matejko qui dans son tableau « La Bataille de Tannenberg » peint en 1878, fait figurer l’étendard aux « Trois Colonnes » à la tête de l’un des régiments personnel du Grand-duc Vytautas.
L’historien Georges Gasztowtt écrit : le petit fils de Pierre Gasztold (1305-1364), Jean-1 Gasztold (1379/1393-1458) combattant à la bataille de Grünwald, à la tête des forces lithuaniennes, était accompagné, selon la coutume des chefs polonais et lithuaniens par sa bannière aux armes « Trois Colonnes ».
 
Ces Armes étaient identiques à celles du Grand-duc Gediminas, appelées aussi « Piliers de Gediminas » ou « Trois Colonnes » (Trys Stulpai en lithuanien). Les armes des Gasztold se distinguant des armes grand-ducales par le fait qu’elles étaient : d’or sur fond bleu, alors que celles de Gediminas étaient d’argent sur fond rouge. Les historiens lithuaniens de l’époque actuelle confirment bien que plusieurs familles nobles de Lithuanie  portaient au XV° siècle les « Armes Trois Colonnes ».
            
Il nous est apparu qu’il était judicieux à l’entrée dans le XXI° siècle que notre famille se ressource et aménage ses armoiries afin qu’elles rendent mieux compte de l’histoire de notre famille et de son pays d’origine, particulièrement au moment où la Lithuanie  fait elle-même de gros efforts pour ressusciter son passé.
 
L’origine des armes « Trois Colonnes » remonterait à la plus haute antiquité, ayant été sans doute au début, quelque symbole sacré qui caractérisait la tribu primitive. On les trouve souvent reproduites en Scandinavie sur les temples païens et chrétiens, sur les pierres runiques et sur les tombeaux royaux de la dynastie des Inglingues.
 
 
Rozé & Stulpas
 

 
 
Faut –il pour les armes des Gochtovtt du XXI° siècle s’en tenir aux armes « Abdank » portées par nos ancêtres dés le 2.12.1413, auxquelles on ajouterait seulement les  armes « Trys Stulpai » (Trois Colonnes) que nos ancêtres portaient avant l’Assemblée d’Horodlo, alors que des historiens, malgré quelques fois un manque de clarté évident dans l’affirmation des faits, signalent que les Gasztold étaient connus dés le début de la création du Grand-duché de Lithuanie comme ayant porté avant les armes « Trois Colonnes » les armes de la « Colonne » (Kolumna ou Stulpas) et de la « Rose » (Roze ou Rozé).
 
J’ai récupéré chez Pierre et Jean de Gasztold ( « de Gasztold » et « Bernos de Gasztold ») ainsi que chez Benoît Gasztowtt des documents anciens résultants de recherches généalogiques qu’avaient effectué leurs ancêtres dés le début de leur exil en France, après l’échec de la révolte anti-moscovite de 1831, signalant que la « Colonne » et la « Rose » avaient été un temps des éléments des armoiries des Gasztold.
 
Autres blasons portés par des descendants de Gasztold.
 

 
On cite Jerzy (Jusco) Gasztold (1430-1485), l’un des fils de Jean-1 Gasztold, curé de la cathédrale de Vilnius, qui aurait porté le blason du « Renard » (« Lis » en polonais). En 1476 il est envoyé à Venise (pour discuter d’une alliance entre la Lithuanie et Venise, contre les Turcs), puis à la Curie romaine, accompagnant Kallimach, l’envoyé du Roi. (Il est enregistré en 1447 au nécrologe franciscains, mais peut-être s’agit-il ici d’un autre Jerzy qui serait né en 1440).
Mais il convient de ne pas oublier ici le Duc Albertas Gostautas ; (1462-1539), (Duc que son secrétaire Deodatus Septennius nomme : Prince, dans son panégyrique. Il a été fait Prince de Novgorod par le Grand-duc Alexandre et confirmé dans ce titre par le Grand-duc Zigmantas-I) ; Chancelier de Lithuanie aux armes « Abdank » (Awdaniec), et dont le blason se compose des quatre armoiries suivantes : « Abdank », « Hippocentaure » (Hipocentauras-Hipocentaur) que portait avant lui le Grand-duc Zivihund II, un « Lion » debout et une « Croix » agrémentée de quatre signes dont la signification n’est pas connue, mais comme il semble s’agir de croissants de lune opposés deux à deux on peut imaginé qu’ils pourraient  matérialiser des victoires sur les Tatares. Parmi ces armoiries les historiens pensent qu’Albertas Gasztold a retenu les armes de son épouse, la Princesse Sophie Wierejska, fille de Basile, Prince fugitif de Moscou et celles de sa Grand-mère, Dorota, issue de la famille Zador.
Enfin lorsqu’il a été fait Comte de Gieranojni de Murowane (Muratia à l’est de Vilnius, aujourd’hui en Belarus) par le Pape Clément VII le 18.08.1529, titre confirmé par Charles Quint le 10.01.1530, ses armes ont été modifiée comme suit :
A tes armoiries déjà instituées à « Abdanyrae » et auxquelles tu es habitué depuis longtemps, Nous (Clément VII) ajoutons, comme signe de ce Comté, un lion couronné portant un bouclier rond entre les pattes antérieures et postérieures étendues, sur ce même bouclier un homme armé portant un casque sur la tête et une cuirasse sur la poitrine, et tenant en main droite devant la tête un glaive tiré à travers un marrube, et la gauche devant la pointe du glaive……
…..Nous (Charles Quint) avons estimé qu’il fallait donner et concéder en outre un « casque de Tournoi »légal : tu portes un homme armé du nombril jusqu’à la nuque, portant sur le casque une couronne d’or et dans les mains étendues au-dessus du casque un glaive en travers, que pour la décoration de tes Armes, nous te donnons et concédons par notre autorité…….
 
Blason des Gochtovtt du XXI° siècle.
 

 
 
Le blason que la jeune génération des Gochtovtt envisage de  porter en ce début de XXI° siècle serait donc composé de la totalité des armes : « Stulpas », « Rozé », « Trys Stulpai » et « Abdank »,  que leurs ancêtres ont pu porter dés la création du Grand-duché de Lithuanie et durant toutes les périodes d’indépendance et de liberté, associé ou non à la Pologne et en dehors des périodes d’occupation russe (1795-1917) et soviétique (1941 et 1945-1990) où cette distinction d’appartenance à une longue et  célèbre lignée de la noblesse lithuanienne était interdite.
 
 
Autre blason possible pour le XXI éme siècle